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Mobilisation du 17 décembre 2019 : il faut arrêter de "saigner" l'hôpital public

Publié le 16/12/2019
manifestation 17 décembre 2019

manifestation 17 décembre 2019

La mobilisation du 14 novembre dernie r pour défendre, ou plutôt "sauver" l'hôpital public, a su mobiliser partout en France quelque 10 000 professionnels de santé des trois fonctions publiques et des secteurs privés. Qu'en sera-t-il demain, mardi 17 décembre, annoncé par les syndicats et associations professionnelles comme un nouveau "mardi noir" ? La mobilisation sera-t-elle à nouveau au rendez-vous en réponse aux annonces très déceptives d'Edouard Philippe le 20 novembre présentant le nième plan hôpital ? Au lendemain de ces annonces, tous étaient d'accord - collectifs, associations, syndicats - pour affirmer haut et fort que le Premier ministre ne répondait pas à la gravité de la situation et appeler à une nouvelle journée nationale de grève et de mobilisation. Le point sur la journée du 17 décembre avec les derniers communiqués du jour.

La manifestation parisienne partira de l'hôpital Lariboisière en direction de la place de la République. Heure de rendez-vous 11h le mardi 17 décembre 2019

 

Crédit - Collectif Inter Hôpitaux  "Sauver l'hôpital public", le leitmotiv, une fois encore de ce 17 décembre 2019

Les revendications de la profession infirmière demeurent et s'intensifient et ce, depuis le début du mouvement inité dans les services d'urgence en avril dernier. Pour la coordination nationale (CNI), en cette fin d’année 2019, le constat est bien triste. L’absence de réponses concrètes aux demandes des professionnels de santé malgré des mois de mobilisations et d’actions locales, régionales, nationales, les lois successivement promulguées (« Ma Santé 2022 », Réforme fonction publique), le projet de réforme des retraites qui ne prend pas en compte la pénibilité de nos métiers, ne mettent pas les soignants dans une ambiance très festive. Parce que tous les Français doivent pouvoir bénéficier d’une prise en soins de qualité, parce que les soignants doivent être reconnus dans leurs compétences et leurs responsabilités, nous appelons à la mobilisation, partout en France, ce mardi 17 décembre, pour faire entendre l’impérative urgence de la situation à l’heure où les épidémies hivernales font leurs apparitions.

Parce que tous les français doivent pouvoir bénéficier d’une prise en soins de qualité, parce que les soignants doivent être reconnus dans leurs compétences et leurs responsabilités

Du côté du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC, même constat : nous appellons l’ensem­ble également des pro­fes­sion­nels infir­miers (infir­mier(e)s, cadres, infir­mier(e) spé­cia­li­sé(e)s...)  des trois fonc­tions publi­ques et des sec­teurs privés de toute nature (sani­taire, médico-social, santé au tra­vail…) à un mou­ve­ment de grève avec des actions loca­les. En effet, le dernier "plan hôpi­tal" ne répond pas aux atten­tes des pro­fes­sion­nels de santé : aucun poste en plus, aucun lit en plus, sur les primes par ci par là, cela recou­vre une forme de mépris. Nous deman­dons à être reconnus pour nos com­pé­ten­ces et nos res­pon­sa­bi­li­tés, avec une reva­lo­ri­sa­tion sala­riale de 300 euros/mois, pas une aumône dis­tri­buée au bon vou­loir des direc­tions. D’une part nos condi­tions de tra­vail se dégra­dent jour après jour, d’autre part le projet de réforme des retrai­tes vise les soi­gnants avec la fin de la caté­go­rie active pour les infir­miè­res et les aides-soi­gnants.

