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Mieux vivre la réanimation : un outil pour développer des comportements et des organisations soignantes

Publié le 17/02/2010

Les recommandations communes issues de la conférence de consensus de la Société de réanimation de langue française (SRLF) et de la Société française d'anesthésie et de réanimation (Sfar) sur "mieux vivre la réanimation" visent à constituer un outil global pour développer des comportements et des organisations soignantes allant dans ce sens.

Les conclusions de la conférence de consensus qui s'est tenue en novembre 2009 sont disponibles sur les sites internet des deux sociétés savantes et doivent être présentées mercredi au congrès annuel de la SRLF, qui se tient jusqu'à vendredi au Cnit Paris-La Défense.

Le jury indique dans ses conclusions qu'il "tient à proposer aux équipes soignantes un outil global réunissant en un faisceau cohérent ses différentes recommandations". Il souhaite "que cet outil soit utilisé par la communauté des réanimateurs dans le cadre d'une campagne d'information, relayée par les deux sociétés savantes et explicitée aux différentes tutelles".

"Ce défi peut être relevé. Malgré des contraintes très fortes et sans nuire en rien à la qualité et à la sécurité des soins, à partir d'une démarche scientifique, collective, consensuelle et argumentée, le jury croit possible de développer des comportements et des organisations soignantes qui permettent à chacun de mieux vivre la réanimation".

Le texte identifie d'abord les barrières au "mieux vivre" en réanimation, puis propose des stratégies pour améliorer l'environnement, les soins, la communication et la personnalisation des processus décisionnels.

Concernant l'environnement, le jury propose par exemple de moduler l'intensité des alarmes, de favoriser l'alternance de lumière entre le jour et la nuit, de faire bénéficier au patient d'une chambre particulière, que l'on peut personnaliser, mais aussi d'organiser les soins afin de diminuer les sources d'inconfort.

Il plaide pour une informatisation des services permettant d'enregistrer automatiquement les paramètres de surveillance et les tendances. "Cela induit un gain de temps significatif pour le personnel paramédical qui pourra être consacré aux soins", estime-t-il.

Présence des proches sans restriction d'horaires

Le jury recommande également que la présence des proches soit rendue possible "sans restriction d'horaires" et que la présence des enfants du patient soit facilitée et encadrée.

Pour les enfants hospitalisés, les parents ou leur substitut ont le droit d'être présents jour et nuit, quels que soient l'âge et l'état de l'enfant.

Il n'y a par ailleurs pas d'argument scientifique qui justifie les protections vestimentaires systématiques des proches.

Concernant les soins, les auteurs insistent sur le respect de l'intimité et une mobilisation précoce avec la mise en place d'un programme de réhabilitation précoce. Ils préconisent aussi le recours aux massages et à la musique.

La soif doit "probablement" être dépistée et traitée par l'administration de liquides clairs, sauf contre-indication absolue.

L'anxiété et la dépression doivent essentiellement être prévenues et améliorées par les mesures non pharmacologiques de bien-être. Lorsqu'un traitement médicamenteux de l'anxiété est nécessaire, il est possible d'utiliser de faibles doses de benzodiazépines. Pour les épisodes dépressifs, l'intérêt des antidépresseurs en réanimation n'a pas été évalué, il convient donc de prendre un avis spécialisé.

Tous les gestes douloureux doivent en revanche faire l'objet d'une analgésie. Les auteurs recommandent en outre d'appliquer une stratégie conduisant à ne pas pratiquer d'aspirations trachéales systématiques, qui représentent une des sources d'inconfort les plus fréquemment citées par les patients à l'issue de leur séjour en réanimation.

En outre, "la présence accrue des familles est possible, souhaitable et bénéfique" et "il faut probablement impliquer les familles dans certains soins, en particulier en pédiatrie. Cela suppose une adhésion forte de l'équipe soignante".

L'accent sur la communication

Le jury souligne également l'importance de la communication, entre patient et soignants, entre soignants et famille et entre soignants. Cela nécessite "une grande disponibilité qui devrait être prise en compte dans la tarification à l'activité [T2A]", estime le jury. "Pour être optimale, elle demande une pratique rigoureuse et surtout une formation spécifique de tous ses acteurs".

L'équipe soignante doit notamment garder en permanence le contact verbal avec le patient, en expliquant et en l'avertissant des soins prodigués.

Des entretiens structurés avec la famille doivent être organisés rapidement et régulièrement après l'admission du patient. L'information doit y être donnée par le médecin en présence de l'infirmière.

L'information "doit être complète et réaliste sans faux espoirs et délivrée à un rythme adapté aux capacités de compréhension de l'interlocuteur. Elle doit éviter les éléments contradictoires dans l'expression de l'information. L'attitude physique doit être adaptée à la situation avec respect de son interlocuteur".

Entre soignants, c'est le dossier de soins qui est l'outil de communication des informations.

Le jury souligne qu'il est nécessaire de repérer le syndrome d'épuisement professionnel, qui concerne 50% des médecins et 30% des infirmières. La prévention de ce syndrome "repose sur le respect mutuel, l'écoute entre les catégories professionnelles et sur la mise en commun des informations".

Le jury précise également les modalités de personnalisation des processus décisionnels en réanimation.

 

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Source : infirmiers.com