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GRANDS DOSSIERS

Quid de la musicothérapie sur les douleurs induites en soins palliatifs

Publié le 29/06/2016

Des séances de musicothérapie permettent de réduire la douleur induite par les soins chez des patients en unités de soins palliatifs, selon les résultats préliminaire d'une étude menée à l'hôpital Sainte-Périne à Paris (AP-HP), avec le Centre d'étude et de formation sur l'accompagnement des malades (Cefama) et le soutien de la Fondation Apicil.

Le violoncelle est un instrument de choix, proche de la voix humaine avec des fréquences facilement accessibles...

En unité de soins palliatifs, les patients sont confrontés à des douleurs aiguës ou chroniques. Ces douleurs épuisent le patient physiquement mais aussi moralement, rappellent les partenaires du projet. Pour améliorer la prise en charge de ces douleurs, ils ont voulu évaluer une technique complémentaire aux soins traditionnels, et en particulier l'art-thérapie musicale. Il s'agit de procéder à "une contre-stimulation sensorielle" par la musique.

Porté par le Dr Jean-Marie Gomas, coordinateur de l'unité de douleurs chroniques et soins palliatifs de l'hôpital Sainte-Périne et président du Cefama, le projet baptisé "pansement Schubert" consiste en une étude prospective menée auprès de 200 patients admis en soins palliatifs, principalement atteintes de cancer ou de maladies neurologiques. Les résultats pour les 92 premiers "pansements" réalisés ont été présentés le 20 juin dernier lors d'une conférence de presse. Chaque patient bénéficie d'une à trois séances musicales au moment où il reçoit des soins potentiellement douloureux (toilette, pansement d'escarre, pose de voie veineuse, ponction d'ascite). Ces séances de 20 à 50 minutes sont coordonnées par Claire Oppert, musicothérapeute, violoncelliste, et construites en collaboration avec l'équipe médicale et l'entourage. Elles se déroulent dans les chambres des patients.

Le violoncelle est un instrument proche de la voix humaine avec des fréquences facilement accessibles, quel que soit le niveau socioculturel, l'état cognitif et la vigilance des patients, expliquent les partenaires dans le dossier de presse. La douleur est mesurée avant, pendant et immédiatement après la séance de musicothérapie. En se basant sur l'appréciation des patients sur l'échelle verbale simple (EVS) et celle des cliniciens sur l'échelle comportementale simplifiée (ECS), la diminution de la douleur était de 10% à 50% selon les patients, a précisé le Dr Gomas à l'APM. Cet effet émotionnel dure environ une heure, a-t-il ajouté. La stimulation musicale était accompagnée "d'une nette décontraction musculaire et d'une atténuation de l'anxiété", selon le dossier de presse. L'inclusion des patients se poursuit et les résultats définitifs sont espérés en 2017, a indiqué le Dr Gomas.

Le nom du projet "pansement Schubert" est issu de la rencontre entre Claire Oppert et une patiente de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Les jardins d'Alésia (Korian). Les infirmiers ne parvenaient à faire les pansements qu'en étant accompagnés au violoncelle, Claire Oppert jouant le mouvement lent du deuxième trio de Schubert, précisent les partenaires. Le projet a été financé par le Cefama (21.800 euros), la Fondation Apicil (7.800 euros) et l'hôpital Sainte-Perine (1.000 euros).


Source : infirmiers.com