Fruit d'un partenariat entre la Société française de documentation et de recherche en médecine générale (SFDRMG) et la HAS, ces recommandations sont destinées à tous les professionnels impliqués dans la prise en charge des personnes âgées (médecins, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, infirmiers, aides-soignants, psychologues, assistants sociaux), mais aussi à leur entourage (famille, associations de patients) et au personnel des organismes spécialisés (prestataires ou mandataires des auxiliaires de vie, services de soins à domicile).
Les auteurs des recommandations invitent en premier lieu à "penser systématiquement au risque", en demandant à toute personne âgée si elle est tombée au cours de l'année précédente et dans quel contexte, car "même s'il n'y a pas eu de chute, le simple fait de poser la question permet de parler de prévention".
En effet, dans la mesure où le vieillissement se manifeste de façon "variable selon les individus", le risque de chute n'apparaît pas seulement "en rapport avec l'âge chronologique", préviennent les auteurs de ces recommandations. Et même si, selon l'avancée en âge de la personne, les capacités d'adaptation au risque de chute déclinent et la mortalité associée aux chutes augmente, d'autres facteurs peuvent aussi favoriser les chutes : la prise de médicaments, les maladies affectant les fonctions sensitives, cognitives ou motrices, le comportement et l'environnement.
La recherche de ces différents facteurs de risque, et la réalisation de quelques tests simples en cours de consultation (test unipodal, poussée sternale...) permettent d'identifier les personnes les plus susceptibles d'être confrontée à un tel événement.
D'après l'arbre décisionnel proposé en conclusion de ces recommandations, si aucun problème n'est décelé (ou si le problème identifié est résolu), il convient de mettre en oeuvre "une prévention primaire (dont les conseils du 'mieux vieillir')" et de procéder à une réévaluation du risque de chute tous les ans (ou plus tôt en cas d'événement intercurrent).
Si les résultats de ces examens sont positifs, "une évaluation multifactorielle et interdisciplinaire est nécessaire dans le cadre d'une stratégie progressive personnalisée", selon qu'il s'agit d'une personne âgée en bonne santé vivant à domicile, d'une personne âgée fragile vivant à domicile ou en institution, ou encore d'une personne âgée dépendante vivant en institution (ces deux derniers cas correspondant à des populations exposées à un risque accru de chute, et pour lesquelles ce type d'événement va de pair avec une "forte morbi-mortalité"). Selon les besoins, devront alors être mis en oeuvre un programme d'exercice physique (rééducation de la marche et de l'équilibre...), le traitement des troubles de santé, qu'ils affectent ou non le risque de chute (hypotension orthostatique, déficience visuelle, maladies cardiovasculaires...) et enfin des modifications environnementales (aménagement du domicile, apprentissage de l'usage approprié des dispositifs d'assistance...). "Un 'toilettage' des ordonnances médicamenteuses, notamment en ce qui concerne les psychotropes", s'impose également.
Dans tous les cas, "des mesures standard de prévention des chutes ne paraissent pas réalistes : elles doivent toujours être personnalisées en tenant compte à la fois des dangers de l'environnement, des comportements et des capacités de réaction propres à la personne concernée". Les actions proposées doivent être discutées au cours de la consultation et respecter "les besoins, craintes, représentations et valeurs propres à la personne concernée", insistent les auteurs des recommandations. Pour encourager la participation des personnes âgées aux programmes de prévention des chutes, il convient de "présenter toutes les informations nécessaires en langage simple et s'assurer qu'elles ont bien été comprises ; définir avec la personne âgée ce qu'elle souhaite et si elle se sent spontanément capable de faire quelque chose pour prévenir son risque de chute ; tenir compte de sa peur de tomber ; assurer une coordination efficace entre les différents intervenants", préconisent-ils.
Entre autres conséquences, on estime que 9.000 décès de Français âgés de plus de 65 ans sont associés à une chute chaque année. En outre, "indépendamment du risque fracturaire [qui concerne principalement l'extrémité supérieure du fémur">, l'impact psychologique de la chute peut être majeur" peut-on lire dans le texte des recommandations. Au-delà des séquelles physiques, une peur de tomber, une perte de confiance en soi et des angoisses peuvent apparaître suite à une chute et, dans les cas les plus graves, on peut observer un "syndrome post-chute" caractérisé par une désadaptation psychomotrice, une réduction spontanée de l'activité et une perte d'autonomie, une diminution des capacités fonctionnelles, des troubles de la posture et de la marche, qui majorent le risque de nouvelle chute./mr
* Recommandations pour la pratique clinique. Prévention des chutes accidentelles chez la personne âgée. 11 p., téléchargeable /inf/protocole/geriatrie/Prevention_chutes_recos.pdf
INFOS ET ACTUALITES
Prévention des chutes : des recommandations pour les professionnels prenant en charge des personnes âgées
Publié le 01/03/2006
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Source : infirmiers.com
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