Les précédentes préconisations avaient été émises en 1996 par l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes, devenue HAS).
Interrogé par l'APM, le Pr Patrick Choutet, infectiologue au CHU de Tours et membre du comité de pilotage, estime que les nouveautés par rapport aux anciennes recommandations ont trait essentiellement à l'organisation du système, "l'environnement pluridisciplinaire et réglementaire ayant évolué".
Si les précédentes recommandations précisaient le rôle du comité du médicament (Commed) dans le bon usage des antibiotiques à l'hôpital, les nouvelles définissent celui de la commission des médicaments et des dispositifs médicaux stériles (Comedims), de la commission des anti-infectieux (CAI) et des référents en antibiothérapie, note-t-on.
La Comedims est chargée "de promouvoir et de veiller au bon usage des médicaments, de mettre en place des enquêtes d'utilisation et un suivi des consommations, d'optimiser les dépenses en médicaments et de favoriser la recherche thérapeutique", est-il précisé dans le texte.
Cette mission en matière d'antibiothérapie est confiée à une sous-commission, la commission des antibiotiques, souvent appelée CAI. Le Pr Choutet précise que la composition de la CAI a été élargie aux hygiénistes, pour insister sur la multidisciplinarité, conformément aux conclusions de la conférence de consensus de mars 2002 de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) qui n'avaient pas été reprises dans la circulaire de mai 2002.
Quant au(x) référent(s) en antibiothérapie, ce sont des praticiens désignés afin d'aider les prescripteurs dans l'indication, le choix et la conduite de la meilleure antibiothérapie, et afin de participer aux actions de formation et d'évaluation.
Ces acteurs institutionnels et professionnels doivent collaborer étroitement avec la pharmacie, le laboratoire de microbiologie et les services cliniques, "l'efficience de cette collaboration [devant"> être assurée par une informatisation et une connexion de tous ces acteurs", ajoute la HAS dans un communiqué.
Le Pr Alain Durocher, conseiller technique à la HAS qui a coordonné le travail, précise à l'APM ce qui a également changé en matière de modalités de prescription.
Ainsi, la réévaluation de la prescription, notamment dans le cadre des antibiothérapies probabilistes, doit se faire plus précocement, entre la 24ème et la 72ème heure, contre le 3ème et le 5ème jour dans les recommandations de 1996.
De même, la durée de l'antibiothérapie est limitée à sept jours dans les infections documentées sauf cas particulier argumenté. Les précédentes recommandations faisaient état d'une durée de sept à 10 jours, note-t-on.
La HAS demande aussi de "respecter des posologies et des modalités d'administration adaptées aux antibiotiques et à la pathologie du patient (voie d'administration, dose de charge, rythme, monodose ou multidose journalière, perfusion continue, etc.) de façon à assurer des concentrations appropriées au site de l'infection".
Pour éviter le sous-dosage et le surdosage, le recours au dosage sérique des antibiotiques est utile pour certaines molécules (glycopeptides, aminosides, voire d'autres antibiotiques), est-il précisé dans le texte.
Les experts prônent également un raccourcissement des délais entre les prélèvements microbiologiques et le début des antibiotiques, une "désescalade" voire un arrêt des antibiotiques dès que possible, le fait que l'association de plusieurs antibiotiques ne doit pas être la règle, ainsi que l'utilisation de systèmes informatiques d'aide à la prescription, ajoute la HAS dans son communiqué.
La HAS publie simultanément huit grilles d'évaluation des pratiques professionnelles (EPP) sur le sujet.
(Stratégie d'antibiothérapie et prévention des résistances bactériennes en établissement de santé, recommandations professionnelles 23 pages, rapport complet 110 pages et grilles EPP, 12 pages, www.has-sante.fr )
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Publié le 30/06/2008
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Source : infirmiers.com
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