Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

ADMISSION EN IFSI

Prépa : Halte à la chasse aux sorcières

Publié le 17/04/2009

En son temps, l'inquisition brûlait sur simple présomption des jeunes femmes accusées de sorcellerie en place publique !
Aujourd'hui certains jurys de concours d'entrée en IFSI démolissent les candidats qui ont eu " le malheur " de se préparer à ce concours …
Le parallèle est peut être fort penserez-vous ! Est-ce si sûr ? Dans le premier cas, c'était la vie de la personne qui était en jeu, dans le second c'est son avenir !

Le temps est peut être venu de comprendre les raisons qui poussent certains candidats à se préparer au concours d'entrée en IFSI !
Interrogeons nous d'abord sur l'adéquation du concours au futur métier !
Si je ne remets pas en cause l'épreuve de culture générale qui permet d'apprécier la curiosité intellectuelle du candidat, son intérêt pour les grands problèmes économiques et sociaux et ses aptitudes rédactionnelles, que l'on m'explique en revanche la finalité des tests psychotechniques !
Nul doute que d'autres matières (comme la biologie par exemple ou encore, pourquoi pas, la soutenance d'un mémoire de stage en secteur médical) conviendraient infiniment mieux pour apprécier les motivations et les connaissances des candidats.

Pourquoi reprocher à des candidats désireux d'embrasser une carrière professionnelle oh combien difficile mais si riche, de vouloir se préparer au mieux à un concours, passage obligé pour atteindre leur objectif ?
Pourquoi leur faire grief de mettre toutes les chances de leur côté ?
Quel infirmier ou infirmière ne s'est pas préparé, lorsque, son DE en poche, est venue l'heure de chercher un poste, à l'entretien qui précède obligatoirement une éventuelle embauche ?

D'où vient donc cette antinomie récurrente pour les PREPA ?
Peut-on encore croire aujourd'hui qu'elles sont réservées à une élite ?
Il y a bien longtemps que ladite élite - s'il y en a jamais eu une - a déserté les concours infirmiers …
Conférencière depuis de nombreuses années dans des écoles préparant au concours infirmier, j'ai pu constater la défection, année après année, des étudiantes - et plus encore des étudiants - pour cette filière !
Ce n'est pas le coût d'une prépa qui fait peur, mais le métier qui attire de moins en moins de monde !

L'an passé, 3500 postes mis en concours n'ont pas trouvé preneurs dans les écoles ! Peut-être y avait-il dans le lots des recalés, des victimes de cette " chasse aux prépa " ? Des candidats auxquels le jury n'a pas même laissé le loisir d'exposer leurs motivations … Alors oui, il y a certainement de mauvaises préparations, comme il y avait, au temps de l'inquisition, des meurtrières parmi celles qui périrent sur le bûcher. Mais est-une raison pour toutes les sacrifier ?

Qui, de celle qui passera le concours infirmier pendant son année de terminale, avec une connaissance du métier souvent très relative, ou de celle qui travaille (comme aide soignante ou autre) et qui doit, pour avoir quitté les bancs de l'école depuis longtemps, consacrer une année de sa vie, sans quitter pour autant son travail, se préparer au concours, est la plus méritante ?

Les deux !

La première pour entreprendre des études dans un secteur dont elle ignore, le plus souvent, les difficultés (même si elle est capable, un jour d'oral, de vous " réciter " tous les inconvénients de la profession !) mais également la seconde pour accepter de se et de tout remettre en question !

Le concours étant ce qu'il est, il est injuste de reprocher aux candidats de vouloir s'y préparer. L'épreuve orale " est destinée à apprécier l'aptitude du candidat à suivre la formation, ses motivations et son projet professionnel ". Se préparer au concours pendant un an, n'est-ce pas déjà la preuve d'une certaine motivation ? N'est-ce pas un aspect positif plutôt que négatif ?

Il va sans dire - et je parle en toute connaissance de cause - que la préparation à cet entretien doit répondre à des objectifs précis et ne pas devenir " un moule à clones " ! En ce qui me concerne, mon travail, sur ce point, se structure autour de trois grands axes : identifier l'origine des motivations du candidat, l'amener à présenter, à formuler et à mettre en valeur ses expériences personnelles et/ou professionnelles, qu'elles aient ou non un rapport avec la profession choisie, l'inviter à réfléchir à son projet professionnel. Il n'y a pas de " bonnes " ou de " mauvaises " réponses, il n'y a pas de " bon " ou de " mauvais " profil … Je suis en présence de personnalités uniques aux parcours différents et j'ai le devoir de permettre à chacune d'elles d'aller au bout de ses désirs.

Alors, je remercie par avance tous les professionnels des jurys de concours infirmiers d'accorder leur chance à chaque candidat, qu'il ait ou non " fait une prépa ", sans a priori et de ne tenir compte - comme fort heureusement la plus grande majorité d'entre eux - que de ses motivations profondes, de ses qualités relationnelles, de sa personnalité …autant d'éléments qui leur permettront de pressentir l'excellent professionnel " en devenir " !

Véronique SOKOLOFF
Responsable de PRECEIPTE (Préparation au concours d'entrée en IFSI par télé-enseignement)
Http:// www.secoiae.com
E-mail : SECOIAE@wanadoo.fr


Source : infirmiers.com