Renfort des urgences : l'appel aux étudiants et aux retraités pourrait être utilisé lors des prochaines crises sanitair

Le ministre de la santé, Xavier Bertrand, a réuni les représentants de Samu de France, de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), de l'association des médecins urgentistes de France (Amuf) et du Samu de Paris, pour faire le point sur les conséquences sanitaires et d'organisation liées à la vague de chaleur.

Les participants, interrogés à l'issue de cette réunion par APM Santé, ont évoqué les différentes mesures décidées lundi pour renforcer la prise en charge des victimes de la canicule, en particulier l'appel lancé aux médecins volontaires pour renforcer les équipes d'urgences et de Samu.

"Nous avons abordé en détail les modalités de la mise en place de la réserve, des étudiants et des médecins retraités volontaires pour construire un dispositif qui permette d'agir dans la durée", a indiqué à APM Santé le responsable du Samu de Paris, Pierre Carli.

Les médecins volontaires seront répartis dans les différents établissements, aussi bien dans les centres hospitaliers universitaires (CHU) que les centres hospitaliers (CH), nécessitant une aide particulière.

"Ces médecins appelés au titre de la réserve ne se verront pas confier immédiatement des tâches de première ligne, sauf pour quelques cas particuliers de médecins très fraîchement retraités qui reprendraient leur poste pour quelques mois", a indiqué Pierre Carli.

Ces médecins devront participer à des cours de formation et seront orientés principalement vers des tâches d'infrastructures ou logistiques, permettant de remettre tout le personnel médical en première ligne.

"Il faut construire une doctrine du volontaire pour assurer à la prochaine crise sanitaire une liste de personnes déjà enregistrées et facilement mobilisables", a estimé le président de Samu de France, Marc Giroud.

Ce dispositif de réserve médicale a déjà été mis en place à Paris depuis quelques mois.

"La canicule a été l'occasion de lancer ce dispositif de réserve médicale qui devrait être utilisé à chaque crise sanitaire, en cas d'épidémie de grippe aviaire, par exemple", a estimé le président de Samu de France.

DES CELLULES DE CRISE EFFICACES

Par ailleurs, les représentants des urgentistes ont souligné que la mise en place de cellules de gestion de crise, installées dans chaque établissement de santé et se réunissant chaque jour, a permis de gérer au mieux la situation en facilitant la gestion des lits et l'affectation des personnels en poste ou supplémentaires.

"Cette cellule permet aussi de rappeler le personnel en vacances en cas de besoin", a indiqué Marc Giroud.

"Le ministre nous a indiqué que le dispositif d'heures supplémentaires a été mis en place avec une efficacité et une rapidité incomparable avec ce qui a été fait jusque là. Une procédure rapide garantira, par ailleurs, la rémunération complémentaire des personnels en renfort", a-t-il ajouté.

Les représentants des urgentistes ont également souligné au ministre que cette crise montrait "une nouvelle fois" la nécessité de "restructurer le dispositif de la permanence des soins".

"En situation de crise, ce dispositif ne présente pas de marge de manoeuvre. C'est l'une des fragilités du système. Il faut travailler dans les mois qui viennent à une consolidation de la permanence des soins", a déclaré Marc Giroud.

Selon les urgentistes, l'ensemble des hôpitaux connaissent en cette période de chaleur une hausse d'activités entre 10 et 20%, par rapport à l'activité habituelle.

"Les établissements de l'Est et de Lyon enregistrent les plus forts niveaux de suractivité", a signalé à APM Santé le Dr Gérard Bleichner de la Société française de médecine d'urgence (SFMU)./co/ajr