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Pneumopathie atypique : l'histoire de son origine

Publié le 16/04/2009

PARIS, mai 2003 (Reuters Santé) - L'épidémie de pneumopathie atypique, qui a touché au total plus de 7.900 personnes dans le monde dans une trentaine de pays et provoqué plus de 640 décès, était très certainement partie du sud de la Chine, dans la province de Guangdong, à proximité de Hongkong, a rappelé mardi le Pr Gilles Brücker, lors de la séance de questions à l'Académie nationale de médecine.

Le premier cas connu a été hospitalisé le 16 novembre 2002 à Foshan, près de Canton. Il y a eu probablement "un franchissement de la barrière d'espèces", "un passage de l'animal à l'homme" à partir de la volaille ou des porcs. "On ne sait pas encore très bien", a-t-il reconnu.

Ensuite, Hong Kong va devenir "la plaque tournante" de l'épidémie dans le monde. En effet, après avoir "prêté main forte dans la région de Foshan", le Dr Lin se rend à Hong Kong à l'hôtel Métropole. Il fait un malaise dans le hall de l'hôtel et est secouru par des personnes autour de lui. Il contamine ainsi 10 personnes avant de décéder à l'hôpital Kwong.

Ces 10 personnes contaminées vont propager l'infection au Vietnam (via un homme d'affaires sino-américain), à Singapour, au Canada, en Irlande, aux Etats-Unis...

"L'Europe a été finalement peu touchée. Et il n'y a pas eu de transmission secondaire dans les pays atteints", commente Gilles Brücker.

On peut noter "un décalage" entre la contamination des 10 personnes de l'hôtel Métropole de Hong Kong et la contamination de 3 personnes dans l'avion Hanoi-Paris du 23 mars qu'a emprunté le premier cas probable français, un cardiologue de 65 ans toujours hospitalisé à Tourcoing.

"Peut-être que le Dr Lin était particulièrement contagieux". En ce qui concerne le cardiologue de retour d'une mission à l'hôpital français de Hanoi, "un embryon d'explication est que le médecin était prostré contre le hublot, mais qu'il ne toussait pas".

En ce qui concerne la contamination d'une personne située au 4ème rang derrière le cardiologue, de l'autre côté de l'avion, "je n'ai aucune explication". Mais il serait nécessaire de "travailler sur les systèmes de circulation d'air dans les avions".

Interpellé par plusieurs académiciens sur "une valeur peut-être un peu démesurée du Sras par rapport à la réalité", Gilles Brücker a répondu qu'il était vrai, par exemple, qu'environ 40.000 cas de méningites, qui ont touché dans le même temps 3 pays d'Afrique de l'Ouest, ont été occultés par le Sras dans les médias.

"Il existe des risques plus importants pour les voyageurs que le Sras, comme le paludisme".

Mais cette épidémie a touché lourdement le personnel soignant, une situation qui s'est également observée avec la fièvre hémorragique à virus Ebola, a expliqué Gilles Brücker. Il était donc important de diffuser des messages notamment à destination des personnes revenant de zones à risque, a-t-il indiqué, soulignant que la gestion en est cependant difficile face à une population anxieuse.

Interrogé sur la création d'une agence européenne de surveillance des maladies à l'image des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains, Gilles Brücker a affirmé : "Cette agence existera dans les 12 à 24 mois à venir"./vdb


Source : infirmiers.com