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GRANDS DOSSIERS

Soins en situation d’exception...

Publié le 15/10/2014
Revue Soins Septembre 2014

Revue Soins Septembre 2014

Revue SOINS n° 788 septembre 2014

Revue SOINS n° 788 septembre 2014

En médecine de guerre, le soldat touché au combat doit son salut à une chaîne de soins continue qui, du lieu de sa blessure, le ramènera dans un hôpital militaire d’infrastructure puis assurera sa réadaptation voire, si nécessaire, sa réinsertion sociale et professionnelle. Telle est la thématique du dossier de septembre 2014 de la revue Soins qui s'intéresse aux "Soins en situation d'exception". En voici l'avant-propos.

Une activité de soins spécifique, des valeurs et une raison d’être

C’est souvent sous le feu que les équipes médicales oeuvrent, parfois jusqu’au sacrifice suprême.

À chacun de ces maillons, l’infirmier militaire joue un rôle central. Au plus près des combats, une fois les premiers gestes de “sauvetage” appliqués par le frère d’arme, le personnel du Service de santé des armées (SSA) prend rapidement le relais. Devant un blessé polyagressé, hémorragique, brûlé, blasté, choqué, dont le pronostic vital et fonctionnel se joue dans la première heure, c’est souvent sous le feu que les équipes médicales oeuvrent, parfois jusqu’au sacrifice suprême.

L’Afghanistan, l’ouverture des opérations Serval au Mali et Sangaris en République centrafricaine, ont renforcé cette doctrine d’une “médicalisation de l’extrême avant”. Pour la mettre en oeuvre, près de 1 800 médecins, infi rmiers et brancardiers secouristes de carrière, sous contrat ou réservistes, ont été confrontés en 2013 au défi de la mission première du SSA, sa raison d’être : le soutien médical des Forces en opération. Cette mission, peu de services de santé militaire en détiennent la capacité : c’est un choix stratégique national.

Alors que la Grande Guerre faisait payer un lourd tribut au Service de santé1, son personnel avait su opérer une véritable “révolution” de ses savoir-faire. Depuis, le SSA a poursuivi cette impérieuse adaptation. Disponibilité, compétences, inventivité constante sont des impératifs pour optimiser l’effi cacité de chacun de ces maillons de la chaîne de secours en milieu d’exception.

Dans des conflits au fort potentiel invalidant physiquement et psychologiquement, parfois meurtriers, chacun des soignants du SSA donne un sens particulièrement fort à l’objectif d’assurer à nos militaires engagés loin de la métropole une qualité de soins optimale. Car “extra”- ordinaire, la pratique quotidienne sur les théâtres d’opération est une source d’optimisation des compétences au profit du blessé de guerre.

Dès lors, il est nécessaire d’observer, de comprendre, de transmettre et de valoriser les retours d’expérience dans de telles situations, objectifs d’une recherche clinique cohérente et motivante pour nos infirmiers.

Note

  1. Collectif. Les infirmières dans la Grande Guerre. Soins 2014;786:5-126.

Jean-Marc DEBONNE Médecin général des armées, directeur central, Service de santé des armées, Fort Neuf de Vincennes  cab@dcssa.fr (JM. Debonne) 

Déclaration d’intérêts : L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.


Source : infirmiers.com