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Médicaments : une campagne pour que la DCI devienne un réflexe pour les consommateurs et les professionnels de santé

Publié le 29/09/2005

Ces trois organisations sont réunies au sein du collectif Europe et Médicament, créé en 2002 et composé aujourd'hui de 600 organisations (associations professionnelles, associations de patients, mutuelles, associations de consommateurs) réparties dans douze pays de l'Union européenne, a rappelé mardi Alain Bazot, le président d'UFC-Que Choisir, en introduction de la conférence de presse de présentation de cette campagne.

La DCI a été créée dans les années 50 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pour "établir un langage commun" hors des multiples noms commerciaux des médicaments, rappellent les membres du collectif Europe et Médicament. En France, on compte plus de 8.000 noms commerciaux de médicaments, pour seulement 1.700 DCI.

Selon l'UFC-Que Choisir, Mieux Prescrire et la FNMF, l'utilisation de la DCI présente des avantages tant pour les professionnels de santé que pour les patients.

En effet, elle permet d'aider à "ramener chaque médicament à sa juste valeur thérapeutique en s'affranchissant de toute influence promotionnelle". Outre son intérêt pour "prévenir les "effets indésirables des médicaments et les interactions médicamenteuses", la DCI "permet d'envisager une répartition efficace des tâches entre médecins et pharmaciens". Quant aux consommateurs-patients, le recours à la DCI leur permet d'avoir conscience de ce que contiennent les médicaments qu'ils prennent, et donc d'"éviter les surdosages" (risque auquel ils s'exposent en prenant plusieurs médicaments à noms différents mais à principe actif identique) ainsi que d'"éviter des pertes de temps et des risques d'erreurs lors de séjours à l'étranger".

Par ailleurs, "pour les soignants, la DCI est une voie d'entrée indispensable pour avoir accès à des sources d'information indépendantes", a souligné Jacques Juillard, président de l'association Mieux Prescrire, qui a regretté que l'ouvrage consulté par la grande majorité des médecins français, le dictionnaire Vidal, soit classé par noms de marque et qu'il n'existe pas de guides thérapeutiques en DCI.

UN LANGAGE COMMUN AUX SOIGNANTS ET AUX SOIGNÉS

Les initiateurs de cette campagne de communication ont affirmé "la nécessité d'un langage commun entre patients et professionnels de santé". "En France, parler le langage des marques est un langage naturel, c'est un véritable exploit de l'industrie pharmaceutique", a commenté Alain Bazot, évoquant "les difficultés de l'apprentissage d'une nouvelle langue". "Le but est de redonner accès aux médecins au raisonnement thérapeutique" hors de tout nom de marque, a de son côté argumenté Daniel Lenoir.

Organisée autour du slogan "DCI, le vrai nom du médicament", cette campagne se déclinera sous la forme de fiches explicatives. Pendant un an, une nouvelle fiche illustrant un avantage différent de la DCI sera publiée chaque mois, d'une part dans les revues des trois partenaires et d'autre part sur leurs sites Internet respectifs (où l'ensemble des documents restera en libre accès toute l'année).

Parallèlement à cette campagne, le collectif Europe et Médicament vise à faire "un travail de lobbying" pour pousser notamment à la transcription en droit français d'une directive européenne imposant l'inscription de la DCI sur les boîtes de médicament "pour au moins trois principes actifs", a expliqué Jacques Mopin, vice-président d'UFC-Que Choisir.

En France, l'article R.5121-137 du code de la santé publique indique que le conditionnement d'un médicament doit faire mention de "la dénomination du médicament ou du produit, suivie de la dénomination commune lorsque le médicament ou le produit ne contient qu'un seul principe actif et que sa dénomination est un nom de fantaisie".

Autres pistes évoquées par les différents intervenants pour convertir les professionnels de santé à la DCI : la "généralis[ation"> de l'utilisation de logiciels de prescription de DCI" pour les médecins, la réalisation d'une "base de données publiques en DCI" et l'évolution de la formation initiale des professionnels de santé en ce sens./mj/mr


Source : infirmiers.com