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Mobilisation infirmière : une manifestation peu suivie et pas d'engagement concret

Publié le 24/01/2017

Le mardi 24 janvier 2017, les infirmiers étaient appelés à manifester dans les rues de Paris pour dénoncer leurs conditions d'exercice. 200 à 300 professionnels de santé se sont mobilisés, un faible chiffre qui s'explique, entre autres, par des réquisitions abusives.

Les infirmiers ont manifesté une nouvelle fois contre la dégradation de leurs conditions de travail et pour des actions concrètes.

Une mobilisation peu suivie

200 à 300 manifestants ont répondu à l'appel des 14 organisations professionnelles syndicales et associatives infirmières à Paris. Cette mobilisation peu suivie s'explique notamment, selon les syndicats, par de nombreuses réquisitions. Par ailleurs, sur la page Facebook du site Infirmiers.com, de nombreux soignants affirment qu'ils n'étaient pas au courant qu'un préavis de grève national avait été déposé pour la journée du 24 janvier. Chez nous, la direction nous a dit pas de préavis de grève déposé par les syndics donc pas de grève,c'est juste une manifestation, raconte Suzie. De son côté, Michelle déplore que les papiers des syndicats ont été affichés par la cadre, sans nous en parler, vendredi midi dans la salle de pause . Un peu tard quand pas le temps d'y aller dans cette salle de pause...

L'entretien au cabinet de la ministre des Affaires sociales et de la Santé a quant à lui loin d'avoir convaincu les organisations infirmières. Le ministère est resté sourd aux demandes concernant un moratoire sur les plans d'économie, sur le retrait de l'ordonnance d'accès partiel et sur la reconnaissance de la pénibilité de la profession. En ce qui concerne la formation, François Hollande devrait intervenir prochainement pour faire un premier point d'étape sur les suites données à la grande conférence de la santé qui s'est tenue en février 2016, notamment sur la mesure relative à l'universitarisation des formations en santé, mais aucune échéance précise des prochaines réunions n'a été définie, déplorent les organisations dans un communiqué de presse.

14 organisations infirmières ont appelé à manifester à Paris

À la suite du mouvement du 8 novembre 2016 , 14 organisations professionnelles syndicales et associatives1 infirmières ont appelé l'ensemble de la profession à une manifestation d'ampleur ce mardi 24 janvier 2017 à Paris. L'objectif : alerter sur les conditions de travail qui se dégradent de plus en plus et être mieux considérés par les pouvoirs publics. Rappelons en effet qu'en cinq ans, et malgré les nombreuses demandes des organisations infirmières, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, n'a jamais rencontré un seul réprésentant professionnel. La ministre a pourtant mis en place diverses mesures pour répondre aux revendications des infirmiers, comme la stratégie nationale d'amélioration de la qualité de vie au travail des professionnels de santé ou encore l'harmonisation du dispositif de bourses des étudiants en soins infirmiers . Des avancées loin d'être suffisantes pour répondre à la forte dégradation des conditions d'exercice qui impacte tous les secteurs d'activité, comme l'a souligné Nathalie Depoire, présidente de la Coordination Nationale Infirmière (CNI). Cela a de fortes incidences sur les conditions de prise en charge de patients.

On veut gérer les hôpitaux comme on gère une entreprise mais ça ne fonctionne pas comme ça.

Dénoncer l'immobilisme et la politique du chiffre

Réingénierie au point mort, revalorisation statutaire et salariale quasiment inexistante, spécificités des spécialités, absence de dialogue... En cinq ans, rien n'a changé ou presque pour les infirmiers qui sont soumis, tous secteurs d'activité confondus, à des conditions de travail de plus en plus dégradées. Dans le secteur hospitalier, les soignants sont confrontés à la suppression des lits et subissent la politique du chiffre. De leur côté, les infirmiers libéraux font face une distorsion de concurrence du tout structure (HAD, SSIAD...) sans respect des critères d'inclusion et du libre choix du patient. Ils doivent également composer avec une nomenclature inadaptée. Les infirmiers spécialisés peinent à faire reconnaître leur exercice. Quant aux infirmiers de l'Éducation nationale , ils déplorent la non application des textes sur le terrain malgré des missions bien définies. Le malaise infirmier est donc généralisé, et les soignants sont en souffrance d'où la nécessité de rassembler au sein d'un mouvement unitaire.

On nous pousse à l'erreur.

Le 8 novembre dernier, le taux de mobilisation de l'ensemble du personnel hospitalier avait été de 9,6% , mais en raison des assignations, il est très difficile de réunir la profession infirmière. Des annonces d'annonces avaient alors été faites, mais cette fois, les infirmiers attendent des solutions concrètes. Une délégation doit être reçue en début d'après-midii par le cabinet du ministère de la Santé et la Direction Générale de l'Offre de Soins (DGOS). Mais comme à l'accoutumée, Marisol Touraine sera aux abonnés absents...

Note

  1. AEEIBO, ANFIIDE, ANPDE, CEEIADE, Convergence infirmière, CNI, SNIA, SNICS-FSU, SNIES-UNSA, SNIPUERLIB, SNPI CFE-CGC, UNAIBODE, UNEF, UNIDEL.

Aurélie TRENTESSE Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com @ATrentesse


Source : infirmiers.com