« Nez rouge, toi-même », les étudiants séduits !

Elèves auxiliaires de puériculture, ils l'ont vu pour nous et n'ont qu'une idée en tête : nous convaincre d'y aller aussi... Ils adressent donc un message à tous les infirmiers, étudiants en Ifsi, aides-soignants, auxiliaires de puériculture, élèves, enseignants, formateurs, professionnels de la santé et de la petite enfance, parisiens ou de grande banlieue ou simplement de passage dans la capitale : « courez voir, sans tarder, l’exposition « Nez rouge, toi-même » ». C'est à la Mairie de Paris jusqu'au 18 février 2012 !

• Samedi 21 janvier - Comme toutes les semaines, je navigue sur le site d’Infirmiers.com pour me tenir informée de l’actualité du moment. Une exposition gratuite à l'Hôtel de ville de Paris à l’occasion des 20 ans de l’association « Le rire médecin » y est présentée. Je connais un petit peu le travail du « rire médecin ». Je lis, télécharge le dossier de presse…

Justement, dans notre centre de formation, nous sommes en train de travailler avec les élèves auxiliaires de puériculture (adultes en formation continue) sur l’enfant et l’hôpital. Oui, ce dernier a beaucoup évolué ces dernières années. L’idée qu'il ne soit plus uniquement un lieu de soins mais aussi un lieu de vie pour l’enfant et sa famille devient peu à peu réalité (même s’il reste encore beaucoup à faire). Et faut-il le rappeler, un enfant joue, se distrait et aime les clowns ! L’exposition « Nez rouge, toi-même » (photographies de Jacques Grison, œuvres variées d’art plastique) s’articule autour de 5 thèmes : les enfants – Être ; les parents – Entourer ; les hospitaliers – Soigner ; les clowns – Jouer ; l’avenir - Transmettre ; et la VALISE qui constitue le fil rouge de ce voyage. Le film « Jours de clowns » d’Olivier Horn est projeté. Nous décidons donc d'aller visiter cette exposition et d'en restituer le ressenti.

« Une belle idée que celle de l’enfant malade qui savoure sa vie même dans la maladie et au-delà... »

• Jeudi 26 janvier  14 heures : salle des Prévôts de l’Hôtel de ville de Paris. L’accueil est chaleureux, les bénévoles présents sont d’une grande disponibilité et, cerise sur le gâteau, un comédien-clown est présent. Aujourd’hui, c’est Stéphanie. Un grand merci à elle qui, à l’hôpital, est le clown Joséphine. Stéphanie a pendant plus d’une demi-heure échangé avec nous. Elle nous a expliqué son travail, sa formation et a répondu à toutes nos questions. Mais j’insiste, c’est Stéphanie qui nous a accompagnés et pas le clown Joséphine. En réponse à une question, Stéphanie nous indique que : « clown, ce n’est pas un personnage, c’est un état ».

Le lendemain, en cours, nous avons partagé nos impressions et émotions. Ce qui suit est le témoignage de 14 élèves auxiliaires de puériculture qui ont juste envie de vous convaincre de visiter cette exposition qui leur a tant apportée - et parlée - tant les liens avec le milieu de la santé et leur future profession sont évidents.

« Nous  Leïla, Florence, Maria, Viviane, Camille, Laëtitia, Johanna, Julien et Laurence - sommes partis avec une valise vide alors que nous - Marina, Karine, Laëtitia, Laura et Azia - avions une valise en vrac. Nous sommes tous revenus avec notre valise bien rangée et surtout bien remplie. Ouvrez-la et regardez ce qu’il y a dedans. Nous avons envie de vous dire : vandalisez-nous ! (allez voir le film de l’expo pour comprendre…) mais aussi bien d'autres choses :

• des images gravées et une belle leçon de vie ;
• une autre vision de l’enfant malade ;
• une conception originale : des œuvres d’art plastiques et des photographies, nous font dépasser l’idée austère des soins en pédiatrie ;
• de l’émotion à revendre grâce à des allers-retours émotionnels entre les enfants et les clowns ;
• l'idée que l’enfant malade savoure sa vie même dans la maladie  et que la vie continue en fin de vie ;
• une leçon de générosité, le réconfort et la possibilité de rêver donnés aux enfants comme à leurs parents ;
• un soutien pour les familles mais aussi pour les professionnels ;
• une autre dimension de notre formation ;
• de belles perspectives : si j’étais AP en pédiatrie, ce serait une aide d’avoir des clowns dans le service comme une embellie dans la pratique quotidienne ;
• les clowns sont de vrais professionnels qui nous donnent autre chose à voir des soins ;
• ces clowns sont des soignants, dans toutes les dimensions du soin. »

Quant à moi, « leur » formatrice, j’ai juste envie de dire que cette exposition est bien plus parlante que des heures et des heures de cours… Nous n’avons pas perdu de temps, nous en avons gagné. Cette incursion dans une autre dimension de la pédiatrie, au milieu de leur année de formation, a permis à ces futurs professionnels de recharger leurs batteries, de leur redonner un second souffle. Et, pour terminer, l’émotion (je parle bien d’émotion et pas d’émotivité) permet tellement plus de professionnalisme. Un immense merci au « Rire médecin » pour les enfants, les parents et les soignants dont je suis.

Sylvie ROBILLARD
Infirmière, formatrice
Rédactrice infirmiers.com
sylvie.lopez-robillard@hotmail.fr