La surveillance des femmes traitées pour un cancer du sein de stade précoce par chirurgie et thérapies adjuvantes commence à poser des questions en termes d'organisation. Vu la fréquence de ce cancer et l'augmentation de la proportion des cancers décelés plus précocement grâce au dépistage organisé, les médecins oncologues commencent à s'inquiéter de ne pas avoir assez de temps pour suivre toutes les femmes concernées.
Inga Lill Koinberg, qui est infirmière et médecin à l'hôpital Varberg et à l'Université de Kristianstad en Suède, a rapporté les résultats d'une étude de coûts sur un suivi assuré par des infirmières spécialisées concernant 264 femmes traitées pour un cancer du sein de stade I ou II par chirurgie et radiothérapie.
Dans le groupe de patientes suivies par un médecin, les femmes avaient des examens réguliers avec quatre visites par an pendant les deux premières années, puis deux fois par an jusqu'à cinq ans puis une fois par an.
Dans le groupe de femmes suivies par des infirmières, les patientes voyaient l'infirmière trois mois après leur visite initiale avec le médecin à l'issue de la radiothérapie. Elles étaient informées sur comment déceler une récidive dans le sein, au niveau de la peau, des ganglions axillaires et de la cicatrice et elles pouvaient appeler l'infirmière si elles avaient des questions ou des symptômes de récidive. En plus, elles avaient une mammographie annuelle et rejoignaient le programme de dépistage organisé au bout de trois ans.
Les auteurs de cette étude n'ont pas trouvé de différence en termes d'anxiété, de dépression, de satisfaction par rapport aux soins, d'accès au centre médical et surtout de taux de récidive et de mortalité.
Le coût du suivi sur cinq ans était de 630 euros par personne et par an pour les femmes suivies par un médecin et de 495 euros pour celles qui voyaient une infirmière spécialisée. L'intervention de l'infirmière avec bilan complet à la demande était 20% moins chère que les visites de routine auprès du médecin. L'économie la plus importante était réalisée sur les visites au médecin.
Sur la période de cinq ans, cela représente une différence "modeste" par patiente mais qui, multipliée par le nombre de femmes concernées, peut représenter jusqu'à 4,1 millions d'euros par an pour la Suède, ont calculé les auteurs.
Le Dr Koinberg a indiqué lors d'une conférence de presse du congrès qu'il était important de se pencher sur l'organisation de la surveillance des femmes traitées pour un cancer du sein de stade précoce. Elles entrent à peu près toutes dans un programme de surveillance de cinq ans qui s'avère très consommateur en ressources, même si les consultations médicales représentent une dépense limitée à titre individuel. Or ces ressources peuvent être réallouées sur d'autres pans de la prise en charge.
Les protocoles de surveillance varient d'une région à une autre, d'un centre à l'autre, note-t-elle. Son équipe avait déjà montré dans une étude publiée en 2004 qu'un suivi à la demande par une infirmière n'était pas moins efficace que des visites régulières chez le médecin.
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Suivi des femmes après traitement du cancer du sein
Publié le 26/04/2008
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Source : infirmiers.com
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