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Psychiatrie : le CH Edouard-Toulouse en difficulté en raison d'une pénurie d'infirmiers

Publié le 24/11/2006

Une délégation de la CGT a été reçue par le président du conseil d'administration, Jean Bonat (socialiste), et le conseiller général Joël Dutto (communiste), administrateur. "Les deux administrateurs n'ont pas pris la mesure de la situation et nous avons décidé d'alerter les médias", a déclaré à l'APM Myriem Meddahi, délégué CGT.

"La CGT met en avant de façon disproportionnée des problèmes de gestion interne", estime Joël Dutto, joint par l'APM.

"Le fond du problème, c'est que l'hôpital Edouard Toulouse n'a pas les moyens suffisants pour fonctionner", estime le conseiller général. "L'ARH a refusé à l'hôpital trois projets qui portait sur trois sujets très importants : la création de 25 lits de psychiatrie, un centre d'accueil et de crise et une section pour adolescents".

Pierre Tribouillard, secrétaire du syndicat FO souligne que 90 postes d'infirmiers sur 400 sont vacants. "Le déficit va s'aggraver car 15.000 départs à la retraite sont prévus d'ici 2012, alors que 7.000 à 8.000 infirmiers sont formés" sur la région.

Il ajoute que le manque de lits entraîne un "turnover rapide" des patients. "Une centaine de patients en hospitalisation sous contrainte sont en sortie d'essai, ce qui est beaucoup, et certains sont sortis pour libérer des lits". Il déplore aussi le refus du projet pour adolescents par l'ARH, alors qu'il répondait à un besoin réel, était approuvé par la commission exécutive de l'ARH et que le terrain avait déjà été acheté.

DIFFICULTÉ À ENRAYER LE DÉPART DES INFIRMIERS

La direction du CH Edouard-Toulouse confirme les problèmes d'effectifs et de lits qui perturbent le fonctionnement, "comme dans beaucoup d'autres hôpitaux psychiatriques", a indiqué à l'APM Vincent Vioujas, directeur adjoint chargé des finances. Sur les revendications de la CGT, il déclare s'en remettre à l'intervention des deux administrateurs.

Vincent Vioujas confirme que le CH perd chaque année 10 à 15 infirmiers en solde net, en raison de départs plus importants que les arrivées.

"L'hôpital Edouard Toulouse est en concurrence avec l'Assistance publique de Marseille, dans lequel les infirmiers peuvent changer d'activité alors que nous sommes en mono-activité. L'hôpital n'a pas d'institut de formation en soins infirmiers, ce qui fait que nous n'avons pas de vivier de jeunes diplômés. De plus, nous sommes situés en zone franche urbaine, ce qui signifie des exonérations de charges sociales pendant cinq ans pour un infirmier qui s'installe en libéral. Plusieurs jeunes se mettent ainsi en disponibilité, tentent l'expérience, sachant qu'ils peuvent revenir".

Enfin, lors de la création de postes au titre de l'aménagement du temps de travail, le CH Edouard-Toulouse n'a pas pu réaliser tous les recrutements.

SATURATION DES LITS

La deuxième difficulté porte sur la baisse du nombre de lits, de l'ordre d'une vingtaine, notamment faute d'effectifs, indique Vincent Vioujas.

"Le schéma régional de Paca prévoit une diminution de 11% en nombre de journées d'ici 2011. Mais nos lits et places sont occupés à 95%. Il n'est pas rare que les urgences de l'Hôpital Nord doivent garder un patient, même en hospitalisation sous contrainte, quelques heures, voire trois jours, le temps qu'un lit se libère. Il y a saturation et on ne s'oriente pas vers une baisse d'activité", estime-t-il.

Le projet d'établissement prévoit d'orienter des patients en séjour prolongé vers des structures médico-sociales (une maison d'accueil spécialisée de 40 places existe déjà), vers des services d'accompagnement médico-social pour personnes adultes handicapées (Samsah, un projet a été déposé) et vers des appartements thérapeutiques (relevant du sanitaire), gérés par des associations. Mais la situation tendue du logement sur Marseille ne facilite pas ces opérations. L'établissement souhaite aussi développer l'accueil familial thérapeutique (AFT) mais l'absence de financements de la réforme de 2004 (un surcoût de 150.000 euros pour l'hôpital) bloque ce développement./hm/ajr


Source : infirmiers.com