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AU COEUR DU METIER

Plus les infirmiers sont surchargés, plus il y a de mortalité

Publié le 27/02/2014
infirmières couloir service

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Le risque de mourir des suites d'une chirurgie courante est plus important lorsque les patients sont pris en charge dans des hôpitaux où les infirmiers ont une charge de travail importante et un niveau d'études relativement bas, selon une étude observationnelle conduite dans neuf pays européens et publiée dans The Lancet le 26 février 2014.

La formation et la charge des IDE influent sur la mortalité

Les évolutions des systèmes sanitaires destinées à réduire les dépenses des hôpitaux risquent d'affecter la santé des patients, selon Linda Aiken de l'université de Pennsylvanie à Philadelphie et ses collègues. Pour l'évaluer, ils ont conduit l'étude RN4CAST centrée sur les infirmiers, un des premiers postes de dépenses de fonctionnement des hôpitaux. Ils ont cherché à déterminer si le nombre de patients pris en charge par infirmier et leur niveau de qualification avaient un impact sur la mortalité hospitalière après chirurgie courante.

Une enquête auprès de 26.516 infirmières à été réalisée en 2009-10. Les auteurs ont obtenu les données d'hospitalisations relatives à 422.730 patients âgés de 50 ans ou plus opérés dans quelque 300 hôpitaux répartis dans neuf pays européens (Belgique, Royaume-Uni, Finlande, Irlande, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suède, Suisse). Ils ont travaillé avec les données d'hospitalisations recueillies la même année où l'année la plus proche possible de celle de l'enquête entre 2007 et 2009.

Parmi les patients inclus dans l'étude, 50% avaient été opérés d'une chirurgie orthopédique. La charge de travail et le niveau d'études des infirmières étaient assez hétérogènes d'un pays à l'autre, notent les auteurs. En moyenne, un infirmier prenait en charge 8,3 patients et 52% avaient une licence. Selon leurs résultats, augmenter la charge de travail d'un infirmier d'un patient fait progresser de 7% le risque de mortalité dans les 30 jours suivant une admission pour chirurgie. Au contraire, chaque année supplémentaire de formation des infirmiers est associée à une réduction de 7% du risque de décéder dans le mois de l'intervention chirurgicale.

Selon ces associations statistiques, un hôpital où 60% des infirmiers ont une licence et prennent en charge une moyenne de six patients, présente une mortalité hospitalière inférieure de 30% à un hôpital où seulement 30% des infirmiers ont ce niveau d'étude et s'occupent de huit patients en moyenne. Les auteurs soulignent le fait que cette étude est la plus importante jamais réalisée en Europe et jugent leurs résultats "solides".

The Lancet, publication avancée en ligne du 26 février 2014


Source : infirmiers.com