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"Mme Buzyn, pourquoi ne pas tirer profit des compétences des infirmiers ?"

Publié le 26/09/2018
colere syndicats

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Suite à la présentation de la réforme du plan Santé 2022, le 18 septembre dernier, les trois syndicats représentatifs d'infirmiers libéraux ont rédigé une lettre ouverte commune destinée à Agnès Buzyn pour lui faire part de leur mécontentement. Ils réclament également une rencontre avec la ministre des Solidarités et de la Santé.

Le FNI, le SNIIL et Convergence Infirmière publient une lettre ouverte commune adressée à Agnès Buzyn où il demande une rencontre afin de débloquer la situation.

La Fédération Nationale des Infimiers (FNI), Convergence infirmière et le Syndicat National des Infirmières et Infirmiers Libéraux (SNIIL) ont tenu à faire entendre à travers une seule et même lettre la colère des 116 800 infirmières et infirmiers libéraux et, au-delà, de l’ensemble de la profession infirmière, forte de 660 611 professionnels face au manque évident de considération envers la profession toute entière, qui reste la grande oubliée de la reforme du système de santé

Les trois syndicats représentatifs martèlent leur déception car s'ils se sont montrés force de propositions, aucune d’entre elles n’a été retenue au sein du plan de stratégie de transformation du système de santé. A l'inverse, une des solutions préconisées repose, entre autre, sur la création du nouveau métier d’assistant médical. Un nouveau métier hybride qui devrait permettre de dégager du temps médical.

En parallèle, une mise à jour de la nomenclature des actes médicaux et paramédicaux qui doit correspondre à l’état de l’art médical et ne pas favoriser des techniques ou des modes de prise en charge obsolètes ou moins efficaces est prévue d’ici 2022. Or, là encore, si les syndicats affirment ne pas avoir manqué d’apporter des propositions concrètes et chiffrées au cours des négociations conventionnelles , ils remarquent que celles-ci n'ont pas été entendues par Nicolas Revel, l'actuel directeur de la CNAM. Nous sommes pour l’heure dans une impasse et nous souhaitons clairement un arbitrage, pour débloquer cette situation.

Les 116 800 infirmiers libéraux, sans qui seraient impossible le maintien à domicile des personnes âgées dépendantes, le suivi au quotidien des malades chroniques et le développement de la chirurgie ambulatoire ne valent-elles pas davantage ? 

Pourquoi ne pas tirer profit des compétences des infirmiers ?

En outre, les trois syndicats rappellent le rôle prépondérant que joue les infirmiers libéraux auprès de la population réalisant annuellement 780 millions d’actes pour 11 millions de bénéficiaires. En effet, 18% des Français ont recours chaque année à une infirmière libérale, notamment pour assurer le continuum des soins lorsqu’ils sortent de l’hôpital sans anticipation.

Les 116 800 infirmiers libéraux, sans qui seraient impossible le maintien à domicile des personnes âgées dépendantes, le suivi au quotidien des malades chroniques et le développement de la chirurgie ambulatoire ne valent-elles pas davantage ?, s'interrogent les syndicats. De manière générale, pourquoi ne pas tirer profit des compétences spécifiques des infirmiers que ce soit dans le domaine de la prévention, de la coordination, d'éducation à la santé ou d'organisation des soins ? Cela génèrerait des économies et serait source d’efficience pour le système de santé. Les syndicats se désolent que de toute évidence, ce n’est pas la voie choisie par le Gouvernement.

Ainsi, au vu du contexte de confiance dégradée, ils demandent à être reçus rapidement par la ministre afin d’apporter de toute urgence des gages aux infirmières libérales sur les mesures correctrices que le Président de la République entend apporter à la réforme ainsi que sur les marges financières nécessaires à la conclusion des négociations conventionnelles infirmières.

De son côté, l'Organisation Nationale des Syndicats d'Infirmiers Libraux (ONSIL) a publié un communiqué dans lequel il dit non au plan santé d'Emmanuel Macron. En tant que forces vives unies de la profession, syndicats, associations, professionnels dits non représentatifs, l'organisation demande aux infirmiers libéraux un geste politique contre cette réforme. Il s'agit de renvoyer à l’Élysée sa carte d’électeur par courrier, courriel, ou, tout autre moyen, accompagnée d’un mot de colère de leur choix. Le syndicat estime que cette initiative devrait faire comprendre à Monsieur Emmanuel Macron que s’il ne reconnaît nos compétences dans son projet de loi pour transformer la prise en charge de la santé, il risque de chuter très bas dans les sondages

Il n’y a pas de désert infirmier mais un désert de propositions pour les infirmiers.

L'URPS infirmière PACA a réagi elle aussi suite à l'annonce de la stratégie de transformation du système de santé. Elle a constaté depuis que les infirmiers libéraux en PACA prennent en charge à eux seuls près de 240 000 patients par jour, qu'ils sont les derniers à se rendre au domicile, à assurer déjà la coordination entre les différents acteurs : médecin, laboratoire, kiné, médico-social, hôpital, famille et entourage, transport, etc. Ils sont également présents sur l’ensemble du territoire et pratiquent le tiers payant avec toutes les contraintes administratives lourdes et fastidieuses. En outre, ils se forment en continu, ont été les premiers à savoir se rassembler et à travailler en équipe et ce, depuis déjà très longtemps, et font preuve d’adaptation : nouvelles technologies, nouveaux traitements, domiciles non adaptés, familles et entourage.

Alors conclut l'URPS, pourquoi créer de nouveaux métiers, ils existent déjà ? Ainsi, l'instance affirme dans son communiqué avoir proposé des projets innovants de prise en charge à l'ARS envers et contre tout.

Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com  @roxane0706


Source : infirmiers.com