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Plaies infectées : un pansement vert de rage !

Publié le 20/04/2018
Pansement vert fluo plaies infectées

Pansement vert fluo plaies infectées

Pansement vert fluo plaies infectées

Pansement vert fluo plaies infectées

La détection précoce d'une l'infection d'une plaie in situ peut considérablement améliorer la prise en charge des patients et les résultats cliniques. Des recherches ont été menées au Royaume-Uni sur un prototype de pansement capable de déceler la présence de bactéries pathogènes au niveau d'une plaie. Ce dispositif devient fluorescent en guise de signal de début d'infection.

Que diriez-vous d'un pansement qui « s'allume » pour signaler un problème au niveau d'une plaie ? Afin de réduire le nombre d'infections nosocomiales, une équipe de chercheurs britannique de l'université de Bath travaille sur ce pansement « intelligent » qui émet une lumière fluorescente en cas de risque d'infection.

Un pansement qui alerte lors de la formation de biofilm pathogène

Les travaux réalisés sur le sujet ont montré que, lors de plaies infectées, les bactéries auraient tendance à se propager sous forme de biofilm. C'est ainsi que l'on nomme une colonie bactérienne qui sécrète une matrice extracellulaire adhérente et protectrice autour d'elle. C'est pourquoi, le prototype de pansement est conçu pour devenir fluorescent lorsqu'il est en contact avec des biofilms d'agents pathogènes.

Le pansement en question est fabriqué à partir d'agarose hydraté dans lequel des vésicules fluorescentes ont été mélangées. Lorsque des bactéries s'organisent sous forme de biofilm, la colonie devient dense et c'est à ce moment là qu'elle produit des toxines qui vont attaquer les tissus de l'hôte. Ce sont ces substances qui vont libérer les composés fluorescents emprisonnés dans les vésicules et ainsi déclencher le signal lumineux du pansement.

Le dispositif a déjà été testé sur des membranes artificielles en présence de divers biofilms. D'après les résultats, sa sensibilité dépend des agents pathogènes impliqués, mais une réponse relativement plus élevée a été observée avec les souches considérées comme de bons formateurs de biofilm, énoncent les auteurs de l'étude. De manière générale, le prototype s'est montré efficace. Il indiquait une réponse fluorescente au bout de 4h et uniquement lorsqu'il était en contact avec des bactéries pathogènes dont certaines provenant de souches cliniques d'Escherichia coli, de Pseudomonas aeruginosa, de Staphylococcus aureus et d'Enterococcus faecalis.

Une innovation prometteuse encore en cours de test

Par la suite, les chercheurs ont également démontré l'efficience de la détection colorimétrique sur des biofilms de plaies d'agents pathogènes prédominants (comme S. aureus, P. aeruginosa et E. faecalis) en utilisant un modèle de peau porcine ex vivo provenant d'une infection suite à une brûlure.

Les essais cliniques chez l’Homme devraient débuter au printemps 2020. Selon Toby Jenkins, co-auteur de l'étude sur le sujet , les chercheurs espèrent que le pansement soit commercialisé d'ici 2021. L'objectif principal de cet outil technologique reste d'assurer un délai minimum de détection de l'infection et ainsi de réduire l'antibioprophylaxie. Les spécialistes citent notamment une amélioration dans la gestion des plaies chroniques comme l'ulcère du pied diabétique. De même, au vu du virage ambulatoire, cette technologie serait un atout majeur pour les personnes prises en charge à domicile.

Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com  @roxane0706


Source : infirmiers.com