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Samu 26 : Le Medecin du SMUR en garde à vue

Publié le 07/10/2008

Le praticien, âgé d'une quarantaine d'années, avait été arrêté samedi matin puis placé en garde à vue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte sur les circonstances de la prise en charge d'une femme de 88 ans lors d'une intervention du Smur dans un salon de coiffure de Valence, a indiqué lundi à l'APM son avocat, Me Philippe Chasteau.

Après une prolongation de garde à vue intervenue dimanche, le médecin a été présenté en fin de journée devant un juge d'instruction, lequel n'a finalement retenu aucune charge contre le médecin, à l'issue de quatre heures d'audition.

Il a été remis en liberté mais placé à la demande de son avocat sous le statut de témoin assisté afin d'avoir accès au dossier pénal.

Me Philippe Chasteau a précisé qu'il attaquerait devant le tribunal administratif, probablement en référé, la mesure de suspension administrative prise par la direction de l'hôpital à l'encontre de son client.

Le procureur avait été saisi par la direction de l'hôpital, sur la foi d'un rapport de son chef de service faisant état d'un "comportement médical inadapté" lors de son intervention, indique-t-on à l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH) de Rhône-Alpes.

MAUVAISE INTERPRETATION PAR DES PERSONNES "INCOMPETENTES"

Me Philippe Chasteau a dénoncé "une série de dysfonctionnements administratifs" dans ce dossier, soulignant que le juge d'instruction n'avait retenu aucune charge contre son client. Il estime que sa mise en cause est due à une mauvaise interprétation, par des personnes "incompétentes" en la matière, des gestes de l'urgentiste.

Ce dernier était intervenu samedi 27 septembre, auprès d'une cliente d'un salon de coiffure âgée de 88 ans qui venait de faire un malaise cardiaque. Selon son avocat, cette dame âgée avait déjà subi des opérations pour des problèmes cardiaques et était suivie pour cela.

Une proche, présente au moment du drame, a d'abord alerté son médecin traitant, qui est intervenu sur les lieux quelques minutes après le début du malaise. Selon Me Chasteau, ce dernier a constaté le décès de sa patiente, qui ne présentait ni pouls ni respiration, mais avait un mouvement de spasme au niveau de la mâchoire. Son état correspondait alors à un score de Glasgow 3 (coma), selon l'avocat.

Il décide néanmoins de pratiquer un massage cardiaque et des manoeuvres de réanimation, qui seront tour à tour poursuivis par les sapeurs pompiers, arrivés cinq minutes plus tard, puis par le Smur, dont l'urgentiste mis en cause, cinq à dix minutes après, avant d'être interrompus au bout d'une vingtaine de minutes.

Selon Me Chasteau, les médecins ont alors informés l'assistance du décès de la patiente, et le médecin traitant a regagné son cabinet afin de signer le certificat de décès.

Mais, aussitôt après que l'appareillage de réanimation a été ôté, les spasmes ou "gasp" ont repris, conduisant l'urgentiste a appliquer "par humanité" sa main sur la mâchoire de la patiente pour éviter qu'elle ne claque, ce qui a été interprété par plusieurs témoins, dont une infirmière, un sapeur-pompier et un ambulancier, comme une tentative d'étouffement, explique Me Chasteau.

Ces témoins auraient alors alerté indirectement leur hiérarchie à l'hôpital, conduisant la direction de l'établissement de santé à demander un rapport au chef de service, selon Me Chasteau.

Les premiers éléments de l'enquête médico-administrative ouverte par les autorités de tutelle à la demande de l'établissement devraient être connus mardi matin, précise-t-on à l'ARH.

La direction du centre hospitalier et le procureur de la République de Valence, joints lundi, n'ont pas souhaité faire de déclaration ou apporter d'éléments sur ce dossier.

L'AMUF STIGMATISE LA DIRECTION DE L'HOPITAL

Dans un communiqué publié lundi, l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) a apporté son soutien au praticien en dénonçant "avec force le comportement inadmissible de la direction de l'hôpital de Valence et la véritable cabale qui a été lancée contre [son"> collègue du Samu durant tout un week-end".

L'Amuf estime que le praticien a "fait son travail d'urgentiste qui est difficile, stressant et complexe".

"De nombreuses questions sont soulevées: pourquoi l'hôpital a t-il dénoncé notre collègue à la justice sans appréciation interne? Pourquoi ce silence qui a fait courir les rumeurs les plus stupides pendant 48h? Qui a interdit aux médecins du Samu de Valence de s'exprimer, ce qui aurait pu calmer la calomnie?", s'interroge l'Amuf dans son communiqué.

Elle demande "que toute la chaîne de responsabilité soit mise à jour", estimant que l'affaire constitue "un dysfonctionnement grave de la hiérarchie de cet urgentiste".


Source : infirmiers.com