Se laver les mains c’est bien, mais les sécher selon la bonne méthode c’est mieux. Une étude multicentrique internationale a objectivé une propagation environnementale plus importante des agents infectieux dans des sanitaires proposant un sèche-mains électrique par rapport à ceux équipés d’essuie-mains papier. Les résultats de cette étude, financée par l’ETS, appellent à élargir son champ d’action en vue d’une confirmation.
L’axe prioritaire de la prévention des infections nosocomiales, et donc des affections liées aux soins, est, c’est bien connu, l’hygiène des mains.
Se laver les mains, oui... mais les sécher c’est mieux
On ne compte plus les recommandations faites aux personnels soignants, ainsi qu’aux patients et à leurs accompagnants, pour que chacun d’entre eux adoptent les bonnes pratiques dans ce cadre. Et les établissements de Santé ont fait le nécessaire pour qu’ils aient à disposition des espaces de lavage des mains ou des distributeurs de solution Hydro-alcoolique. Mais outre le lavage des mains, c’est leur séchage qui est également important. Il peut être effectué en les essuyant avec un essuie-main en papier ou par sèche-mains à air pulsé. L’utilisation de ces dispositifs électriques se développe depuis quelques années, pour leur caractéristique ergonomique et l’économie de ouate de cellulose qu’elle génère. Ils seraient donc moins coûteux et plus écologiques.
Essuie-mains papier ou sèche-mains électrique ?
Mais ils ont fait l’objet de différentes études, ces dernières années, dont le but était de vérifier si les deux méthodes de séchage des mains avaient bien le même impact dans la lutte contre la dissémination des agents infectieux en milieu hospitalier. Et le sèche-mains électrique semblait proposer des qualités inférieures à la méthode classique par essuie-mains. C’est pourquoi une nouvelle étude multicentrique indépendante, dirigée par le Professeur Mark Wilcox du Centre hospitalier universitaire de Leeds (Royaume-Uni), a été initiée, faisant participer son institution, mais également l’Hôpital St-Antoine (AP-HP), sous la direction du Professeur Frédéric Barbut, du service de contrôle des infections de cet établissement, ainsi que le service de médecine du centre hospitalier universitaire d’Udine (Italie).
Une étude multicentrique dans les sanitaires hospitaliers
Cette étude avait pour objectif d’évaluer la contamination environnementale des sanitaires hospitaliers selon les méthodes de séchage des mains, en comparant deux sanitaires par établissement, l’un équipé d’essuie-mains en papier, l’autre de sèche-mains à air pulsé, l’ensemble de ces espaces étant fréquentés tant par les patients et leurs accompagnants que par les soignants. Durant les 12 semaines qu’a duré cette évaluation, 120 sessions d’échantillonnage ont été réalisées au sein des trois hôpitaux. Les résultats ont objectivé une contamination bactérienne au Staphylococcus aureus, aux entérocoques et aux entérobactéries, avec une propagation plus importante dans les locaux proposant des sèche-mains électriques. De plus, des concentrations bactériennes ont été mesurées de façon plus prononcée sur la surface externe de ces dispositifs, en comparaison avec les essuie-mains.
Cette étude, menée en 2017 et indépendante, répétons-le, a fait l’objet d’un financement de l’European Tissue Symposium (ETS), l’organisation européenne des fabricants de produits papier à usage unique. De là à dire que cette enquête a été orientée, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas. Mais nous ne devrions pas attendre longtemps avant que des études similaires soient mises en œuvre pour valider ou contredire ces résultats.
Bruno Benque Rédacteur en chef www.cadredesante.com bruno.benque@cadredesante.com @bbenk34
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