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Santé mentale : les jeunes se disent prêts à en parler

Publié le 06/04/2016

Malgré ce qu'on pourrait croire, les jeunes se disent prêts à se confier sur leurs difficultés mentales. C'est en effet ce que révèle une enquête réalisée par la Fondation Pierre Deniker du 2 au 12 février 2016. Échanger avec eux en toute liberté les aiderait donc à soulager les troubles qu'ils ressentent de plus en plus au quotidien et de prévenir leur aggravation.

80 % des troubles psychotiques se révèlent entre 15 et 25 ans.

Ce n'est un secret pour personne : plus tôt une maladie est diagnostiquée, plus vite (et efficacement) elle est traitée et en termes de troubles psychiques peut-être plus encore. C'est pour cela que la fondation Pierre Deniker, avec le soutien du laboratoire Janssen et l'aide de l'institut Ipsos, a mené une étude sur les représentations, le vécu et les attentes qu'ont les jeunes de 15-25 ans à l'égard des maladies mentales. Celle-ci révèle entre autres leur disposition à parler de leurs troubles et difficultés mentales pour mieux y faire face.

Des jeunes particulièrement exposés aux troubles mentaux  

Si la dépression est considérée comme « le mal du siècle », l'anxiété n'a rien à lui envier. En effet, près de 37 % des jeunes âgés entre 15 et 25 ans se déclarent stressés. Un fait avéré et observé par 43 % des enseignants. Mais, si encore il n'y avait que cela... car en effet plus d'un jeune sur deux (55 % pour être précis) reconnaît avoir déjà eu un ou plusieurs symptômes psychiques et un sur cinq (22 %) de manière récurrente.

Pour cette étude, une liste de neuf symptômes a été présentée aux participants. Près de trois jeunes sur cinq (58 % pour être précis) reconnaissent en avoir présenté au moins un dans les trente jours qui précèdent l'enquête. Parmi eux, 15 % ont déclaré en avoir ressenti au moins cinq. La fréquence des symptômes psychiques peut sembler élevée, mais (...) il ne faut pas oublier que la plupart sont transitoires et ne signent pas forcément le début d’une maladie psychiatrique, rassure le Professeur Marie-Odile Krebs, chef de service à l'hôpital Saint-Anne (Paris). En revanche, il est important que les jeunes chez qui ils se produisent en parlent et qu’ils puissent être évalués par un professionnel car selon leur fréquence, l’importance de la gêne, leur contexte, ces symptômes peuvent être des signes d’alerte d’un trouble débutant.

Il est possible de parler de l’ensemble des troubles mentaux avec les jeunes, y compris ceux de type psychotique. C’est un résultat important, parce qu’il ouvre la voie à de nombreuses stratégies de prévention.

Pouvoir en parler à un membre de sa famille...

Pour les jeunes, il n'y a aucun doute sur les effets bénéfiques de la parole sur leur état mental. En effet, 87% d'entre-eux se disent donc prêts à en parler. Il est possible de parler de l’ensemble des troubles mentaux avec les jeunes, y compris ceux de type psychotique. C’est un résultat important, parce qu’il ouvre la voie à de nombreuses stratégies de prévention, juge le Professeur Krebs.  D'autre part, 71% estiment qu'un membre de leur famille est plus à même de les écouter. La capacité des parents à déceler ces conflits psychiques afin d'en parler avec leur(s) enfant(s) est donc un enjeu d'importance. Mais, encore faut-il pour cela qu'ils soient davantage informés et formés. Comme eux, les enseignants déplorent un manque de connaissances, notamment sur la conduite à tenir face à un élève présentant des troubles. Les enseignants sont bien conscients qu’il s’agit de problèmes compliqués. Comme les jeunes et les adultes, ils n’attendent pas seulement une information générale sur les maladies mentales, comme peuvent en donner un site internet ou un livret d’information, mais un recours personnalisé pour un problème précis se posant concrètement à eux.  

Seuls deux parents sur cinq (39%) s'aperçoivent des souffrances de leur(s) enfant(s).

L'école : un lieu idéal pour la détection des symptômes ?

Dans la prévention des troubles mentaux, le binôme parent-enseignant joue un rôle crucial et complémentaire. Toutefois, chacun estime que l'école est un lieu qui favorise la détection et l'orientation des jeunes en souffrance psychique. Pour près de la moitié des parents et des enseignants, les équipes pédagogiques sont bien placées pour assurer cette prévention. Un avis loin d'être partagé par les principaux concernés. En effet, seul un tiers des jeunes (32%) est prêt à se tourner vers un membre de son établissement pour obtenir une aide psychologique, et 73 % ont besoin de se sentir proches de leur interlocuteur pour être en mesure d'en parler. Alors, se confier, oui mais, pas à « n'importe qui »...

Gwen HIGHT  Journaliste Infirmiers.comgwenaelle.hight@infirmiers.com@gwenhight


Source : infirmiers.com