Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a mis en cause l'équipe médicale chargée du patient hospitalisé à Saint-Egrève (Grenoble) qui avait tué un étudiant fin 2008, a affirmé vendredi une source proche du dossier.
Un étudiant grenoblois a été assassiné le 12 novembre 2008 par un patient hospitalisé au centre hospitalier spécialisé (CHS) de Saint-Egrève et une enquête Igas avait été décidée.
Dans son rapport, l'Igas met en cause l'équipe médicale chargée du patient et critique les décisions thérapeutiques, a-t-on appris vendredi auprès d'une source proche du dossier.
Selon le site internet du journal Le Progrès, les inspecteurs de l'Igas affirment dans leur rapport que "les antécédents d'agressions physiques (...), les fugues (...) et l'état mental" du meurtrier présumé "au cours des trois derniers mois avant le drame auraient dû se traduire par des décisions thérapeutiques mieux adaptées".
Ils considèrent que "l'état psychiatrique aurait dû inciter les membres de l'équipe (...) qui le suivait" à "une plus grande prudence et ce malade aurait dû faire l'objet d'une surveillance plus vigilante".
Selon une source proche du dossier, l'Igas estime que le risque de passage à l'acte pour ce patient était "avéré et qu'il fallait prendre les bonnes décisions thérapeutiques et de surveillance".
Le meurtrier présumé a été mis en examen et placé en unité pour malades difficiles dans le cadre d'une information judiciaire, rappelle-t-on. La famille de la victime a déposé une plainte contre X pour homicide involontaire. Un collège d'experts, saisis pour se pencher sur son éventuelle responsabilité, n'a pas encore rendu son rapport.
Contactée par l'APM, la direction de l'hôpital de Saint-Egrève a indiqué vendredi que le rapport Igas avait été rendu en février et qu'elle n'avait pas connaissance de son contenu.
Le directeur Pascal Mariotti a précisé que cette enquête avait conduit à "un échange contradictoire entre deux médecins" de l'hôpital : le chef du pôle, le Dr Pierre Cornier, et le chef de service, le Dr Gujadhur.
Le directeur de l'hôpital a souligné que le Dr Gujadhur, qui avait la responsabilité médicale du patient mis en cause, était actuellement "en congé longue maladie jusqu'à faire valoir ses droits à la retraite". "L'établissement a fait en sorte qu'il n'exerce plus" à l'hôpital.
Il a ajouté que depuis le drame, l'hôpital avait amélioré le circuit des autorisations de sortie d'essais en mettant en place une équipe pluridisciplinaire en appui du médecin.
Contacté par l'APM vendredi, le chef de pôle, le Dr Pierre Cornier, n'a pas souhaité répondre en raison de l'instruction en cours.
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