Migraine : les infirmiers aussi ont besoin d'information

Ce sont les conclusions qu'ont tirées les Dr Pierre Coullet et Michel Lanteri-Minet, du département d'évaluation et de traitement de la douleur du CHU de Nice (Alpes-Maritimes), de leur enquête "Mignurse" destinée à évaluer la fréquence et la perception de la migraine dans la population infirmière française.

Leurs résultats ont été présentés au cours du troisième congrès de la Société d'étude et de traitement de la douleur (SETD), qui s'est tenu à la mi-novembre à Paris.

Au cours de l'édition de mai 2000 du Salon national des infirmiers, un échantillon représentatif de la population infirmière française de 1.100 personnes a dû répondre à plusieurs questionnaires : l'un destiné à recueillir des informations démographiques et professionnelles, un autre visant à identifier les personnes souffrant de migraines (d'après les critères diagnostiques de l'International headache society), un troisième cherchant à évaluer le vécu de la migraine et enfin un dernier consacré aux besoins de formation spécifique sur cette pathologie.

D'après les données recueillies, plus d'un tiers (36%) des infirmiers seraient affectés par des migraines, près de trois quarts d'entre eux (72%) connaissant leur statut de migraineux.

Généralement on admet que 12 à 15% des adultes de 18 à 65 ans sont migraineux, avec une prédominance féminine de trois femmes pour un homme.

Les infirmiers migraineux interrogés déclarent, pour la plupart, que cette pathologie affecte leur vie professionnelle : 61% d'entre eux ont signalé un retentissement sur l'activité professionnelle et 53% ont signalé des problèmes d'organisation d'équipe causés par leurs troubles.

Enfin, la majorité des infirmiers affectés par des migraines traitent leurs crises par des antalgiques non spécifiques (84%) et déclarent avoir besoin d'une formation spécifique sur cette pathologie (71%).

Outre la confirmation de la fréquence importante des migraines dans la population infirmière et de leur impact professionnel, cette étude révéle un déficit de prise en charge comparable à celui qui est observée dans la population générale, résument les auteurs.

"Ce déficit pour une catégorie professionnelle à priori sensibilisée est à mettre en parallèle avec le besoin de formation majoritairement exprimé par la profession", concluent-ils./mr