Le centre médical chirurgical obstétrical (CMCO) Côte d'Opale à Saint Martin-Boulogne, situé dans la périphérie de Boulogne-sur-Mer, a fermé ses portes en fin de semaine dernière en raison d'une grève de ses salariés, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Un mouvement d'arrêt général du travail a été déclenché vendredi dans cet établissement privé et a rendu nécessaire le transfert de 113 patients, a indiqué à l'APM l'Agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais.
Les patients ont été conduits dans d'autres établissements privés, dont la clinique des Deux Caps à Calais (Pas-de-Calais), qui fait partie du même groupe que le CMCO Côte d'Opale, puis dans des hôpitaux publics, principalement le centre hospitalier de Boulogne-sur-Mer mais aussi les CHU d'Amiens et de Lille, a-t-elle détaillé.
Les transferts, "gérés dans l'urgence avec le souci d'assurer la sécurité des patients et la continuité de leurs soins", ont été effectués par le Samu 62, le Smur de Boulogne-sur-Mer, des ambulanciers privés et l'Association du transport sanitaire urgent (ATSU) 62.
Ils ont concerné en priorité les patients qui se trouvaient dans l'unité de soins intensifs cardiologiques et dans l'unité de surveillance continue. Les parturientes qui se trouvaient dans la maternité ont été transférées vendredi soir ou samedi matin pour certaines. Onze autres sont sorties comme prévu samedi, précise l'ARS.
L'ARS indique que le CH de Boulogne-sur-Mer s'est mobilisé "sans difficulté". Les patients ont été conduits directement dans les services spécialisés sans passer par les urgences, précise-t-elle.
Il a accueilli une vingtaine de patients de la clinique vendredi et une dizaine d'autres samedi à la suite de la fermeture de la maternité, a confirmé à l'APM son directeur adjoint, Bruno Delattre.
Il précise que l'hôpital avait mis en place dès vendredi une cellule de crise et s'était placé en alerte dans l'hypothèse où il aurait dû recevoir un très grand nombre de patients.
"Nous avons levé ce dispositif d'alerte vendredi en fin de journée et n'avons pas eu besoin de déclencher de plan blanc", souligne-t-il en assurant que son établissement n'a pas subi de perturbations.
L'AMUF mécontente
"L'utilisation du service public hospitalier comme bouc émissaire dans un conflit social" a été dénoncée par l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) dans un communiqué.
Le transfert de 110 malades de la clinique avec l'aide du Samu est "inadmissible et du jamais vu", estime l'association qui s'en prend aussi bien au directeur de la clinique qu'à l'ARS, et affirme que le CH de Boulogne-sur-Mer est dans une "situation de crise majeure".
L'Amuf en appelle au ministère de la santé, estimant qu'il "se doit de traiter ce dossier de toute urgence car il remet en cause la sécurité des malades dans cette région".
Le directeur de la clinique n'a pu être joint lundi matin par l'APM.
L'ARS a précisé qu'elle ne pouvait pas se substituer au dialogue social mais qu'elle était prête à proposer la nomination d'un médiateur.
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