Nous avions rencontré Valérie et Lenaïc avant leur départ pour le Trophée Roses des Sables 2018
, gonflées à bloc et prêtes à entamer l’aventure du 10 au 21 octobre. Les deux infirmières sont arrivées au bout du désert marocain lors d'une dernière étape qui les a conduit à Marrakech. Elles nous racontent leur parcours avec enthousiasme et rappellent qu'être infirmière sur une aventure comme ça les a sécurisé !
"Les Colombes du Sahara" ont terminé 101e au classement général sur 134 équipages en course.
La 18ème édition du Trophée Roses des Sables vient de toucher à sa fin. Dix jours dans le désert marocain à affronter les pistes parfois peu clémentes, les conditions de vie un poil rudes et à concourir du matin au soir pour terminer la course. Valérie et Lenaïc, nos deux infirmières bretonnes, l'une infirmière coordinatrice, l'autre infirmière libérale, l’ont fait. Elles se sont dépassées pour terminer l’aventure automobile, malgré la maladie qui les a parfois beaucoup fatiguées. Elles s’étaient rencontrées en 2015 via le collège où leurs filles sont scolarisées. Elles avaient très vite sympathisé en discutant de leur expérience commune du cancer du sein. Ce rallye, associé à Octobre Rose et l’association Le Cancer du Sein, parlons-en !, était pour elles le moyen de surpasser la maladie et de montrer qu’il y a un après à toutes les femmes touchées.
Se reconstruire après la maladie et profiter de chaque instant ! Notre devise... ne remet pas a demain ce que tu peux faire le jour même...
Une revanche sur la maladie
Nous sommes en pleine aventure, le soleil se lève sur Merzouga et 280 T-shirts roses colonisent les dunes. Les coureuses vont prendre la photo de soutien à Octobre Rose, elles se placent pour réaliser un soleil, symbole de lumière et d’espoir pour continuer à lutter contre le cancer du sein. Valérie et Lénaïc l’ont combattu toutes les deux, et elles ne sont pas les seules touchées sur le trophée. Cette photographie a une grande valeur pour nous
, expliquent-elles. Elle représente, avec toute l’aventure qu’elles sont en train de vivre, une véritable revanche sur la maladie
. On peut vivre normalement, faire de belles et grandes choses après le cancer. Voilà le message que véhicule l’équipage 134, baptisé les Colombes du Sahara
. On se sent porte-paroles
, racontent-elles.
Valérie est officiellement guérie, 5 ans après la maladie, pendant son séjour dans le désert. Lenaïc est toujours sous hormonothérapie, avec tous les inconvénients que cela représente. C’est un défi de tous les jours d’être ici
, confient-elles. Chaque étape est un nouveau challenge contre la fatigue, contre les effets secondaires du traitement, un défi pour la vie, pour un retour à la vie normale. Elles expliquent que c’est costaud
, un peu plus difficile qu’elles ne l’avaient imaginé. L’autre nuit, je n’ai pas pu dormir du tout à cause d’une voisine qui ronflait trop fort
, raconte Lenaïc, à mi-chemin entre sourire et désespoir. Elle a sorti son matelas de la tente et est allée dormir dehors. Mais le lendemain, elle était épuisée. Ça tombait pendant l’étape Wonder woman
longue de 171 kilomètres !
Balise d’urgence
Je n’en pouvais plus, il a fallu qu’on déclenche la balise d’urgence
, regrette Lenaïc. L’équipage s’est perdu sur le parcours et n’arrivait plus à retrouver sa route. A bout de forces, Lenaïc confie : Je n’arrivais plus à bouger, plus à parler, tellement j’étais épuisée
. Cet épuisement lui rappelle alors le temps du traitement et de la lutte contre la maladie. On a pris la bonne décision, la santé avant tout !
L’organisation vient les aider, les ramène au bivouac, et après une bonne nuit de sommeil, les infirmières sont de retour dans le 4x4. Parce que si la fatigue peut paralyser parfois, le moral, lui, est bon. On rigole, on profite des paysages, on s’éclate !
Hors de question d’arrêter au premier obstacle. Elles s’adaptent à la vie dans le désert. On s’écoute, on connaît nos corps, on respecte nos limites
. Le secret ? Se coucher tôt. Loin d’une tente où l’on ronfle…
L’aventure est tellement intense, qu’elles finissent par en oublier ce qui ne va pas. Et il y a les rencontres, cette bande de femmes avec qui elles se serrent les coudes et passent tout leur temps. Il y a Manon et Mélodie, Léa et Julianne qui sont très jeunes, et qui se couchent plus tard que Valérie et Lenaïc. On se suit, on se soutient, on est solidaires et c’est merveilleux
, racontent-elles.
Parce que si la fatigue peut paralyser parfois, le moral, lui, est bon.
On rigole, on profite des paysages, on s’éclate !
Etre infirmière dans le désert
Elles s’adaptent aussi aux conditions d’hygiène, qui sont un peu plus rudes qu’à la maison. Heureusement, leur trousse à pharmacie est remplie à bloc. Etre infirmière sur une aventure comme ça nous a sécurisé
explique Lenaïc. Au moindre bobo, on avait tout ce qu’il fallait, et surtout les bons réflexes.
Une blessure, un vent de sable qui fait mal aux yeux : l’équipage 134 est paré à toutes les éventualités.
En parlant d’éventualités à anticiper, les deux coureuses racontent leur expérience de la dernière étape. La plus difficile, la plus longue, l’épreuve finale : le marathon. 400 kilomètres en autonomie dans le désert et une nuit seules à la belle étoile. L’organisation leur conseille de prendre de quoi passer une soirée la plus confortable possible. Elles ont ramené le foie gras, le champagne, les chamallows à faire griller sur le feu et ont dansé toute la soirée ! Le lendemain, en arrivant à Tazarine, point de chute du rallye, elles étaient fières d’elles. Fières d’avoir terminé cette aventure, d’être passées au dessus de la fatigue, fières de s’être surpassées. Et en forme !
L’aventure est tellement intense, qu’elles finissent par en oublier ce qui ne va pas.
Jane ROUSSEL Journaliste janeroussel@gmail.com
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