GlaxoSmithKline, Sanofi Pasteur (groupe Sanofi-Aventis) et Novartis ont réagi mardi de manière contenue à la décision de la France d'annuler la majorité de ses commandes de vaccins contre la grippe A(H1N1).
La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a annoncé lundi soir que le gouvernement avait résilié unilatéralement les commandes de 50 millions de doses de vaccin contre la grippe A(H1N1), dont 32 millions pour GlaxoSmithKline, 11 millions pour Sanofi Pasteur et 7 millions pour Novartis, rappelle-t-on.
La France avait annoncé à la mi-juillet des commandes de 50 millions de doses à GSK, 28 millions à Sanofi Pasteur et 16 millions à Novartis, soit un total de 94 millions de doses.
Un porte-parole de Sanofi Pasteur a déclaré mardi à l'APM que le groupe considérait la décision du gouvernement comme "le résultat d'une discussion démarrée courant décembre [2009]", précisant que ces échanges avaient eu lieu peu avant Noël.
Selon le porte-parole, cette décision est la conséquence, pour le gouvernement, "du constat qu'une seule dose était suffisante" et du souhait du laboratoire "d'informer les autorités françaises de la possibilité de ré allouer un certain nombre de doses" pour satisfaire la demande émanant d'autres pays.
Sanofi Pasteur a initialement proposé au gouvernement de ré allouer 9 millions de doses, la France ayant souhaité porter ce chiffre à 11 millions, a-t-il ajouté.
"Le gouvernement a souhaité aller un peu plus loin avec 2 millions de doses supplémentaires sur [la résiliation desquelles] nous sommes en discussion", a-t-il précisé.
Interrogé sur les éventuelles mesures de compensation qui pourraient découler de cette annulation, il a répondu qu'elles concerneraient uniquement les 2 millions de doses de différence et qu'il était trop tôt pour en connaître le détail.
La décision française "n'aura pas d'impact en termes industriels et peu ou pas d'impact en termes commerciaux", a-t-il affirmé.
La France est pour le moment le seul pays à avoir décidé d'annuler une partie de ses commandes auprès de Sanofi Pasteur, a-t-il indiqué.
Un industriel interrogé mardi par l'APM a toutefois fait part de son inquiétude que l'initiative du gouvernement français donne des idées à d'autres pays qui se retrouvent aujourd'hui avec des millions voire des dizaines de millions de doses en surplus.
En Bourse, mardi peu avant la fin de la séance, l'action GlaxoSmithKline cédait 2,3% à 13,09 livres, celle de Sanofi-Aventis de 1,2% à 56,10 euros et celle de Novartis de 1,5% à 54,20 francs suisses.
Par ailleurs, un porte-parole de GSK France a indiqué mardi à l'APM que le groupe britannique était "tout à fait ouvert à rediscuter avec le gouvernement français pour trouver des solutions constructives. L'annonce de la ministre de la santé entre dans ce cadre".
De son côté, Novartis a déclaré dans un message écrit qu'il avait "pris note de la décision du gouvernement français de ne plus accepter les livraisons de vaccins H1N1 précédemment commandées".
Le groupe suisse indique qu'il est "conscient" que le changement de recommandation sur le nombre de doses nécessaires "pourrait conduire à un surplus de vaccins dans les pays qui ont choisi un schéma à deux doses pour la totalité de leur population lors de leur commande".
Il a toutefois ajouté qu'il allait évaluer "au cas par cas" les demandes de gouvernements "dans le cadre des accords contractuels que nous considérons comme fermes".
Un industriel interrogé par l'APM, qui a requis l'anonymat, a expliqué que les laboratoires pharmaceutiques n'avaient guère le choix après l'annonce de Roselyne Bachelot. "Il ne faut pas oublier que l'Etat est notre unique client. Que pourrions-nous faire? Crier que c'est un scandale, que nous allons attaquer devant le Conseil d'État, qu'il y a préjudice, etc. Cela reviendrait à mettre de l'huile sur le feu, ça ne servirait à rien".
Les laboratoires espèrent désormais que les discussions en cours avec l'Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires (Eprus) qui "se passent bien", selon une source compétente permettront d'obtenir des compensations directes après la résiliation partielle des contrats.
UE : Demande d'informations pour l'homologation d'Humenza*
Le porte-parole de Sanofi Pasteur a par ailleurs confirmé à l'APM que le contrat signé avec la France sur les doses de vaccin contre la grippe A(H1N1) ne spécifiait pas le nom du vaccin qui devait être fourni par le groupe français.
L'entreprise a développé deux vaccins contre la grippe A(H1N1), l'un sans adjuvant, Panenza*, et l'autre avec adjuvant, Humenza*, seul le premier ayant pour le moment été homologué dans quelques pays européens.
Humenza* "est toujours en cours d'enregistrement" par l'Agence européenne du médicament (EMA), cette dernière ayant demandé à Sanofi Pasteur des informations complémentaires auxquelles le groupe devrait répondre "dans le courant du premier trimestre".
Paris, 6 janvier 2010 (APM)
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