Au sein du Centre hospitalier Pelzer -La Tourelle (CHPLT), le SMUR est conduit par six infirmières urgentistes. Rencontre avec l’une d’elles, bien éloignée des préjugés sur « les femmes au volant ». Un article paru sur L'Avenir, site d'information belge que nous remercions chaleureusement de ce échange porteur d'avenir !
Tout le monde connaît au moins un dicton sur les « femmes au volant ». Bien que ces derniers soient erronés, ils ont la vie dure… Et pourtant, les femmes - fêtées le 8 mars dernier - n’ont plus rien à prouver en la matière. Au sein du Centre hospitalier Pelzer - La Tourelle (CHPLT), à Verviers, en Belgique, elles sont d’ailleurs six à se glisser quotidiennement dans la peau de pilotes automobiles de renom telles Danica Patrick ou Vanina Ickx. Derrière le volant du SMUR (Service mobile d’urgence et de réanimation), elles n’ont qu’une course à gagner : celle de la vie. La Thimistérienne-Clermontoise Julie Iserentant est l’une d’elles. Depuis 2013, elle sillonne les routes de l’arrondissement et (au-delà) au volant d’un véhicule que tous se doivent de laisser passer, qu’on soit femme… ou homme.
Depuis ma rhéto, je savais vouloir être infirmière. Le fait de me retrouver aux urgences, c’est pour contrer la routine. Et cela se confirme après 12 ans au sein du service
, explique-t-elle. Après 8 mois en réanimation, elle assume définitivement ses fonctions aux urgences. Le SMUR, c’est son quotidien depuis plus de 9 ans. Après les trois années d’infirmière, il nous faut une année en spécialisation SIAMU (Soins intensifs et aide médicale urgente). J’ai fini mes études en 2003 et j’ai pu directement débuter au CHPLT. Je visais ce service car c’est assez spécial. Il est composé de caractères mais c’est une équipe très soudée avec beaucoup d’humour. C’est nécessaire pour apaiser des situations parfois difficiles. Avant d’aller sur le SMUR, il nous faut deux années d’expérience.
C’est en 2013 que le « destin » de 15 infirmiers bascule. Le CPHLT décide de confier le volant aux infirmiers à la place de pilotes. La formation fut parfaite. Nous avons été à l’école de conduite préventive de Spa-Francorchamps et nous avons été formés à l’Epamu. Pour prendre cette fonction, il fallait l’ancienneté, la formation… et la volonté. Nous sommes ainsi 15 (sur 30 infirmiers) à conduire le SMUR. L’intéressant dans cette fonction, c’est de travailler dans un autre contexte, dans un milieu propre au patient. Mais c’est surtout un travail d’équipe avec le médecin. Souvent, nous n’avons pas besoin de nous parler. C’est plus qu’une collaboration, c’est une complicité.
Une complicité que médecins et infirmiers partagent sur les 2 500 à 3 000 courses l’année. Et qu’une femme ou un homme se trouve derrière le volant du SMUR n’y change finalement rien car, in fine, c’est toujours le patient qui prime.
Pierre LEJEUNE Journaliste, L'Avenir
Cet article a été publié le 7 mars 2015 sur le site d'information belge L'Avenir.
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