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Qualité de l’air et santé : une situation de plus en plus préoccupante

Publié le 18/01/2017
Pollution Paris

Pollution Paris

Une circulation alternée pendant plusieurs jours, des transports en commun gratuits… En décembre 2016, Paris a connu un pic de pollution hivernal sans précédent depuis 10 ans. D’autres grandes villes, telles que Grenoble, Rennes et Lyon, ont elles aussi connu une situation alarmante à cette même période. Cette augmentation de particules fines inquiète beaucoup les pouvoirs publics en raison de leurs effets de plus en plus délétères pour la santé. 

En décembre 2016, Paris a connu son pire pic de pollution hivernal depuis 10 ans.

Un pic de pollution dont les effets sur les enfants ont été « semblables au tabagisme passif ». C’est ce qu’a constaté le Docteur Réfabert, pneumo-pédiatre à l’hôpital Necker (AP-HP) le mois dernier. En tout, 2045 jeunes patients (âgés de moins de 18 ans) ont été reçus pour des pathologies respiratoires, soit 529 de plus qu'à la même période, en 2015. Et bien que pour l’APHP, cette augmentation soit difficilement interprétable comme un effet direct de la dégradation de la qualité de l’air, en raison des virus respiratoires qui sévissent habituellement à cette période, il semble important toutefois de garder à l’esprit qu’aujourd’hui dans le monde près de 300 millions d'enfants sont soumis à des niveaux de pollution jusqu'à six fois supérieurs aux normes internationales, selon un rapport de l'Unicef.

Une étude sur la relation entre la quantité de particules ultrafines dans l’air et le nombre de passages d’enfants aux urgences de l’AP-HP montre une augmentation potentielle de 50% des diagnostics d’asthme entre 0 et 25 microg/m3 de particules ultrafines PM2.5 dans l’air.

Une population mondiale de plus en plus exposée

Les enfants ne sont pas les seules victimes de la pollution de l’air. En 2014, 92% de la population mondiale vivaient dans des endroits où les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air n’étaient pas respectées. Par ailleurs, en 2012 on estimait à 3 millions le nombre de décès prématurés provoqués dans le monde par la pollution ambiante dans les zones urbaines et rurales. Environ 72% des décès prématurés liés à la pollution de l’air extérieur résultaient en 2012 de cardiopathies ischémiques et d’accidents vasculaires cérébraux, 14% de bronchopneumopathies chroniques obstructives ou d’infections aiguës des voies respiratoires inférieures, tandis que les 14% restants sont imputables au cancer du poumon, précise l’OMS. Mais la pollution intérieure est elle aussi une menace puisqu’elle concerne les 3 milliards de personnes dans le monde qui font cuire leurs aliments et chauffent leur logement à l’aide de combustibles à base de biomasse et de charbon, notamment dans les zones rurales des pays en développement. 

Les recommandations de l’OMS : matières particulaires et dioxyde d’azote

Particules fines (PM10) et ultrafines (PM2,5)

Il existe un lien étroit et quantitatif entre l’exposition à des concentrations élevées en particules (PM10 et PM2,5 ) et un accroissement des taux de mortalité et de morbidité, au quotidien aussi bien qu’à plus long terme. De fait, les valeurs recommandées par l’OMS sont les suivantes :  

  • PM2.5 : 10 µg/m3 moyenne annuelle - 25 µg/m3 moyenne sur 24 heures
  • PM10 : 20 µg/m3 moyenne annuelle - 50 µg/m3 moyenne sur 24 heures

Dioxyde d’azote (NO2)

Les études épidémiologiques ont montré que les symptômes bronchitiques chez l'enfant asthmatique augmentent avec une exposition de longue durée au NO2. On associe également une diminution de la fonction pulmonaire aux concentrations actuellement mesurées (ou observées) dans les villes d'Europe et d'Amérique du Nord. Les valeurs recommandées actuelles pour le dioxyde d’azote sont de 40 µg/m3 pour la moyenne annuelle et de 200 µg/m3 pour la moyenne horaire.

