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GRANDS DOSSIERS

"Reconnaître le rôle central de ce pilier de l'offre de soins qu'est l'infirmière"

Publié le 19/11/2018
colère, profession, infirmière

colère, profession, infirmière

#Infirmier(e)sOublié(e)s... par communiqué de presse, l'Ordre national des infirmiers appelle les pouvoirs publics à considérer l’appel des organisations infirmières à la veille de leur appel à mobilisation générale le 20 novembre 2018 partout en France et dans les Outre-Mer.

S'il y a bien un acteur de santé incontournable sur lequel l'Etat doit s'appuyer pour mener sa politique ambitieuse de santé, c'est bien la profession infirmière dans son entier.

L'ordre national des infirmiers rappelle que sous le slogan #InfirmieresOubliees, seize syndicats et associations infirmiers appellent à la mobilisation mardi 20 novembre pour défendre la place de leur profession dans le système de santé. L'ONI s'était exprimé en septembre dernier au moment de l’annonce du Plan Ma Santé 2022 , soulignant certes quelques éléments positifs, mais regrettant des annonces trop medico-centrées oubliant la première profession de santé en France par le nombre. Pour l'ONI comme pour l'ensemble de la profession infirmière, la réforme de la santé ne peut en effet se résumer à celle de la médecine.

Les infirmiers attendent une approche globale centrée sur le patient et la coordination entre professionnels de santé.


L’Ordre national des infirmiers invite donc les pouvoirs publics à entendre l’appel des organisations infirmières et à reconnaître davantage le rôle central de ce pilier de l’offre de soins qu’est l’infirmier(e). L'ONI rappelle qu’en France 1,1 millions de professionnels de santé exercent et que parmi eux seuls 220 000 sont médecins et 680 000 sont infirmier(e)s. Les annonces du Plan Santé laissent parfois l’impression qu’elles ne concernent qu’un seul corps professionnel alors que les patients sont en contact avec une diversité de professionnels qui leur apportent des expertises complémentaires. Et de rappeler que les infirmier(e)s jouent un rôle à la fois majeur et singulier auprès des patients, souvent au plus près de leurs besoins, assurant une mission de prévention, d’éducation pour la santé et de soins du plus jeune âge jusqu’à la fin de vie. Le suivi des maladies chroniques notamment en domicile est la spécialité des infirmiers, la relation humaine notamment avec les personnes âgées également... L'ONI reste dans l'expectative car, ces dernières années, face aux besoins croissants des malades chroniques, notre champ de compétences s’est significativement élargi mais cela n’est reconnu ni juridiquement, ni financièrement.

L’assistant médical : le retour d’une médecine d’un temps révolu. De plus, il est illusoire de croire que les assistants médicaux peuvent résoudre le problème des déserts médicaux

Autre sujet de crispation, la création, totalement inattendue, de ce nouveau métier d'assistant médical annoncé mi-septembre dans le cadre du Plan Santé. L'ONI, tout comme l'ensemble des représentants de la profession infirmière, s'en sont émus. Ce "nouveau métier" semble parfaitement contradictoire avec une vision collective, coordonnée et graduée de la prise en charge des patients. C’est même un grave retour en arrière vers une médecine d’un temps révolu. Une telle mesure peut-elle inciter les médecins à s’ouvrir à une prise en charge coordonnée, à une logique de parcours de soins et à la prévention ? Constitue-t-elle une réponse aux enjeux de la prise en charge des maladies chroniques ? On peut sérieusement en douter. Par ailleurs, il est illusoire de croire que les assistants médicaux peuvent résoudre le problème des déserts médicaux. Ce n’est pas en leur finançant un assistant que les jeunes médecins voudront davantage s’installer à la campagne ou en zone péri-urbaine.

Augmentation des prises en charge de personnes âgées dépendantes et de patients souffrant de maladies chroniques, développement de la télésanté, nouvelles coordinations et nouvelles coopérations entre professionnels de santé sur les territoires, renforcement du collectif des soignants à l’hôpital…

L'ONI appelle donc les pouvoirs publics à considérer l'appel des organisations professionnelles, syndicales et associatives, car les infirmier(e)s sont au coeur des évolutions du système de soins et sont amenés à occuper une place de plus en plus importante compte-tenu des besoins croissants de la population en matière de santé. Et d'appuyer, une fois encore, sur l'argument qualitatif qui doit caractériser l'offre de soins de demain : pour être efficace, elle doit être pluridisciplinaire, coordonnée, connectée, innovante, et centrée sur le patient. De fait, s'il y a bien un acteur de santé incontournable sur lequel l'Etat doit s'appuyer pour y parvenir, c'est bien la profession infirmière dans son entier.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com