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IBODE

« Pour que grandisse l'identité Ibode... »

Publié le 04/05/2016
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IBODE bloc opératoire

IBODE bloc opératoire

Brigitte Ludwig

Brigitte Ludwig

Du 11 au 13 mai prochains, Lille accueillera les 33e Journées Nationales d'Etudes et de Perfectionnement (JNEP) des infirmier(e)s de bloc opératoire diplômé(e)s d’État (Ibode), une manifestation organisée par l'Unaibode, association professionnelle dédiée. Alors quoi de neuf cette année ? Quelles sont les grands sujets qui préoccupent les Ibode, mais aussi leurs espoirs pour demain ? Brigitte Ludwig, présidente de l'Unaibode, nous livre quelques éléments de réponse.

Les pouvoirs publics ne peuvent ignorer plus longtemps le rôle clé de l’Ibode dans le parcours patient et le système sanitaire.

Le 11 avril dernier, les représentants de l'Unaibode et de l'AIEEBO, association des enseignants des écoles d'infirmiers de bloc opératoire, étaient reçus par le cabinet de Marisol Touraine . L'occasion, d'aborder, une fois encore, les préoccupations des infirmiers de bloc, des étudiants en formation et de leurs formateurs. En effet, souligne Brigitte Ludwig, si en 2015 nous avons obtenu les « actes exclusifs » , un premier pas vers une réelle reconnaissance de notre spécificité d'Ibode, le niveau master demeure une demande cohérente au même titre que celle obtenue par nos collègues IADE ; bien sûr, pour ce faire, il faudra que la réingénierie de notre formation s'organise et, de ce côté là, peu de perspectives. Pourtant, les pouvoirs publics ne peuvent ignorer plus longtemps le rôle clé de l’Ibode dans le parcours patient et le système sanitaire. Nous nous inquiétons depuis des années du niveau de déqualification dans les blocs opératoires, soulignant les risques sanitaires graves liés à une perte majeure de compétences. Cette déqualification et le désintérêt à l’égard du métier d’Ibode résultent incontestablement du manque de reconnaissance du métier. Parallèlement, une solution doit être trouvée pour permettre aux infirmier(e)s ayant débuté un cursus de VAE (validation des acquis de l'expérience) de finaliser leur parcours vers le diplôme d’Ibode sur une base réglementaire. En réalité, la situation peut devenir complexe dans certains blocs du fait de ces différenciations de titres et de formation.

Nous nous inquiétons depuis des années du niveau de déqualification dans les blocs opératoires, soulignant les risques sanitaires graves liés à une perte majeure de compétences...

Ces thématiques seront logiquement au coeur des débats de ces 33e JNEP dans la métropole nordiste. Brigitte Ludwig ne cache pas son enthousiasme. C'est toujours super agréable d'accueillir nos pairs lors de cette édition nationale. Se retrouver, échanger, imaginer des possibles et des lendemains qui chantent, c'est génial, non ? Et cela vaut franchement le travail de préparation mené quasiment une année durant par notre comité de pilotage et nos antennes régionales pour que le rendez-vous soit aussi une belle fête, avec du fond mais aussi de la forme. Il faut évidemment être d'un naturel optimiste et combatif pour garder la pugnacité qui nous permet de continuer nos combats au service de notre profession. Ce mandat de présidente, le deuxième, je le porte avec fierté et ce, jusqu'en 2018. C'est un engagement qui m'a fait grandir. Bien sûr, j'aimerais que les choses avancent plus vite mais on connaît l'inertie de nos tutelles sur les grandes questions qui occupent nos métiers et le métier infirmier dans son entier. Je perçois toutefois plus d'engouement pour la formation Ibode, avec un meilleur taux de remplissage des écoles - 30 à 40 % en plus -, très vraisemblablement dû au fait que, pour une infirmière, l'avenir au bloc, c'est d'être Ibode ! Et les actes exclusifs motivent également la plus grande partie d'entre elles. Elles s'y forment, progressivement, - 49 heures - au gré des possibilités de leurs établissements. On observe d'ailleurs le remplissage très rapide des sessions de formation. Bien sûr, cela ne suffit pas mais c'est tout de même un bel élan pour la profession. Reste évidemment la question des salaires et de la revalorisation des grilles ; un combat récurrent… et pas que pour nous !

Brigitte Ludwig

Ces journées de formation et d'échanges placeront cette année en leur sein, le 12 mai, journée internationale de l'infirmière. Nous ne doutons pas que l'Unaibode, comme toutes les associations professionnelles infirmières, saura la célébrer avec force, fière de son apport et de la qualité des infirmières et infirmiers qu'elle représente. Oui, nous le soulignerons, car trop d'infirmières méconnaissent encore cette journée qui leur est dédiée, c'est dommage, non ? Gageons qu'à l'issue de ces Journées notre identité professionnelle grandisse et que les Ibode pérennisent l'envie de valoriser leurs compétences dans leurs blocs et ailleurs. conclut Brigitte Ludwig.

Gardons la pugnacité qui nous permet de continuer nos combats au service de notre profession.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com