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Suicide : être connecté pour rompre l'isolement ?

Publié le 05/02/2015
La peine d

La peine d

nouvelles technologie ordinateur prévention suicide

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Chaque année, le début du mois de février est consacré à la prévention du suicide. Le 5 février 2015, des événements organisés partout en France clôturent ainsi les 19èmes Journées nationales pour la prévention du suicide axées sur le thème « Prévention du suicide : un monde connecté ? ».

Faire en sorte que prévention du suicide rime avec nouvelles technologies.

Les 19èmes Journées nationales pour la prévention du suicide se terminent ce jeudi 5 février 2015 autour du thème « Prévention du suicide : un monde connecté ? ». L'Union Nationale pour la Prévention du Suicide (UNPS) organise ainsi, dans toute la France, des événements pour mieux sensibiliser le grand public à cette problématique.

La thématique n'a pas été choisie au hasard puisque les nouvelles technologies de la communication, comme les e-mails, les forums, les chats, les réseaux sociaux ou encore les SMS sont autant de moyens permettant aux personnes en souffrance de mieux communiquer notamment avec les professionnels de santé. Être connecté contribue ainsi à rompre l'isolement social. Mais pour rester efficaces, ces outils doivent continuer d'être développés afin d'agir en matière de prévention.

D'où l'intérêt de se poser les bonnes questions durant cette journée :

  • Quelles articulations entre le lien social et la problématique du suicide ?
  • La technologie des communications transforme-t-elle le lien social ? Qu’attendre ou que craindre de l’utilisation de toutes les données produites par le monde connecté ? La technologie fait-elle mieux que les relations humaines traditionnelles ?
  • Chat, e-mail, forum, sms à volonté, réseaux sociaux, objets connectés : ces nouveaux outils de communication ouvrent-ils de nouvelles voies de soin ou de prévention ?

À Paris, des spécialistes tenteront de répondre à ces interrogations tout au long de la journée au sein du ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. D'autres colloques sont, à cette occasion, organisés dans d'autres villes de France. La journée nationale de prévention du suicide, qui s'est déroulée à Toulouse le 3 février 2015, fera d'ailleurs l'objet d'un prochain article qui sera publié au sein de nos colonnes.

Prévenir le suicide par l'écoute

Pour S.O.S. Amitié, l'écoute est partie intégrante de la lutte contre le suicide. Actuellement, l'association, malgré le travail de 1 600 bénévoles, ne peut répondre qu'à un appel sur quatre. Afin de mieux répondre aux 700 000 appels reçus par an, dont 100 000 en Île-de-France, S.O.S. Amitié Paris Île-de-France lance un appel aux dons et espère récolter 30 000 €. Cette somme devrait permettre à l'association d'ouvrir un huitième centre d'écoute dans le nord de Paris. Maxime Bonin, président de SOS Amitié Paris Île-de-France, souligne que l’ouverture de ce centre d’écoute est déterminant pour que l’association puisse remplir pleinement sa mission de prévention du suicide et de lutte contre la solitude. Il permettra de recevoir 10 000 appels de plus dès la première année, de répondre aux appelants connectés (tchat et internet) et de recruter de nouveaux bénévoles écoutants.

Le suicide en chiffres

  • Chaque année, près de 10 500 personnes meurent par suicide en France. Dans le monde, ce chiffre s'élève à 800 000 décès, soit un suicide toutes les 40 secondes.
  • Entre 176 000 et 200 000 tentatives de suicide sont prises en charge chaque année par les urgences hospitalières.
  • Le suicide est la première cause de mortalité des 25-34 ans (20 % du total des décès dans cette tranche d’âge) et la 2ème cause (après les accidents de la circulation) chez les 15-24 ans (16,3 % du total des décès).
  • 28 % des suicides ont concerné des personnes âgées de plus de 65 ans.

Quand le harcèlement scolaire mène au suicide

Être connecté peut être bénéfique, mais cela peut également avoir l'effet inverse. Ces dernières années, les suicides d'adolescents harcelés sur Internet se sont multipliés. L'adolescence est en effet une période particulièrement vulnérable, et désormais, le harcèlement ne s'arrête plus à la sortie de l'école mais s'insinue dans les foyers au travers notamment des réseaux sociaux. Selon Le Parisien et France Télévision, le harcèlement scolaire concernerait 10 % des élèves, soit plus d'un million de jeunes en France et seuls 50 % des jeunes harcelés en parleraient à un adulte. Afin d'ouvrir le dialogue sur ce sujet délicat, France Télévision et Le Parisien publient un manifeste pouvant être signé par les victimes de harcèlement et leurs parents et lancent une plateforme anonyme où chacun peut apporter son témoignage. L'antenne de France 2 consacrera d'ailleurs la journée du 10 février 2015 à ce thème en proposant des émissions dédiées. De son côté, le gouvernement a lancé son site agircontreleharcelement.com qui fournit des informations complètes sur le sujet.

Chacun l'aura donc compris, Internet, et plus globalement les nouvelles technologies, ont un impact majeur dans la société actuelle qui peuvent être utilisés à bon comme à mauvais escient. Il est donc nécessaire de mener une réflexion afin de repérer et aider au mieux les personnes les plus fragiles car, même si les chiffres sont à la baisse, près de 10 000 personnes meurent encore par suicide chaque année en France alors que ces décès sont évitables.

À lire - La peine d'être vécue

Dans son ouvrage « La peine d'être vécue », Priscille Déborah livre un témoignage bouleversant. L'auteure avoue ne s'être jamais vraiment remise d'un drame familial -la perte de son frère, mort à neuf ans d'une maladie incurable-. Elle raconte ainsi sa longue et vertigineuse chute qui l'amènera à tenter de se suicider en se jetant sous le métro... Par miracle, elle est sauvée mais se réveille sur un lit d'hôpital amputée des deux jambes et d'un bras. Malgré le désespoir et l'amertume qui l'habitent, les rencontres qu'elle va faire et sa passion pour la peinture vont l'aider à remonter la pente progressivement... Bref, un livre qui vaut la peine d'être lu...

• DEBORAH P., La peine d'être vécue, Les Arènes, 4 février 2015, 288 pages, 17€.

Aurélie TRENTESSE  Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com  @ATrentesse


Source : infirmiers.com