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Stérilisation des plateaux chirurgicaux : un nouveau mode opératoire

Publié le 21/04/2016

Une pré­-recomposition des plateaux opératoires effectuée en fin d'intervention au bloc opératoire a été introduite avec succès au CHRU de Lille pour faire face aux problèmes de pertes d'instruments, ont rapporté les équipes lors des journées nationales d'études sur la stérilisation dans les établissements de santé organisées les 6 et 7 avril derniers à Lille par le Centre d'études et de formation hospitalières (CEFH).

Au CHRU de Lille, une nouvelle méthode de traitement des plateaux opératoires envoyés en stérilisation a fait ses preuves.

Fin 2013, le CHRU de Lille a ouvert une stérilisation centrale externalisée appelée Sterinord. En juin 2014, cette unité avait repris toute l'activité de stérilisation des neuf hôpitaux qui était auparavant répartie sur trois sites et qui couvre 20 blocs opératoires plus les salles d'intervention, soit un total de 59 000 interventions par an, a rappelé Sandrine Poirier, infirmière de bloc opératoire diplômée d'Etat (IBODE) au bloc orthotraumatologie à l'hôpital Robert ­Salengro de Lille.

Stérilisation des plateaux : un nouveau mode opératoire

La décentralisation de la stérilisation a entraîné des modifications d'organisation. Dans un premier temps, la recomposition des plateaux opératoires, faite auparavant sur place par les IBODE (quand il y avait encore trois sites), a dû être déléguée aux agents de Sterinord avec une formation préalable, a-­t-­elle expliqué avec son collègue Sylvain Carnel, IBODE à l'hôpital cardiologique, lors d'un atelier. En parallèle a été mené le marquage des plateaux opératoires puis progressivement le marquage individuel des instruments. Devant des problèmes récurrents de pertes d'instruments et de mélange dans les différents plateaux opératoires qui faisaient perdre beaucoup de temps en stérilisation, les blocs opératoires passés au traçage individuel ont confié à nouveau la recomposition des plateaux à l'IBODE, directement en salle d'intervention, a indiqué Christine Denis, pharmacienne. En fin d'intervention, l'infirmière remet les instruments dans leurs paniers. Ils passent tous dans des machines de pré­désinfection puis elle pré­recompose les plateaux par bipage (reconnaissance des marquages des instruments) en suivant un listing informatisé sur un écran tactile. Les manquants sont signalés et elle peut compléter les plateaux (des automates de réapprovisionnement ont été installés). En cas d'instrument cassé non remplaçable immédiatement, la date est renseignée avec des explications dans un espace de texte libre. Puis les plateaux sont pris en charge par l'équipe logistique pour être acheminés à Sterinord, a détaillé Sandrine Poirier.

Un important gain de temps

Cette méthode a quelques inconvénients comme d'occuper l'infirmière à faire autre chose que du patient en fin d'intervention ou de manipuler des instruments souillés quand il faut les répartir dans les différents paniers, a­-t-­elle noté. Mais elle a souligné le gros avantage pour l'infirmière de garder la connaissance de ses instruments (par cette pré-­recomposition), ce qui lui permet de mieux réagir lors des interventions chirurgicales, surtout dans ce bloc d'ortho­traumatologie où les plateaux opératoires sont très complexes et contiennent de nombreux instruments. C'est une nouvelle façon de travailler. Au début, le bipage des instruments est fastidieux mais après nous avons beaucoup moins d'objets perdus avec ce processus, a témoigné Sylvain Carnel. Le personnel de stérilisation ne perd plus de temps à rechercher des instruments égarés pour reconstituer les plateaux, lors de l'étape de recomposition à Sterinord. Ils sont laissés tels qu'ils arrivent du bloc, a indiqué Christine Denis. Cette composition de sortie de bloc peut être retrouvée dans le logiciel grâce à la traçabilité. A l'usage, cela pousse les IBODE à compléter les plateaux lors de la pré-­recomposition en recherchant sur place ou en faisant du réassort. Ce tri au plus près de la production est beaucoup plus efficace et en stérilisation, nous pouvons traiter les plateaux selon le flux d'arrivée sans avoir à chercher à mettre ensemble les plateaux d'une même opération (pour faciliter les récupérations d'instruments égarés au moment de la recomposition), a-­t­-elle souligné.


Source : infirmiers.com