Ce service a implanté en quelques mois trois dispositifs de ce type, mais le CHU a communiqué principalement sur le premier cas, implanté en octobre et qui est en cours de récupération de son autonomie.
Jusqu'à présent, deux types de dispositifs ont été utilisés en France : d'une part, des dispositifs d'assistance univentriculaire, totalement implantables, y compris la source d'énergie, mais qui permettent de traiter des patients n'ayant qu'une défaillance du ventricule gauche et dont le ventricule droit n'est pas atteint, d'autre part, des systèmes d'assistance biventriculaire paracorporels, dont les ventricules ne sont pas implantés et qui ne permettent donc pas d'autonomie.
Le nouveau dispositif, développé par la société américaine Thoratec et qui a été déjà implanté à 34 patients dans le monde, permet d'implanter dans la paroi abdominale deux ventricules artificiels pour suppléer aux deux ventricules défaillants du patient. Seuls les cordons pneumatiques et électriques sortent à l'extérieur, pour être reliés à une console de la taille d'une petite valise, équipée de roulettes, ce qui permet des déplacements.
Ce type de dispositif est indiqué pour des patients de moins de 60 ans qui ont une défaillance du ventricule droit associée à celle du ventricule gauche, ce qui correspond généralement à des "dégradations aiguës, très brutales, n'autorisant qu'une survie de quelques heures", indique à APM Santé le chef de service, Pr Jean-Paul Bessou.
Cela distingue donc le système d'assistance biventriculaire des systèmes univentriculaires adaptés à des patients qui sont certes en insuffisance cardiaque avancée, mais ont une dégradation de leur état plus lente et un ventricule droit encore en bon état.
"L'objectif est de permettre aux patients d'attendre une transplantation. Ces patients ont un état cardiaque mais aussi un état général catastrophique et ne peuvent être transplantés immédiatement. L'assistance bi-ventriculaire leur permet de récupérer une fonction hémodynamique correcte et d'améliorer également la fonction d'autres organes. Après quelques mois, quand leur état physiologique est meilleur, on peut envisager la greffe", explique le Pr Bessou.
Il n'est donc pas destiné à une implantation à très long terme, même si "on pourrait être amené à le laisser un an".
LE PATIENT IMPLANTÉ EN PHASE DE RETOUR À DOMICILE
Le patient implanté en octobre est actuellement en phase de retour à domicile. Un retour qui ne peut toutefois se faire que sous forme de "permissions".
En effet, "il n'est pas possible de faire une sortie complète de l'hôpital car il y a chaque mois des frais de maintenance à payer, qui doivent l'être par l'hôpital, l'assurance maladie ne prévoyant pas de remboursement" pour ce système qui, étant nouveau, n'est pas répertorié, indique le Pr Bessou.
Maintenant que les premiers patients ont été implantés en France, le chirurgien espère une "accélération de la procédure" pour permettre la prise en charge de la maintenance du dispositif d'assistance ventriculaire, comme sont pris en charge par l'assurance maladie d'autres dispositifs d'assistance, par exemple l'hémodialyse ou les respirateurs.
Dans son communiqué, le CHU souligne que pour des "conditions de sécurité maximales", les périodes de retour du patient à domicile impliquent que, "pour chaque sortie, le service prévienne les Samu de l'Eure (proche du lieu de résidence du patient) et de Rouen, mais également qu'une relation avec les médecins généralistes de garde soit mise en place".
Le dispositif a été entièrement pris en charge par le CHU de Rouen. Il coûte 90.000 euros pour les deux ventricules implantables et nécessite chaque mois des frais de maintenance de 4.500 euros. Le dispositif est donc initialement un peu moins cher que les dispositifs univentriculaires dont la source d'énergie est implantable, mais contrairement à ces derniers il faut y ajouter la maintenance./fb
INFOS ET ACTUALITES
Première implantation d'un nouveau système d'assistance cardiaque au CHU de Rouen
Publié le 09/03/2004
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Source : infirmiers.com
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