Un patient a agressé violemment deux infirmières et une autre patiente au centre hospitalier Guillaume-Régnier de Rennes (Ille-et-Vilaine), a-t-on appris mardi auprès du directeur de l'établissement et des syndicats. L'agression s'est déroulée dans la nuit de samedi à dimanche, vers 1h du matin, précise à APM Santé Bernard Raynal.
Le patient a réclamé du feu à une des infirmières en poste, mais celle-ci n'en ayant pas, le patient s'est alors rassis pendant cinq minutes. Lorsque l'infirmière est ensuite passée le voir, il l'a alors agressée violemment, rapporte le directeur.
L'infirmière a alors reçu des coups de pieds et coups de poings au visage avant qu'une de ses collègues n'intervienne. Mais celle-ci a également été prise rudement à partie par le patient, qui l'a durement frappée au visage.
"Une des patientes a alors décidé d'intervenir, mais elle aussi a été frappée", précise le directeur.
Le système de protection du travailleur isolé (PTI) a "heureusement bien fonctionné", estime-t-il, et les personnels en alerte ont alors pu maîtriser le patient et "éviter le pire". "Si le PTI n'avait pas fonctionné parfaitement, je pense que le patient aurait tué", considère Bernard Raynal.
Les deux infirmières ont été placées en arrêt maladie et souffrent de dents cassées et de coups aux yeux. La patiente souffre d'une lèvre coupée, indique-t-il.
Le patient violent a, quant à lui, été immédiatement placé en chambre d'isolement. Ce dernier était arrivé récemment au centre et avait été hospitalisé de "façon libre", selon le directeur. Il n'était pas véritablement connu à Rennes, même s'il fréquentait les centres médico-psychologiques de la ville (CMP).
Mais il a ensuite été maintenu au sein de Guillaume-Régnier à la demande d'un tiers (HDT). "Il aurait d'ailleurs été dangereux de le laisser sortir dehors", confirme le directeur.
Selon Bernard Raynal, le patient était sous l'emprise d'un "délire complet au moment des faits" et il "n'a pas conscience" de ses actes.
Une réunion du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) a été programmée pour mercredi à partir de 14 heures, même si "tout le monde s'accorde à dire que le PTI à éviter le pire", explique Bernard Raynal.
Dans un communiqué, le syndicat Sud de l'établissement remercie en effet "l'administration d'avoir équipé les services de PTI car sans l'utilisation de ces appareils, le bilan aurait été assurément beaucoup plus lourd de conséquences".
Le CHSCT permettra d'évoquer la situation, d'autant que, même si le nombre d'agressions "semble augmenter un peu ces derniers temps", le centre n'avait "jamais connu d'agression de ce niveau", concède le directeur.
Sud demande de son côté qu'une commission d'enquête se réunisse "après chaque agression envers le personnel (...) afin de cerner les dysfonctionnements (...). Le but étant de juguler la répétition de tels problèmes et non de porter des accusations", indique le syndicat./fr
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