Les Infirmiers de Pratiques Avancées (IPA) , les Infirmiers Puériculteurs Diplômés d'Etat (IPDE) , les Infirmiers de Bloc Opératoire Diplômés d'Etat (IBODE) et les Infirmiers-Anesthésistes Diplômés d'Etat (IADE) font savoir également via un communiqué de presse commun qu'ils s'associent aujourd'hui afin de défendre leurs professions face à un gouvernement qui reste sourd aux revendications de chacun concernant leur exercice professionnel et leur spécificité. Les annonces gouvernementales menacent très sérieusement l'identité de nos professions et nous questionnent sur la volonté politique de les démanteler et de restreindre leurs compétences et leurs champs d'intervention. Depuis de nombreuses années, nos professions formulent des propositions visant à repenser le cadre de l'exercice de spécialité pour répondre aux besoins d'un système de santé en tension. Ces propositions ont été systématiquement rejetées. Aujourd'hui, dans le contexte de crise hospitalière auquel il est confronté, le gouvernement réforme à marche forcée sans tenir compte des propositions et des aspirations des professionnels paramédicaux. Nos compétences acquises lors de nos formations ne sont pas reconnues, sont sous-utilisées et sous valorisées. Nos responsabilités sont minimisées. Notre rétribution est aléatoire et non pérenne. La réingénierie de certaines formations est au point mort. Nos professions revendiquent l'ouverture de travaux concertés avec le Ministère des Solidarités et de la Santé afin de repenser nos interventions et mettre à profit nos plus-values au bénéfice des usagers et d'un système de santé aujourd'hui défaillant. Dès aujourd'hui, plus que jamais, nous ferons front commun pour, à l'avenir, défendre l'intérêt supérieur de nos professions et proposer des soins de qualité à la population comme elles le font depuis leur création.

Animés par notre profond attachement à l'hôpital public nous ne pouvons continuer à le laisser se dégrader.

L'ensemble des personnels des blocs opératoires s'unissent dans un même message et appellent également à cesser le travail le 17 décembre. Chacun déplore des conditions de travail et de formation en dégradation constante au détriment du patient. Des conditions dénoncées depuis de nombreux mois par le personnel du bloc opératoire auprès du ministère des solidarités et de la santé. Aujourd'hui, le ministère doit entendre les difficultés tant au niveau de la formation, de la reconnaissance, des conditions de travail et in fine de la qualité de vie. D'une seule voix, chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs, infirmiers de bloc opératoire diplômés d'état, infirmiers anesthésistes diplômés d'état, infirmiers diplômés d'état exerçant au sein des blocs opératoires, infirmiers perfusionnistes, aides-soignants du bloc et tout personnel des blocs opératoires, attendent du ministère des réponses à la hauteur des difficultés.

La nécessité d'assurer la continuité des soins ne saurait justifier la mise en oeuvre d'organisation en mode dégradé en contradiction avec le Code de la Santé Publique et la législation sur l'organisation du travail, selon le Syndicat national des infirmiers-anesthésistes (SNIA).

Les étudiants en soins infirmiers ont fait également savoir de leur côté via la FNESI qu'ils soutenaient le mouvement et l'appel à mobilisation du mardi 17 décembre, insistant sur la nécessité de reconnaître le travail des professionnels de santé à sa juste valeur en leur octroyant des conditions d’exercice décentes.

Du côté des médecins, qu'ils soient hospitaliers ou libéraux, l'appel à mobilisation est également puissant. 660 chefs de service, responsables d'unités de soins et médecins hospitaliers ont signé une tribune dans le JDD le dimanche 15 décembre. Ils menacent de démissionner "si la ministre des Solidarités et de la Santé n'ouvre pas de réelles négociations" . Le Syndicat de la médecine générale s'exprime à l'identique : nous appelons à rejoindre la mobilisation du 17 décembre. L'opposition à la réforme des retraites, la défense de l'hôpital public, d'un système de santé publique accueillant et efficace font partie du même combat. En cherchant à diviser pour mieux exploiter, le gouvernement s'obstine à aggraver les inégalités. En réponse, nous nous réjouissons que la protection sociale devienne l'enjeu de la bataille menée ; la solidarité doit l'emporter sur la logique néolibérale du chacun pour soi.

Les internes des hôpitaux sont en lutte pour défendre leur exercice. Nous avons pris connaissance des annonces de Madame la ministre ce dimanche face aux revendications portées par les internes en grève illimitée depuis mardi 10 décembre. Nous sommes étonnés de voir que notre tutelle préfère s’adresser à la presse plutôt qu’aux représentants des internes. L’étonnement se transforme en déception lorsqu’on s’intéresse aux fonds des propositions de Madame Buzyn. Les internes restent donc mobilisés malgré ces annonces qui ne répondent en rien à nos revendications. Comme les propositions d’Édouard Philippe du deuxième plan d’urgence pour le système de santé, les effets d’annonce ne suffisent pas. Rendez-vous mardi 17 décembre !

Rappelons également qu'une autre mobilisation nationale, toute ausi importante, aura lieu le mardi 17 décembre, celle concernant la réforme très controversée des retraites. Là encore, beaucoup de monde pourrait battre le pavé parisien et les pavés de la France entière avec comme mot d'ordre, une convergence des luttes...

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com