Source : OMS

On parle de pic (ou d’épisode) de pollution de l’air lorsque est dépassé, ou risque d’être dépassé, le seuil recommandation ou d’alerte défini par la réglementation nationale pour les particules fines, l’ozone, dioxyde d’azote et dioxyde de soufre. 
social-sante.gouv.fr

Comment se protéger ?

Alors face à cette situation plus que préoccupante, l’OMS élabore et publie le « Lignes directrices relatives à la qualité de l’air » dans lesquelles elle préconise des seuils d’exposition aux principaux polluants de l’air. En France, le ministère de la Santé rappelle conduite à tenir en cas de dépassement des seuils d’alerte des quatre polluants atmosphériques (PM, O3, NO2 et SO2), notamment pour les personnes sensibles ou vulnérables :

  • Évitez les activités physiques et sportives intenses (dont les compétitions), autant en plein air qu’à l’intérieur. Reportez les activités qui demandent le plus d’effort.
  • Évitez les déplacements sur les grands axes routiers et à leurs abords, aux périodes de pointe (aux horaires éventuellement précisés au niveau local).
  • En cas de gêne respiratoire ou cardiaque (par exemple : essoufflement, sifflement, palpitations) : 
  • Prenez conseil auprès de votre pharmacien ou consultez votre médecin ou contactez la permanence sanitaire locale lorsqu’elle est mise en place ; 
  • Privilégiez des sorties plus brèves et celles qui demandent le moins d’effort ; 
  • Prenez conseil auprès de votre médecin pour savoir si votre traitement doit être adapté le cas échéant.
  • En cas d’épisode de pollution à l’ozone : évitez les sorties durant l’après-midi et évitez les activités physiques et sportives intenses en plein air ; celles peu intenses à l’intérieur peuvent être maintenues.

Pour les jeunes enfants (âgés de moins de six ans), les activités physiques et sportives d’intensité élevée doivent être évitées, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. De même, pour les nourrissons, il est recommandé de limiter dans la durée leurs sortie à l’extérieur et d’éviter tant que possible les sources majeures de pollution telles que les grands axes routiers, notamment lors des moments de la journée où le niveau de pollution est le plus élevé.

Les recommandations de l’OMS : ozone et dioxyde de souffre  

Ozone (O3)

À des concentrations trop élevées, l'ozone a des effets marqués sur la santé de l'homme. On observe alors des problèmes respiratoires, le déclenchement de crises d'asthme, une diminution de la fonction pulmonaire et l'apparition de maladies respiratoires. En Europe, on considère actuellement que l'ozone est l'un des polluants atmosphériques les plus préoccupants. Sur la base de liens récemment établis entre la mortalité journalière et la concentration d’ozone dans l’air, la valeur seuil d’ozone préconisée dans les Lignes directrices OMS relatives à la qualité de l’air a été abaissée à 100 µg/m3. 

Dioxyde de souffre (SO2)

Le SO2 affecte le système respiratoire, le fonctionnement des poumons et il provoque des irritations oculaires. L'inflammation de l'appareil respiratoire entraîne de la toux, une production de mucus, une exacerbation de l'asthme, des bronchites chroniques et une sensibilisation aux infections respiratoires. Le nombre des admissions à l'hôpital pour des cardiopathies et la mortalité augmentent les jours de fortes concentrations en SO2. La concentration de SO2 ne doit pas dépasser 20 µg/m3 en moyenne sur 24 heures et 500 µg/m3 sur 10 minutes. Selon certaines études, une proportion d'asthmatiques voient leur fonction pulmonaire s'altérer et des symptômes respiratoires apparaître après une exposition au SO2 de seulement 10 minutes.

Source : OMS

Gwen HIGHT avec l’OMS


Source : infirmiers.com