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Portrait - Pascal Margueritat : infirmier et hypnopraticien

Publié le 21/09/2011

Une carrière qui conjugue l’exercice des soins infirmiers en ville et la pratique de l’hypnose à visée thérapeutique : rencontre avec Pascal Margueritat.
Cet article a été publié dans la revue Avenir et Santé de septembre 2011, magazine de la Fédération nationale des infirmiers, que nous remercions une fois encore de ce bel échange.


Infirmier libéral, installé depuis le 1er janvier 2001, Pascal Margueritat est également hypnopraticien et, depuis le 1er juin 2010, il reçoit à Blois dans son cabinet d’hypnose deux jours par semaine. « Depuis mon adolescence, l’hypnose m’a toujours intéressée. Avant de me former à cette technique, j’ai d’abord pratiqué la sophrologie également dans le cadre de mes soins lorsque j’étais infirmier hospitalier. Aujourd’hui, dans mon cabinet, j’utilise principalement l’hypnose qui donne des résultats probants de façon beaucoup plus rapide. »

« L’hypnose est un outil fascinant », explique-t-il. « Elle effraie encore. Pourtant, c’est tout sauf de la magie. Et nul besoin de posséder quelque don d’aucune nature. L’hypnose n’est qu’un outil qui conduit à un état élargi de conscience offrant une sensibilité accrue. Le praticien utilise la stimulation des cinq sens pour permettre aux personnes d’accepter des suggestions. Oui, l’hypnose procède d’une forme de manipulation, mais celle-ci n’est efficace que lorsque la suggestion est conforme aux valeurs et aux aspirations de la personne. Il n’est pas possible de faire faire quelque chose à une personne contre son gré.»
« L’hypnose est une technique que j’utilise pour aider les gens à vivre les changements qu’ils souhaitent conduire dans leur vie, à devenir plus acteurs que spectateurs de leur vie, à gagner en autonomie et en liberté. L’hypnose est un vrai vecteur de changement dans de nombreuses sphères de la vie. » Pascal a ainsi aidé plusieurs personnes à arrêter définitivement de fumer, à mieux gérer leur stress, à retrouver une qualité de sommeil, à améliorer leurs performances sportives, à diminuer fortement une douleur ressentie, à se débarrasser de certains comportements gênants…
« Les personnes ont dans leur esprit toutes les solutions. Je suis juste là pour les aider à réaliser le potentiel qu’ils ont en eux en le mobilisant avec succès. » Pascal prend l’exemple des fumeurs qui ont le désir sincère d’arrêter et qui constituent le 1er motif de consultation.

« Par l’hypnose, nous utilisons des processus psychologiques qui vont leur redonner de la fierté. Et cette fierté, ensuite, ils vont pouvoir la transposer dans d’autres sphères de leur vie professionnelle, familiale ou personnelle. Après avoir cessé le tabac, nombreux anciens fumeurs retrouvent une confiance en eux dans de nombreux domaines. Certains ont changé leur point de vue envers eux-mêmes et sont capables de réaliser des choses qui auparavant n’auraient pas été possibles. » Les résultats sont extrêmement rapides. Pascal raconte le cas d’une patiente qui souffrait de façon permanente, nuit et jour, depuis 7 ans, de douleurs lombaires suite à un cancer, des douleurs extrêmement fortes (évaluées à 8 sur une échelle de 1 à 10) qui, après deux séances d’hypnose, ont vu leur niveau ressenti diminuer de 8 à 2. « La vie de cette personne a changé, elle a repris les 7 kg qu’elle avait perdus et elle a retrouvé une vie sociale. »
Idéalement, Pascal souhaiterait pouvoir exercer 50 % de son activité dans les soins infirmiers et 50 % dans la pratique de l’hypnose. « J’ai la chance de faire deux métiers que j’aime et qui m’épanouissent tout autant. » Et s’il exerce ces deux activités de façon distincte, l’une dans un cabinet spécifique, l’autre dans un cabinet en association avec un confrère, elles sont tout à fait complémentaires.

« Je me sers quotidiennement des techniques de l’hypnose et/ou de la PNL (Programmation neuro-linguistique) dans les soins infirmiers que je délivre auprès de mes patients pour leur dispenser des soins moins douloureux, moins stressants. C’est toute une approche qui se traduit par la façon de dire bonjour, de s’exprimer face aux patients, de les inviter à respirer calmement, de les conduire dans un état de relaxation qui leur permet d’accéder à un état d’hypnose où tout ce qui les entoure devient presque imperceptible. Ceci est particulièrement intéressant pour tous les soins invasifs, douloureux. Il m’arrive fréquemment de faire à ces patients une séance d’hypnose sans que cela change mon travail, c’est plutôt un mode d’approche différent. Certains patients apprennent à ancrer cet état et sont capables de le retrouver instantanément lorsqu’ils le souhaitent. Non seulement cela diminue beaucoup la douleur ressentie lors des soins, mais c’est aussi un confort de travail pour le soignant. Les patients sont calmes, détendus et ne refusent pas les soins. »

Il y a encore un travail pédagogique à faire autour de l’hypnose qui souffre de nombreux préjugés. Toutefois, en dix ans, les choses ont bien changé. Cette activité a été plutôt bien perçue par ses confrères infirmiers et Pascal a accueilli l’an dernier en stage un étudiant en soins infirmiers dans le cadre d’un Travail de Fin d’Études sur l’hypnose et les soins infirmiers.
« C’est passionnant et parfois l’esprit des gens est véritablement stupéfiant. J’ai eu le cas d’un patient chez qui je suis allé prodiguer des soins, auprès de qui la simple évocation du mot hypnose a provoqué chez lui, sans aucun soin ni entraînement particulier, une séance d’auto hypnose qui l’a guéri instantanément de ses douleurs postopératoires ! »

Nathalie PETIT
Responsable de la rédaction Avenir & Santé n°396, septembre 2011, pp. 40/41
http://www.fni.fr


Source : infirmiers.com