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Sida et espérance de vie...

Publié le 03/11/2011

L'espérance de vie des patients VIH+ sous thérapie antirétrovirale dans les hôpitaux et cliniques du Royaume-Uni a augmenté de manière substantielle sur la période 1996-2008 mais reste encore inférieure à celle de la population britannique, selon une étude du British Medical Journal.

L'infection au VIH est devenue une maladie chronique avec un bon pronostic pour les patients qui ont débuté précocement une thérapie antirétrovirale et qui arrivent à maintenir une bonne observance tout au long de leur vie. Margaret May de la Bristol University et ses collègues ont évalué l'espérance de vie des individus VIH+ sous thérapie antirétrovirale et ont comparé cette espérance de vie à celle de la population générale.

Leur étude est basée sur les données de l'UK CHIC Study, qui collecte en routine, depuis 2001, des informations sur les personnes atteintes du VIH consultant dans les plus grands centres cliniques du Royaume-Uni. Les auteurs ont examiné 17661 patients, âgés de 20 ans ou plus, qui ont débuté une thérapie antirétrovirale à base d'au moins trois médicaments entre le 1er janvier 1996 et le 31 décembre 2008.

Ils ont remarqué que l'espérance de vie des patients VIH+ âgés de 20 ans avait augmenté de 16 ans entre 1996 et 2008 et qu'il y avait, sur la période de suivi, une tendance linéaire à la diminution de la mortalité globale des patients VIH+, passée de 26,8% de décès pour 1000 personnes/an en 1996-99 à 9,5% de décès pour 1000 personnes/an en 2006-08.

En 2008, pour une personne de 20 ans infectée par le VIH, l'espérance de vie était de 39,5 ans pour les hommes et de 50,2 ans pour les femmes. Bien qu'elle ait augmenté, cette espérance de vie restait inférieure aux 57,8 ans pour les hommes et 61,6 ans pour les femmes dans la population générale.

Sur une cohorte hypothétique de patients VIH+ débutant leur thérapie antirétrovirale à l'âge de 20 ans, un peu plus de 60% des patients auraient pu survivre jusqu'à 45 ans, compte tenu du taux de mortalité des patients VIH+ en 1996, alors qu'avec le taux de mortalité observé depuis 2003, plus de 80% des patients pourraient survivre jusqu'à 45 ans.

Entre 1996 et 2008, les auteurs ont constaté des modifications dans la distribution des taux de CD4. En 1996-99, 38% des mesures du taux de CD4 étaient inférieures à 200 cellules/mL et 34% supérieures à 350 cellules/mL. En 2006-08, les proportions étaient respectivement de 12% et de 65%.

En ne s'intéressant qu'aux patients ayant débuté une trithérapie antirétrovirale après l'an 2000, lorsque les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse sont devenus disponibles, les auteurs ont montré que l'espérance de vie diminuait de 10 ans entre les patients qui commençaient le traitement avec un taux de CD4 inférieur à 200 cellules/mL, comparés à ceux dont le taux de CD4 était de 200 à 350 cellules/mL en début de traitement.

De plus, la perte respective d'espérance de vie était de respectivement 5,4 ans, 17,8 ans et 20,9 ans par rapport à la population générale pour les personnes ayant un taux initial de CD4 compris entre 200 et 350 cellules/mL, 100 et 199 cellules/mL et inférieur à 100 cellules/mL. L'espérance de vie est donc étroitement corrélée au taux de CD4 au moment de la mise en route du traitement.

Cette étude souligne, selon les auteurs, la nécessité de détecter au plus tôt les personnes infectées par le VIH afin qu'elles puissent commencer leur traitement antirétroviral avant qu'une perte substantielle de CD4 n'ait eu lieu.


Source : infirmiers.com