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AU COEUR DU METIER

Spécialité d‘infirmier urgentiste : le sénat ouvre le débat

Publié le 21/09/2017
Urgences

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Un rapport sénatorial rendu public le 12 septembre dernier s’est penché sur les problématiques du secteur des urgences. Pointant la forte pression qui pèse sur les équipes soignantes, le texte propose diverses solutions notamment la création d’une quatrième spécialité infirmière, la valorisation de la fonction d’accueil ou une mutualisation des équipes.

Un rapport d’information du Sénat souligne la forte pression que subissent les services d’urgences et propose des pistes d’amélioration, notamment la création d’une nouvelle spécialité d’infirmiers urgentistes.

Les équipes des services d’urgences demeurent très exposées, une tension continue s’exerçant sur le personnel soignant en particulier dans les services d’accueil. Les principales difficultés mises en évidence par ce rapport sénatorial sont liées au manque de moyens humains et matériels : résultat une prise en charge et une surveillance moins efficaces des patients. Certains paramédicaux ont évoqué leur impression de ne pas pouvoir assurer la bientraitance des patients, voire de devoir se résoudre à mal faire son travail. De même, les soignants ont également mis l’accent sur une nette progression de comportements agressifs de la part des malades. Si les actes de violence demeuraient verbaux, ils tendent malheureusement à devenir physiques. Pour pallier cette situation, des établissements de santé ont dû sécuriser leurs locaux en se dotant par exemple d’agents de sécurité. Le CHU de Lille a quant à lui opté pour le recours à un médiateur social, un formule intéressante note le rapport.

Vers l’émergence d’une 4e spécialité

Face à ce constat, les sénateurs plaident pour une meilleurs reconnaissance des différentes professions assurant le succès des urgences et le renforcement de l’attractivité des professions paramédicales. C’est pourquoi le texte propose d’ouvrir le débat sur la création d’une spécialité d’infirmier urgentiste sur le modèle des infirmiers anesthésistes (IADE) ou de bloc opératoire (IBODE) . En effet, l’exercice quotidien aux urgences nécessiterait des compétences spécifiques qui pourraient faire l’objet d’une formation plus approfondie. Cette évolution serait une étape importante pour revaloriser une profession qui semble particulièrement souffrir d’un manque de reconnaissance. De manière plus générale, le Sénat souhaite que la fonction d’accueil qui incombe en particulier aux soignants, soit mieux prise compte dans leur formation initiale, les infirmiers d’accueil et d’orientation (IAO) restant en première ligne.

Accomplir régulièrement des tâches hors soins

Pour étayer ces propos, le rapport s’appuie sur plusieurs difficultés auxquelles  le personnel paramédical est régulièrement confronté. Les sénateurs soulignent notamment le turn over élevé rencontré dans plusieurs services avec des jeunes professionnels formés par des équipes débordés. Par ailleurs, le texte évoque le problème des glissements des tâches subis qui ne sont pas toujours en rapport avec les soins. En l’absence du personnel administratif ou de sécurité adéquate, les infirmiers comme les aides-soignants se voient dans l’obligation de se charger de travaux administratifs ou de gestion de crise qui ne rentrent nullement dans leur champ de compétences. Des infirmiers ont même dû prendre le volant d’un véhicule Smur, faute d’ambulanciers. Ces situations pourraient résulter en partie de l’absence de normes claires d’effectifs pour les services d’accueil d’urgence alors que d’autres services hospitaliers sont plus strictement encadrés.

« Le tournant de la délégation d’actes » pas au point

D’autre part, le Sénat regrette clairement que le tournant de la délégation d’actes n’a pas été pris. Certaines équipes ont indiqué avoir tenté la mise en place de protocole de coopération fondé sur l’article 51 de la loi HPST, avant d’être découragés par la lourdeur et la lenteur des procédures. Les auteurs du rapport en conclu que la pratique quotidienne au sein d’un Smur est plus valorisante qu’à l’accueil des urgences où les tâches demeurent bien plus hiérarchisés.

Une mutualisation des équipes médicale, voire plus

Enfin, certains établissements ont opté pour une mutualisation complète des équipes médicales entre les diverses activités (accueil, régulation, prise en cage pré-hospitalière dans le cadre des Smur) afin de prévenir les problèmes de postes vacants durant les périodes de congé et de diminuer la pénibilité globale de la profession. Chaque praticien exerce ainsi à tour de rôle des tâches différentes. Ce mode d’organisation semble avoir apporté des résultats positifs au point que les sénateurs proposent de la généraliser aux professions paramédicales sur la base du volontariat même s’ils ont conscience qu’elle sera Plus problématique. Quant aux intéressés, ils pourraient redouter le développement d’une polyvalence plus subie que choisie  ainsi que des conditions de travail instables.

Roxane CURTET roxane.curtet@infirmiers.comJournaliste infirmiers.com@roxane0706


Source : infirmiers.com