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GRANDS DOSSIERS

"Pour l'avenir de notre santé 2017" selon la droite et le centre

Publié le 31/10/2016

Les programmes santé des candidats à l'élection primaire de la droite et du centre affichent, globalement, peu de différences, montre une discussion organisée le 25 octobre dernier par le député Bernard Accoyer (LR, Haute-Savoie) et le Pr Jean-Michel Dubernard. Ils présentaient en effet les propositions "pour l'avenir de notre santé 2017", établies par un groupe de travail qu'ils ont piloté.

Les responsables politiques présents ont approuvé l'ensemble des suggestions faites par le groupe, montrant d'ailleurs assez peu de différences entre eux...

Cette présentation a été faite en présence de Jean-François Copé (député-maire LR de Meaux) et des représentants de quatre autres candidats à l'élection primaire de la droite et du centre : Philippe Juvin (HEGP) pour Nicolas Sarkozy, Jean Leonetti(député-maire LR d'Antibes)pour Alain Juppé, Arnaud Robinet (député-maire LR de Reims) pour Bruno Le Maire, et Dominique Stoppa-Lyonnet (professeur de génétique à la faculté de médecine de l'université de Paris-Descartes et responsable du service de génétique de l'institut Curie) pour François Fillon. Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Frédéric Poisson étaient absents et n'étaient pas représentés.

Les responsables politiques présents ont approuvé l'ensemble des suggestions faites par le groupe, montrant d'ailleurs assez peu de différences entre eux, sauf sur quelques sujets, comme les groupements hospitaliers de territoire (GHT) . Par ailleurs, Philippe Juvin s'est montré plutôt en défaveur de la proposition du groupe visant à obliger chaque service d'urgences à signer une convention avec une maison de santé. Je me demande s'il ne faudrait pas une adaptation locale dans la mesure où les situations varient, a-t-il indiqué. Par exemple, dans mon service d'urgence [situé à l'hôpital européen George Pompidou, AP-HP, Paris], je suis incapable de trouver des médecins libéraux pour ouvrir une maison de santé car il n'y en a pas.

Jean-François Copé a estimé que le travail fait par le groupe était très intéressant. La santé est un des rares domaines où on peut dire, 'c'était mieux avant'. Notant qu'auparavant, le système garantissait une qualité de soins pour tous, avec un attachement particulier à la considération du praticien, il a estimé que la profession médicale s'était paupérisée. Comme point particulier, Jean-François Copé a indiqué qu'il ne fallait pas empêcher les médecins libéraux travaillant dans les zones désertifiées de pratiquer des dépassements d'honoraires. Cette idée a suscité le désaccord de Jean Leonetti qui a estimé que dans ces zones, la rémunération doit être spécifique et remboursée.

Dominique Stoppa-Lyonnet (représentante de François Fillon) a pour sa part nuancé la position générale sur l'hospitalo-centrisme et rappelé que les hôpitaux étaient essentiels au début des maladies graves et complexes, notamment pour le diagnostic et l'acte aigu ou pour l'innovation, rappelle-t-on. Elle a aussi émis des réserves sur le développement général de la médecine et chirurgie ambulatoire.

Rétablir la confiance avec les industriels de la santé

Les responsables présents ont en revanche approuvé les propositions du groupe sur la politique du médicament et sur la construction d'une stratégie globale et pluriannuelle de l'innovation thérapeutique dans la production et la R&D. La France qui était un grand pays d'industries de santé, l'est de moins en moins, a souligné Philippe Juvin. On a perd la R&D et on perd la production, a-t-il ajouté. Arnaud Robinet a appelé au rétablissement de la confiance avec l'industrie de santé. Derrière elle figure une économie, de la recherche et de l'innovation, a-t-il insisté. Considérant que cette industrie a besoin de visibilité et de lisibilité, il a estimé qu'un projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) annuel n'était plus d'actualité et a proposé de l'envisager de manière triennale ou quinquennale. Sur la prise en charge de l'innovation, soyons un peu innovants, comme dans d'autres pays, et allons vers le contrat de performance et remboursons un médicament s'il a vraiment un effet sur le patient, a ajouté Arnaud Robinet. Par ailleurs, plusieurs responsables ont indiqué partager la proposition du groupe de travail qui appelle à ouvrir la base des données de santé de l'assurance maladieL'utilisation des bases de données va nous permettre de faire de la prévention à large spectre, a notamment indiqué Philippe Juvin.

Développer une vraie politique de prévention

Plusieurs responsables ont aussi appelé au développement d'une politique de prévention, domaine dans lequel le groupe de travail fait plusieurs propositions (comme d'impliquer au niveau régional les complémentaires santé avec les ARS et les collectivités dans la définition des stratégies, et d'encourager les financements directs de consultation par le régime général et/ou les complémentaires). Interrogés à la fin de la discussion sur l'apposition d'un logo nutritionnel sur les emballages d'aliments, qui suscite une controverse, plusieurs responsables (Jean Leonetti, Arnaud Robinet, Bernard Accoyer) Philippe Juvin et Jean-François Copé étant partis ont fait part de leur opposition à un tel projet. Il faut travailler sur l'élément de base du système médecin, pharmacien -infirmiers et, également, lancer de grandes campagnes d'éducation à la santé. Mais il vaudrait mieux que nos enfants soient éduqués sur quelques gestes d'urgence, sur les risques de la vie routière et sur des principes hygiéno-diététiques, a justifié Jean Leonetti.

On en arrive à vouloir tout flécher, tout normer et multiplier les contraintes. Du coup, on n'éduque plus et on n'informe plus, a regretté Bernard Accoyer, tandis que Dominique Stoppa-Lyonnet a insisté pour que l'éducation à la santé commence dès l'enfance. Jean Leonetti a également précisé qu'il était contre l'idée de Nicolas Sarkozy de moins de rembourser un patient qui ne suivrait pas des règles hygiéno-diététiques, et ce, dans le cadre d'un contrat personnel de prévention. Si on rentre dans ce champ, on ne s'en sortira pas, a-t-il affirmé.


Source : infirmiers.com