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Seul un Français sur quatre meurt à domicile...

Publié le 03/07/2015
bougie éteinte

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Seulement un Français sur quatre décède à domicile, quoiqu'une majorité y vit quatre semaines avant, relève l'Institut national d'études démographiques (Ined) dans une étude décrivant les lieux de vie au cours du mois précédant la mort, rendue publique le 1er juillet dernier.

Quitter son domicile pour entrer à l’hôpital et y décéder est le parcours le plus fréquent (30 %), passer l’ensemble du dernier mois de l’existence chez soi l’est deux fois moins (14 %).

Bien que les Français, dans leur majorité, souhaitent mourir chez eux, seul un quart d'entre eux décèdent à domicile (26%), rappelle l'Ined. Il assure que la proportion est encore plus faible au Royaume-Uni (20%) ou en Norvège (18%) et du même ordre de grandeur aux Etats-Unis (24%). Pour son étude, l'institut s'est intéressé aux "quatre décès sur cinq [qui] surviennent de façon non soudaine à la suite d'un parcours, résidentiel et médical" traçable. Il précise néanmoins qu' un décès sur cinq est soudain, et dans ce cas, une fois sur deux, il a lieu à domicile. Quatre semaines avant le décès, vivre à domicile est de loin la situation la plus fréquente (52% des hommes et 39% des femmes, soit 45% sexes confondus), indique l'Ined, notant par ailleurs que 24% des personnes sont hébergées en maison de retraite et 29% déjà hospitalisées. Il souligne que la vie en couple permet plus fréquemment aux hommes qu'aux femmes de rester à domicile, ces dernières résidant deux fois plus souvent en maison de retraite (32% contre 16%). En revanche, à ce stade de la vie, hommes et femmes sont aussi souvent hospitalisés (environ 30%). En un mois, la proportion de personnes hospitalisées va plus que doubler: près de sept hommes sur 10 et de six femmes sur 10 décèdent à l'hôpital, résume l'Ined.

Il remarque ensuite que si les lieux de vie, 28 jours avant le décès, diffèrent selon l'âge - les plus jeunes résidant plus souvent à leur domicile - la probabilité de mourir chez soi varie peu avec l'âge. "Quitter son domicile pour entrer à l'hôpital et y décéder est le parcours le plus fréquent (30%), passer l'ensemble du dernier mois de l'existence chez soi est deux fois moins fréquent (14%)" et "l'éventualité d'un départ de l'hôpital pour regagner son domicile est beaucoup plus rare (2%), tout comme les trajets plus complexes avec des va-et-vient entre ces deux lieux (3%)", explique l'institut. Il souligne par ailleurs qu'"à ce stade de l'existence, le lieu où l'on réside est en partie lié à la pathologie dont on souffre" prenant l'exemple des personnes décédées de troubles mentaux ou de maladies infectieuses qui "sont beaucoup moins fréquemment prises en charge à domicile que les autres".

Quatre semaines avant le décès, vivre à domicile est de loin la situation la plus fréquente

Maladie cardiovasculaire : autant de décès à l'hôpital qu'à domicile

Celles qui vont décéder de maladies infectieuses, respiratoires, ou de l'appareil digestif, y demeurent rarement sans discontinuer (respectivement 1%, 8% et 6%) et sont généralement transférées vers l'hôpital au cours du dernier mois de l'existence, explique-t-il. Mais, en cas de décès dû à une maladie cardiovasculaire, rester chez soi jusqu'à la mort est quasiment aussi fréquent qu'être transféré vers l'hôpital (respectivement 22% et 27%). Quelle que soit la pathologie à l'origine du décès, le rythme des départs du domicile vers l'hôpital se renforce à l'approche de la mort: ainsi, autant de personnes sont transférées dans la semaine précédant le décès que durant les trois semaines précédentes en cas de maladie cardiovasculaire (respectivement 15% et 12%), neurologique (15% et 14%) ou de l'appareil respiratoire (18% et 19%), note aussi l'Ined. Ce résultat peut traduire l'espoir qu'un traitement à l'hôpital puisse guérir ou améliorer la situation du patient, mais aussi la difficulté des aidants, en particulier familiaux, à gérer à domicile la phase ultime d'aggravation de l'état de santé, commente-t-il. En tout cas, si l'on compare les personnes chez elles de celles hospitalisées la veille du décès, les secondes présentent deux fois plus fréquemment (56% contre 26%) un symptôme physique très intense, voire plusieurs, malgré un éventuel traitement. L'Ined précise aussi que les personnes transférées à l'hôpital ont plus souvent des traitements à visée curative (62%) alors qu'à domicile, les soins visent principalement (61%) à assurer le confort du patient.

La complexité des soins rend souvent le maintien à domicile impossible, ce qui motive le transfert à l’hôpital. C’est de fait la raison la plus souvent évoquée pour justifier le non-respect du souhait de certains patients de décéder chez eux.

L'institut souligne également la forte implication des proches au moment de la fin de vie quel que soit le lieu de la mort. Ainsi, quasiment toutes les personnes maintenues à domicile ou transférées à l'hôpital (96%) ont reçu des visites au cours de leur dernière semaine d'existence. Famille et amis sont plus souvent présents au moment du décès lorsqu'il a lieu à domicile: les proches sont alors les seuls présents dans 44% des cas, et [...] assistés de professionnels dans 26% des cas (contre respectivement 26% et 7% en cas de transfert à l'hôpital). L'Ined note enfin qu' on meurt plus souvent sans témoin à domicile: 21% des personnes, contre seulement 7% lorsque le décès a lieu à l'hôpital.


Source : infirmiers.com