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COOPERATION

Pose de voie veineuse centrale : oui aux infirmières

Publié le 15/11/2013
pose de voie veineuse centrale

pose de voie veineuse centrale

Le protocole de coopération permettant aux infirmières de réaliser des poses de voie veineuse centrale développé au Centre Léon Bérard à Lyon a été autorisé par l'Agence régionale de santé (ARS) Rhône-Alpes, a annoncé l'établissement lors des Rencontres de la cancérologie française (RCFr) qui se sont tenues à Lyon début octobre 2013.

Un cathéter inséré dans la veine jugulaire

Après trois ans de combat, nous avons obtenu l'autorisation pour la pose des voies veineuses centrales par les infirmiers, a indiqué le Pr Sylvie Négrier, directrice du Centre Léon Bérard à Lyon, lors d'une session où elle déplorait le manque d'acteurs de santé intermédiaire pour aider les médecins sur l'information et la coordination.

Cette délégation d'actes s'inscrit dans les coopérations prévues par l'article 51 de la loi HPST (hôpital, patients, santé et territoires). Les infirmiers suivent une formation spécifique pour les réaliser.
L'arrêté autorisant la délégation a été publié par l'ARS Rhône-Alpes. Le protocole avait reçu un avis favorable du collège de la Haute autorité de santé (HAS) en juin 2013.

La pose de voie veineuse par l'unité d'accès vasculaire du département d'anesthésie réanimation représente environ 2 500 actes par an dans ce centre de lutte contre le cancer. Ce protocole a été développé en 2009 par le département d'anesthésie et de réanimation pour améliorer l'accès aux soins en réduisant les délais de prise en charge mais aussi pour améliorer la gestion des ressources humaines, tout en garantissant la qualité des soins, indique l'établissement. Le projet a été mené en étroite collaboration avec la direction des soins infirmiers. En 2010, les infirmiers participant à l'expérimentation ont reçu une formation théorique et pratique au Centre Léon Bérard.

En 2012, sur 2 324 actes, 1 588 ont été réalisés par les infirmiers de l'unité d'accès vasculaire. Le premier bilan de cette action a montré que la délégation de cet acte n'a pas induit de complications supplémentaires. Les prescripteurs sont satisfaits du dispositif et les délais de prise en charge ont diminué. Les patients interrogés sont également très satisfaits de cette prise en charge.

Nous voulions surtout améliorer la lisibilité de la trajectoire des patients et aussi permettre une évolution professionnelle pour ces soignants

Le protocole est limité aux établissements posant au moins 1 000 voies veineuses centrales par an dont au moins cinq par professionnel et par semaine et 20% par les médecins délégants. L'ARS a considéré qu'il était de nature à répondre au besoin de santé en région Rhône-Alpes et à l'intérêt des patients. Un suivi du protocole est prévu avec une série d'indicateurs dans le cadre de l'expérimentation (taux d'adhésion des patients, part de l'activité liée à la coopération, impact organisationnel, satisfaction).

Nous voulions surtout améliorer la lisibilité de la trajectoire des patients et aussi permettre une évolution professionnelle pour ces soignants, a indiqué le Dr Hervé Rosay, coordonnateur du département d'anesthésie-réanimation, joint par l'APM.

Actuellement, les infirmiers réalisent 70% des poses de voie veineuse centrale, 1 700 en 2013. Cela libère du temps médical et nous avons pu augmenter le nombre de poses réalisées de 1 000 depuis 2004. Il n'y a aucune complication. Toutes les voies sont posées sous échographie, a-t-il précisé.

Le financement n'est pas modifié puisque cela s'inscrit dans le prix de séjour (GHM) en médecine de jour ou ambulatoire. Le protocole ainsi reconnu a une portée nationale et les équipes intéressées peuvent se l'approprier.


Source : infirmiers.com