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Quand les IADE se saisissent de l'hypnose...

Publié le 21/12/2011

Depuis le début de l’année, un programme de recherche pilotée par deux infirmières est en cours à l’hôpital Robert-Debré (AP-HP). Ce projet est l’un des 5 projets de recherche infirmière de l’AP-HP retenus dans le cadre du Programme hospitalier de recherche infirmière en 2010. Son objectif : observer l’impact d’une séance d’hypnose avant une intervention chirurgicale sur l’anxiété des enfants. Cette étude pourrait bien modifier certaines formes de prise en charge à l’hôpital.

Un article publié le 9 décembre 2011 dans le webzine de l'AP-HP - que nous remercions pour cette autorisation de reproduction - nous éclaire sur le sujet.

Depuis le mois de mars 2011, dans le cadre du programme hospitalier de recherche infirmière 2010, Karine Tiberghien, infirmière anesthésiste, et Nathalie Duparc-Alégria, infirmière ressource douleur à l’hôpital Robert-Debré ont commencé une étude qui vise à vérifier si l’hypnose avant une intervention chirurgicale a un effet sur l’anxiété des enfants.

Pour cela, deux interventions de chirurgie orthopédique ont été choisies : l’ostéotomie (section chirurgicale des os longs) et l’arthrodèse du rachis (immobilisation d’une articulation avec du matériel). « Des études ont montré que les techniques d’hypnose ont une réelle efficacité sur l’anxiété et la douleur qui sont intimement liées. Ce que l’on souhaite avec cette étude, c’est avoir un outil supplémentaire pour améliorer la prise en charge de la douleur chez les enfants » précise Karine Tiberghien.

Avec les contraintes liées à l’organisation d’un bloc opératoire, l’idée est donc de faire une courte séance d’hypnose avant l’anesthésie, moment très anxiogène pour l’enfant, afin d’observer si cela a un impact sur la douleur et l’anxiété après l’opération.

Concrètement, l’étude lancée porte sur 100 enfants âgés de 10 à 18 ans : un groupe « hypnose » de 50 enfants qui auront une séance courte d’hypnose avant tout geste anxiogène (piqûre, pose d’un masque...) et un groupe « classique » de 50 autres enfants qui auront une prise en charge classique. L’anxiété et la douleur sont évaluées la veille de l’intervention, le lendemain ainsi qu’en salle de réveil, par des infirmiers qui ignorent dans quel groupe est inclus l’enfant. À ce jour, 54 enfants sont inclus dans l’étude.

Au sein de cette recherche, les parents trouvent toute leur place. « Pour les enfants du groupe « hypnose » que l’on revoit la veille de l’intervention, nous leur demandons de choisir un endroit agréable, dans lequel ils aimeraient se projeter lors de la séance d’hypnose du lendemain. Très souvent, les parents sont là et peuvent suggérer à leur enfant des lieux qui leur procurent du bien-être », ajoute Nathalie Duparc-Alégria.

Mais au-delà de l’effet de cette consultation sur la douleur de l’enfant, cette recherche présente l’intérêt de faire véritablement rentrer l’hypnose à l’hôpital. « Désormais, de façon spontanée, en dehors de tout cadre de recherche, il y a des parents et des enfants qui demandent à avoir de l’hypnose lors de la consultation pré-opératoire ! » s’enthousiasme Nathalie Duparc-Alégria. D’autant que l’hypnoanalgésie est un outil utilisable par tout soignant formé. « Il est fondé sur le relationnel et nous sommes proches des enfants, c’est en cela qu’il trouve pleinement sa place dans la recherche en sciences infirmières » conclut Karine Tiberghien.

Source

Assistance publique-Hôpitaux de Paris
http://www.lewebzine.aphp.fr


Source : infirmiers.com