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Soins de premier recours : partage entre infirmiers et médecins

Publié le 16/01/2010

Les déclarations mardi de Nicolas Sarkozy sur les soins de premier recours et la médecine libérale ont suscité des réactions nuancées des organisations de professionnels et des structures de santé ainsi que des critiques du parti socialiste (PS).

Lors de son allocution des vœux aux personnels de santé mardi, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a annoncé qu'il avait confié une mission au président du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), Michel Legmann, pour établir un "nouveau modèle" de soins de premier recours.

La Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS) s'est félicitée dans un communiqué publié mardi des déclarations du président de la République, saluant le fait que ce dernier ait inscrit le développement des maisons de santé dans le nouveau modèle de l'exercice de la médecine libérale.

La FFMPS a fait remarquer cependant que les conditions financières et administratives actuelles étaient "loin d'être optimales pour permettre le développement des maisons de santé, tant dans leur constitution que dans leur fonctionnement".

La fédération a précisé qu'elle avait présenté la liste des "obstacles à surmonter" devant la mission sur les maisons de santé, dont le rapport était attendu "prochainement". Une mission a été confiée en juin 2009 au Pr Guy Vallancien sur le développement des maisons de santé, rappelle-t-on.

La Fédération nationale des infirmiers (FNI) a également salué la prise de position du chef de l'Etat, "favorable à un partage du premier recours entre médecins et infirmiers". "En encourageant les coopérations interprofessionnelles pratiquées avec succès dans les pays innovants", le président de la République "ouvre enfin les perspectives d'une organisation moderne de notre système de santé".

Dans un communiqué publié mercredi, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a pris acte de cette décision de confier une mission à Michel Legmann et a demandé à ce que les syndicats médicaux représentatifs soient impliqués.

Elle souhaite qu'à cette occasion, les "nombreuses contraintes mises en place par la loi hôpital, patients, santé et territoires (HPST) soient supprimées". Selon le syndicat, cette mission devra éviter "les nombreux écueils et travers" des états généraux de l'organisation de la santé (Egos) "dont la finalité consistait à geler le plus longtemps possible la vie conventionnelle".

Estimant que la mission peut être envisagée comme "'une session de rattrapage' après les ratages du volet libéral de la loi HPST", la CSMF signale qu'elle ne doit néanmoins pas donner lieu "à des retards supplémentaires dans l'élaboration de la future convention médicale".

Le Syndicat des médecins libéraux (SML) salue également l'annonce de cette mission dans un communiqué mercredi, mais estime que le choix de la confier au président de l'Ordre des médecins n'est "pas approprié".

La vocation principale de cette institution est de "veiller au respect du cadre déontologique de [la] profession (...) dans une totale indépendance vis-à-vis du pouvoir politique", rappelle l'organisation.

Selon le SML, la réflexion confiée par Nicolas Sarkozy suppose "une mission prospective émanant surtout d'une expérience de terrain et basée sur la plus large concertation des professionnels de santé". Le choix du Cnom "ne semble pas le meilleur garant d'une énergie innovante toute entière tendue vers la défense de l'avenir de l'exercice libéral", commente le syndicat.

 

Le PS inquiet de l'avenir du système de santé

Alors que l'UMP a salué dans un communiqué publié mardi la décision de Nicolas Sarkozy de confier une mission pour refonder la médecine libérale, le PS s'est dit inquiet pour l'avenir du système de santé, évoquant les suppressions de postes à l'hôpital, la hausse du forfait hospitalier, les déremboursements de médicaments d'usage courant ou les fermetures de services et d'hôpitaux.

Dans un communiqué publié mardi, le PS a estimé que la commande d'un "audit" de la médecine libérale constituait "l'aveu de l'échec de la loi HPST, pourtant à peine votée".

Il craint également un "nouveau train de mesures renchérissant la santé et diminuant la qualité du service" avec l'annonce par Nicolas Sarkozy d'une méthode pour rééquilibrer les comptes de l'assurance maladie.

Selon le PS, le gouvernement tourne le dos aux "bonnes réponses proposées par le parti socialiste: des financements plus justes (suppressions des niches sociales, fin des exonérations sociales, etc.) et des réformes de structure, notamment une évolution de la rémunération des médecins".

 

Paris, 16 janvier 2010 (APM)


Source : infirmiers.com