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Pneumopathie atypique : la psychose gagne la France

Publié le 30/04/2003

De retour de vacances en Asie, quatre internes du Centre international de Valbonne, dans les Alpes-Maritimes, n'ont pu reprendre leurs cours lundi, à la demande du proviseur et de parents d'élèves inquiets de l'épidémie de pneumopathie atypique.

Les quatre garçons ont été priés de rester à l'écart de l'établissement scolaire pendant dix jours. Ce laps de temps est nécessaire pour être certain qu'ils n'ont pas contracté la pneumopathie atypique pendant leur voyage, précise-t-on de source médicale.

Peu de temps avant la rentrée, la rumeur courait au Centre international de Valbonne que l'un de ces élèves était revenu malade de ses vacances.

L'information, formellement démentie depuis, n'a pas empêché la direction de l'école de demander aux quatre garçons de rester, au nom du "principe de précaution", dans leurs familles ou chez leurs correspondants respectifs, puisqu'il s'agit d'internes.

"Cette mesure préventive et d'élémentaire précaution sanitaire a été prise en totale concertation avec les élèves concernés et leurs parents", a précisé le proviseur. "Ce n'est pas une mise en quarantaine, ils ont parfaitement compris le bien-fondé de notre démarche ainsi que notre souci d'apaiser les éventuelles inquiétudes des familles des 2.500 élèves que compte notre école", a-t-il ajouté.

JEAN-PIERRE RAFFARIN RÉAGIT

De retour de Chine, Jean-Pierre Raffarin a appelé lundi soir "à la vigilance et au sang froid" face au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ou pneumopathie atypique.

"Je demande à tous de rester vigilants mais de faire preuve du sang froid nécessaire dans une situation de cette nature", a-t-il affirmé dans un communiqué.

"Je sais bien que le risque zéro n'existe pas, mais je souhaite avec force que la France ne pratique pas l'ostracisme ni l'exclusion vis-à-vis de tous ceux, Français ou étrangers, qui viennent des pays concernés et qui ne présentent aucun des symptômes identifiés", a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre, qui rentrait d'une visite de 30 heures à Pékin, avait réuni à Matignon des experts pour tirer les leçons de l'épidémie de pneumopathie atypique en Chine, et définir une série d'actions, en particulier en termes d'information du public - "car c'est de l'opacité que naît la peur", a-t-il dit lundi soir.

LES MÉDIAS AUSSI CÈDENT À LA PSYCHOSE

Les médias aussi ont cédé à la psychose, avec la mise à l'écart de deux journalistes. A France Inter, Jean-François Achilli, de retour de Chine, a été invité à rester chez lui alors que sur la même radio, Gilles Brücker, directeur de l'Institut national de veille sanitaire (InVS) a vivement critiqué ce type de mesures. "Il s'agit de dérives inacceptables et injustifiées", a-t-il déclaré. "Mettre en isolement préventif des gens qui vont bien et ne sont pas contagieux est une pratique moyen-âgeuse qui n'est ni efficace, ni justifiée", a-t-il ajouté rappelant que cette pratique était contraire aux recommandations des autorités sanitaires françaises.

La direction a invoqué des mesures de sécurité.

A Europe 1, Jérôme Dorville a également été écarté de la rédaction jusqu'à lundi alors que son voyage en Chine a été très court.

"C'est le comité d'entreprise qui a posé la question à la direction. Celle-ci s'est tournée vers notre médecin de la station, le Dr Jean-François Lemoine qui anime une émission médicale le samedi matin avec Laurent Cabrol. Jean-François Lemoine s'est appuyé sur les recommandations de l'OMS", explique à Reuters Santé, une porte-parole d'Europe 1.

Or l'OMS ne préconise pas ce type de précaution. Si l'organisation internationale déconseille fortement des voyages dans les zones affectées, elle n'impose pas de "quarantaine" aux personnes de retour des zones à risques. Elle recommande seulement un "isolement volontaire" à celles ayant été contact avec des malades./yg


Source : infirmiers.com