Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

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IDEL

"Pas de bras, pas de chocolat, pas de thunes, pas de fiesta !"

Publié le 06/12/2016
argent tirelire

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De nombreux professionnels exerçant en libéral, qu'ils soient infirmiers, kinésithérapeutes ou orthophonistes, connaissent aujourd'hui des difficultés financières. Devant l'incapacité de payer leurs charges, ils sont parfois contraints de vendre leurs biens, de contracter des emprunts à des taux usuraires ou de faire appel à leurs familles pour leur venir en aide.

Faillites et autres réjouissances… les libéraux dans la tourmente

Ces situations parfois dramatiques qui sont néanmoins devenues banales font souvent l'objet d'une omerta parmi les soignants. La honte, l'embarras, l'humiliation, une impression d'échec très prégnant, la peur du qu'en dira-t-on sont quelques-uns des sentiments éprouvés par les personnes endettées. Il faut avouer que les commentaires de certains confrères ou consoeurs à ce propos sont parfois désobligeants. Aussi, les jugements impitoyables ou sacarstiques n'incitent tout bonnement pas à se confier ou à demander de l'aide. Pourtant, il serait bon pour tout le monde de briser la loi du silence qui entoure ces situations qui sont quelquefois tragiques, ne serait-ce que pour dénoncer les abus des organismes créanciers ou pour simplement permettre au plus grand nombre d'éviter certains écueils.

Maudites régularisations !

Vous aviez l'intention de partir skier pour les fêtes de fin d'année. Vous vous étiez promis de vous offrir un séjour ensoleillé sur une île lointaine en décembre. Vous pensiez inviter vos cousins, cousines, oncles, tantes, neveux, nièces, amis, voisins, voisines pour un réveillon festif et joyeux. Et bien, cette année, c'est niet ! Pas de bras, pas de chocolat, pas de thunes, pas de fiesta ! La Carpimko  est passée par là et vous vous retrouvez sur la paille. En novembre dernier, la régularisation n-1 a fait trembler bon nombre d'entre nous.

Petite explication de texte : jusqu’en 2015, la cotisation du régime de base était calculée à titre provisionnel sur la base des revenus déclarés deux ans auparavant. La loi du 20 janvier 2014 a changé cette réglementation. Depuis 2016, la nouvelle réglementation prévoit une régularisation des cotisations un an plus tôt soit n-1. Ainsi, après la déclaration de vos revenus de 2015, un nouveau calcul de la cotisation provisionnelle de 2016 a été réalisé et ajouté à l’appel de la cotisation définitive de 2015. C'est donc ce nouveau mode de calcul appelé « 2 en 1 » qui vous a peut-être mis dans la mouise.

Vous dites donc adieu au Père Noël, aux vacances, au ski, à l'île paradisiaque, au champagne et au foie gras ! La crise est entrée sans crier gare dans votre home sweet home. Pour vous, en cette fin d'année, ce sera diète, régime au pain sec et à l'eau et votre petit doigt vous dit que cela risque de durer encore un moment. Seriez-vous mauvais gestionnaire ? Auriez-vous tendance à manger la grenouille ? Le mot épargne n'aurait-il aucun sens pour vous ? C'est en gros ce que les personnes bien intentionnées vous diront lorsque vous oserez aborder ce sujet.

Pourtant, pour la majorité des professionnels libéraux concernés, la panade dans laquelle ils se trouvent a bien d'autres origines. Il peut s'agir d'un chiffre d'affaires qui s'étiole depuis plusieurs mois et ce, malgré une volonté farouche de s'en sortir. On remercie au passage les HAD et consorts. II n'est pas rare que ce soit dû à une pénurie d'opportunités de remplacements. Du plein emploi, certains remplaçants se sont retrouvés avec une activité à minima. Ce peut être également une longue maladie ou une grossesse qui peuvent, elles-aussi, générer des catastrophes financières.

Ils sont en difficulté et en témoignent

François a vu sa clientèle baisser de plus de 50 % en un an. La régularisation de ses cotisations à la Carpimko lui a permis de renouer avec sa vie d'adolescent. Incapable de payer le loyer de son appartement, il est retourné vivre chez ses parents et a retrouvé avec délice son lit une place, les patinettes à l'entrée du salon et Michel Drucker chaque dimanche après-midi. François a 35 ans demain, il remercie la Carpimko...

Nadine est tombée gravement malade, il y a de cela trois ans. Néanmoins, passionnée par son travail, elle a tenu à reprendre son activité professionnelle. Exonérée de cotisations Carpimko pendant un an et demi en raison de sa pathologie, elle a eu l'immense joie de recevoir sa régularisation en octobre. Elle est tombée de sa chaise lorsqu'elle a réalisé que l'appel de cotisations incluait les années exonérées. Nadine s'est néanmoins relevée. Il faut dire qu'elle a l'habitude des coups durs. Nadine met aujourd'hui en vente sa voiture pour payer ses charges. Le médecin de Nadine lui a conseillé de faire de l'exercice physique pour évacuer son stress. Ça tombe bien, Nadine vient de s'offrir un vélo pour faire ses tournées. Nadine remercie de tout coeur la Carpimko. Grâce à elle, elle va enfin devenir une sportive aguerrie...

Malgré une grossesse difficile, Sophie a accouché d'un magnifique bébé en juin dernier. Elle n'a perçu que 49 euros par jour pendant son arrêt maladie pour grossesse pathologique. L'allocation forfaitaire de repos maternel qui s'élève à 3 170 euros ne lui a pas permis de payer ses charges. Sophie a dû faire un emprunt à sa banque pour régler sa régularisation. Elle remercie la Carpimko...

Julie est célibataire, sans enfant. Ses charges pèsent lourd sur son budget. Elle a dû se résigner à prendre un colocataire dans son appartement pour pouvoir joindre les deux bouts. Elle aimerait devenir mère mais s'y refuse par manque de moyens. Elle ne pense pas que sa situation va s'améliorer et remercie la Carpimko pour la jolie bafouille reçue en novembre dernier...

Et vous, avez-vous des raisons de remercier la Carpimko ? Merci à tous ceux qui ont bien voulu me confier un bout de leur vie…

Ce texte signé de la Seringue Atomique a été publié sur son blog le 1er décembre 2016. Merci de ce partage qui, nous n'en doutons pas, devrait susciter des réactions et autres témoignanges concordants.


Source : infirmiers.com