36.000 communes, disposant de lieux culturels, de loisirs, etc, fréquentés par des miliions de visiteurs en plus ou moins bonne santé. Inévitablement, des sinistres, imprévisibles, violents, faisant des victimes et mettant les organisations et structures en place dans des situations difficiles.
Pour y faire face, chaque commune de France dispose de ses propres ressources : les compétences qu’elle a organisées, tous corps de métiers confondus, mais aussi des professionnels y habitant tout en exerçant ailleurs. Résidents, donc, mais n’oubliant pas qui ils sont et ce qu’ils sont capables de faire.
Ainsi l’infirmière, en tant que professionnel de santé, dispose d’une vocation à aider et d’une expertise, souvent réduite par le public aux soins hospitaliers. Or elle est aussi un conseiller en santé. Il est d’autant plus important qu’elle propose ses services en tant que tels que nous sommes à une époque où il devient nécessaire de remettre en avant l’attitude citoyenne.
En ce qui concerne l’urgence, dans bien des cas l’infirmière peut apporter ses connaissances à son entourage et à sa municipalité. Elle peut ainsi guider leurs initiatives dans des actions de prévention, par exemple :
- Conseiller la municipalité sur la mise en place de défibrillateurs en accès grand public
- Organiser dans les communes des évènements de formation de masse aux gestes d’urgence
- Participer à la mise en place des équipes de réponse à l’urgence communautaire*
- Favoriser l’accès du personnel communal aux formations de 1er secours
L’infirmière développe ainsi une action citoyenne auprès de sa communauté, qu’elle peut renforcer en .participant à la vie municipale comme conseiller, voire maire, afin de contribuer à augmenter la qualité de vie de ses concitoyens.
Qu’est ce que l’urgence communautaire ?
Le maire étant responsable de l’organisation des secours sur sa commune, il doit dans le cadre de la loi de modernisation de Sécurité Civile (Loi n°2004-811 du 13 août 2004) mettre en place le dispositif nécessaire pour faire face aux situations d’urgence. Par exemple, il peut identifier et organiser localement les ressources en personnels, voire en matériel, pour intervenir lors des sinistres ou même en cas de problèmes d’urgence vitale (hémorragie, inconscience, arrêt cardiaque). Selon la taille de la commune, il peut s’agir d’une dizaine de personnes (pour en avoir 3 ou 4 « le jour où ») prêtes à la demande du maire à apporter leur soutien à leur communauté dans l’attente des secours publics ou, comme dans certaines occasions, en remplacement des secours indisponibles localement.
Formation au secourisme pour le public
Seul les organismes agréés et leurs formateurs sont habilités à dispenser des formations de secourisme. Cependant un infirmier ou tout autre citoyen de la commune peut mettre en place en partenariat avec la municipalité ou une association locale une opération de sensibilisation ou une formation aux premiers secours à destination de la population.
Dans ce cadre, il pourra prendre contact avec une association agréée de secourisme comme les Unions Départementales de Sapeurs Pompiers, la Croix-Rouge, la Protection civile ou l’une des nombreuses autres.
Il existe 2 types d’approches au secourisme :
- les initiations d’1 heure (initiation aux premiers secours ou IPS, sensibilisation à la défibrillation, 1 vie = 3 gestes)
- les formations de Premiers Secours Civique (entre 8 et 10h).
L’organisation doit tendre à former le plus grand nombre de concitoyens aux gestes de 1er secours pour réduire le risque de carence du 1er maillon (le citoyen témoin et sauveteur) en cas d’accident.
La formation proposée et réalisée doit valider les 4 urgences vitales :
- étouffement
- hémorragie
- inconscience
- arrêt cardiaque
et doit impérativement insister sur l’importance de la Protection et de l’Alerte.
Coût :
- Initiation : gratuite – à faire sous forme d’événement local
- Formation : entre 50 et 80 € par personne
La Défibrillation Automatisée Externe pour tous
Le cœur est un organe qui a une activité mécanique et électrique. Il ne peut fonctionner que si ces deux activités fonctionnent conjointement.
Avant de s’arrêter, le cœur passe presque toujours par une étape dite de fibrillation. Le Défibrillateur Automatisé Externe (DAE) a comme mission unique de repérer ce rythme particulier et de délivrer un choc électrique.
Chaque minute de retard dans l’administration d’un massage cardiaque et du choc électrique diminue de 10% les chances de survie.
Notre infirmier citoyen peut donc sensibiliser, en complément des autres actions au profit de la population, ses élus à la mise en place de DAE d’accès grand public. Il pourra ainsi monter le dossier de mise en place en étudiant les différents fournisseurs et en conseillant la stratégie d’implantation.
- lieux recevant des adultes de plus de 50 ans
- lieux de transit ou de concentration de population
- secteurs isolés
- lieux à risques comme les établissements sportifs
Attention ! même si depuis 2007, la DAE est autorisée pour tous les non médecins (décret du 4 mai 2007), il est important de comprendre que l’utilisation du DAE ne fait pas courir de risque au sauveteur et encore moins à la victime, mais qu’elle est inutile si elle n’est pas accompagnée du geste de secours : massage cardiaque et de l’alerte : 112.
Tous ces thèmes sont repris dans le rapport de l’académie de médecine rédigé par le Professeur Larcan et le Médecin Général Julien : « secourisme en France, panorama, perspectives et propositions » de Juin 2010.
Ils y indiquent que
- 40% des Français sont formés aux 1er secours (IPS, SST, PSC, JAPD, GSU confondus) contre 80% dans les pays nordiques (95% pour la Norvège)
- 4 à 7% des victimes des accidents de la route pourraient être sauvés grâces à des gestes simples de 1er secours.
- 2% de patients hospitalisés vivant sans DAE, 28% avec DAE des services des secours et 45% avec DAE grand public
Bibliographie
- Croix-rouge Française
- Fédération Nationale de Protection Civile
- Fédération Nationale des Sapeurs Pompiers de France
- Rapport de la commission IX de la faculté de Médecine
- Loi de modernisation de la sécurité civile de 2007
- Arrêté du 6 novembre 2009 relatif à l'initiation des personnes non médecins à l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes
- Arrêté du 16 juillet 2010 relatif à l'initiation du grand public à la prise en charge de l'arrêt cardiaque et à l'utilisation de défibrillateurs automatisés externes
James IACINO Rédacteur Infirmiers.com james.iacino@izeos.com
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