Prévention des AES : B. Braun Medical ne commercialisera plus que des cathéters veineux périphériques sécurisés

"Dès la prochaine campagne d'appels d'offre, nous ne proposerons plus de cathéters veineux périphériques non sécurisés", a déclaré le président de la filiale française du groupe, Patryck Breitburd lors d'une conférence de presse.

B. Braun commercialise depuis deux ans une nouvelle gamme de cathéters sécurisés dits de "quatrième génération", dans lesquels la protection de l'aiguille pour empêcher une piqûre accidentelle du soignant se fait automatiquement, Introcan* Safety*.

Alors qu'auparavant le laboratoire commercialisait des dispositifs sécurisés et non sécurisés, "nous avons décidé de garder qu'une seule gamme : les cathéters sécurisés automatiques". Cette décision a été prise "après des discussions avec les spécialistes des AES, notamment au sein du Geres (Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents infectieux)", précise Patryck Breitburd.

Le Dr Dominique Abiteboul, de l'hôpital Bichat-Claude Bernard (Paris, XVIIIème arrondissement, AP-HP) membre du Geres, a fait remarquer qu'il a été démontré qu'avec les systèmes de protection plus anciens non automatiques, la sécurité n'est pas activée une fois sur deux.

Elle a également présenté des statistiques montrant que dans les unités qui commandent du matériel sécurisé, on recense beaucoup moins de piqûres des soignants (même si d'autres raisons associées, comme une meilleure formation, par exemple, peuvent également exercer une influence).

La spécialiste parisienne a indiqué que, selon les dernières données du Geres, environ 41.500 AES surviennent chaque année au sein du personnel hospitalier, dont 9% concernent les perfusions.

En termes de conséquences des AES, on a répertorié en France treize cas d'infection d'un soignant par le VIH à la suite d'une piqûre par une aguille contaminée, dont au moins sept cas évitables (ainsi que 32 cas présumés) et 54 cas d'infection par le VHC, dont 26 évitables. Pour le VHB, alors que le nombre de maladies professionnelles reconnues se montrait élevé autrefois (700 cas en 1975), il a baissé après la généralisation de la vaccination des soignants, jusqu'à atteindre seulement cinq cas en 2003 et quatre en 2004.

Le Dr Régis Fuzier, anesthésiste-réanimateur au CHU de Toulouse, a également rappelé au cours de cette conférence de presse les conditions de travail difficiles dans sa spécialité, ainsi qu'aux urgences et dans les Samu/Smur, qui augmentent les risques de piqûres, tandis qu'Alain Dugast, infirmier anesthésiste au CHU de Rouen, a souligné l'intérêt du système de B. Braun, dans lequel un "bouclier" neutralise automatiquement le biseau de l'aguille au moment de son passage dans l'embrase du cathéter, sans que le soignant n'ait rien à déclencher.

On compte actuellement sur le marché français 28 millions de cathéters, dont seulement six millions sont sécurisés, précise pour APM Santé une responsable de B. Braun./fb/mr