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GRANDS DOSSIERS

Risque d'escarre : l'ARS tire les conclusions de son enquête

Publié le 06/01/2016
personne âgée alitée soignante

personne âgée alitée soignante

Du 8 au 12 juin 2015, l'Agence régionale de santé Île-de-France a mené une enquête de prévalence du risque d'escarre auprès de 249 établissements. Première étude de ce type à inclure 22 000 patients, les résultats mettent en exergue des axes d'amélioration pouvant être mis en place pour prévenir les escarres.

Grâce à la campagne « Sauve ma peau, maîtriser le risque d'escarre », lancée par l'ARS Île-de-France en 2013, 24 911 patients à risque ont évité la formation d'une escarre.

Elle a en fait son terrain de bataille depuis 2011. L'Agence régionale (ARS) Île-de-France s'est fixé comme objectif la réduction de la prévalence du risque d'escarre chez les patients. Une intention aussi ambitieuse que bienvenue lorsqu'on considère que près de 300 000 personnes y seraient confrontées chaque année en France. C'est la raison pour laquelle l'ARS a mené la campagne « Sauve ma peau, maîtriser le risque d'escarre » en Île-de-France, de septembre 2013 à juin 2014, pour sensibiliser les établissements à l’identification du risque. Cette enquête de prévalence, menée auprès de 22 000 patients ou résidents, complète donc une action globale qui s'inscrit dans le programme « Efficience des Pratiques, des Organisations et de la Dépense(EPOD) ».

En France, la prévalence moyenne de l'escarre chez les patients hospitalisés est de 8,6%.

Mieux comprendre pour mieux agir

L'enquête de prévalence du risque d'escarre a permis, dans un premier temps, de dresser un état des lieux du risque en France. Une évaluation des pratiques de dépistage et de prévention a également pu être possible dans une finalité réflexive. Mieux comprendre pour mieux agir : tel est l'adage qui résume au mieux les desseins de cette étude.

Il en ressort trois principaux points :

  • 36% des 22 000 patients ou résidents enquêtés étaient à risque élevé de développer des escarres, y compris dans le secteur sanitaire ;
  • 9,1% des patients ou résidents étaient porteurs d’escarre, avec une moyenne de 1,4 par patient ou résident. Près d’un tiers (32%) de ces escarres étaient graves. Cette prévalence régionale est cohérente avec l’épidémiologie nationale décennale recueillie par l'association Prévention Évaluation Recherche Soins Escarres (PERSE) ;
  • 47% des escarres ont été acquises dans le service où fut réalisée l’enquête. Les principales localisations étaient le sacrum et le talon.

Concernant l’évaluation des pratiques :

  • une trace du dépistage à l’entrée est retrouvée dans 62% des cas, et une trace de réévaluation du risque en cours de séjour dans 57% des cas ;
  • pour les patients ou résidents à risque d’escarre, les pratiques de prévention sont adaptées à 82% pour l'installation d'un matelas et à 62% pour l'utilisation d'accessoires. Les changements de position étaient mentionnés dans 70% des dossiers de soins.

4,3 % des patients hospitalisés vont développer une escarre durant leur séjour.

La formation des soignants pointée du doigt

La vigilance des soignants représente l'élément clé dans la prévention des escarres. Dès un stade précoce, la mise en place immédiate d'une action adaptée permet d'éviter une évolution grave de l'escarre. La rougeur, premier signe du processus de formation, est en effet réversible. Mais, au regard de l'enquête, une réactivité efficace des professionnels de santé ne peut être possible qu'en améliorant leur formation. Elle augmenterait en outre leur vigilance et accroitrait la pertinence des supports utilisés pour la prise en charge des patients.

Mais la formation n'est pas l'unique axe d'amélioration. La réalisation et la traçabilité des changements de positions réguliers représentent également des facteurs indispensables à la prévention qu'il est nécessaire d'optimiser. Reste donc aux établissements et structures d'élaborer un plan d’actions, selon les constats de l’enquête, pour diminuer l'incidence des escarres chez leurs patients. De son côté, l'ARS entend bien mener une seconde enquête dans deux ans, après avoir préalablement identifié les plans d'actions mis en place (ou pas) par les établissements au vu de cette première étude.

Gwen HIGHT  Journaliste Infirmiers.comgwenaelle.hight@infirmiers.com@gwenhight


Source : infirmiers.com