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Marina, infirmière : j’arrête de fumer…

Publié le 30/09/2011
tabac arret infirmiers hopital

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Les hausses du prix du tabac, les conséquences sur la santé, les inconvénients liés à la cigarette sont des raisons potentielles d’arrêter de fumer. Mais sont-elles suffisantes ? Partageons une expérience, parmi d’autres, d’une infirmière en réanimation, Marina, qui a fait le choix de ne plus fumer.

    Infirmiers.com : Marina, depuis quand fumes-tu ?

    Marina : Je fumais depuis l’âge de 15 ans. Mes premières cigarettes ont été fumées au collège.

    Avant d’arrêter quelle était ta consommation ?

      Un paquet par jour.

      Est-ce que cette consommation a varié au fil du temps ?

        Elle a augmenté avec l’âge et elle était liée au rythme de travail (jour, nuit). Actuellement, je travaille dans un service de réanimation.

        Depuis quand es-tu infirmière ?

          Depuis décembre 2004, donc je fumais avant de devenir infirmière.

          As-tu des souvenirs de situations gênantes ou difficiles parce que tu étais une infirmière fumeuse ?

            Non pas de situations vraiment gênantes. J’ai bien eu quelques remarques de cadres, car je fais partie de la coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus de mon hôpital, et sentir la cigarette lors d’un entretien famille ce n’est pas très approprié. Ce qui était le plus embêtant c’était d’avoir envie d’une cigarette sans avoir le temps de fumer sur mon lieu de travail. Et puis, je ne suis pas sûre que l’odeur de tabac sur moi était bien agréable pour les patients fumeurs dont j’avais la charge, patients de réanimation dans l’impossibilité de quitter leur lit et de fumer.

            As-tu été amenée à participer ou animer des campagnes de prévention contre le tabac, tout en étant fumeuse ?

              Non. Je ne me serais jamais proposée pour ce type d’activité en tant que fumeuse moi-même.

              Que dirais-tu à des jeunes non fumeurs tentés par ce type de consommation ?

                Au fil des années ça coûte cher ! Commencer, c’est toujours facile, mais, arrêter devient difficile. L’odeur est très pénible sur les vêtements. L’haleine du matin est désagréable. Et puis, faire du sport devient compliqué, car le souffle est de plus en plus altéré. Enfin, on ressent vite une sensation de stress de ne pas avoir de cigarette à disposition.

                Au sein de l’hôpital, espace totalement non fumeur, comment t’es tu organisée pour fumer ?

                  Le service ou je travaille dispose d’une sortie vers l’extérieur du bâtiment. C’est juste à côté du service. Mais, il fallait s’organiser avec les collègues fumeurs pour ne pas tous sortir en même temps.

                  Est ce que l’interdiction de fumer au sein de l’hôpital était pour toi une contrainte compréhensible ou un vrai handicap gênant même ton travail ?

                    Ce n’était pas une contrainte, mais, l’hiver c’est embêtant car il fait froid !

                    Qu’est ce qui t’a poussée à arrêter de fumer ?

                      J’ai fait plusieurs tentatives d’arrêt. Et pour toutes les raisons négatives vues précédemment j’ai vraiment souhaité arrêter de fumer.

                      Comment expliques tu les éventuelles reprises après arrêt ?

                        L’envie de la cigarette, l’ennui, l’habitude, la gestuelle, sont autant de raisons qui m’ont poussée à reprendre la cigarette.

                        Qu’est ce qui est le plus difficile, s’arrêter ou seulement prendre la décision de s’arrêter ?

                          S’arrêter !

                          Peux-tu décrire les grandes étapes de cette dernière cigarette jusqu’à aujourd’hui ?

                            Il faut combattre l’ennui, devant la télé par exemple. Il ne faut pas céder à la cigarette dans les moments festifs habituels et fréquents comme l’apéro ou le café à la fin du repas.

                            Y a t-il des conséquences à cet arrêt : caractère, alimentation… ?

                              Disons que je dois avoir quelques kilogrammes en plus. Je ne suis pas plus irritable qu’avant. Et puis, le porte-monnaie récupère des sous !

                              Quels conseils donneraient tu à des soignants qui voudraient également s’arrêter ?

                                De trouver le bon moment, de ne pas trop y réfléchir, mais surtout, de trouver la bonne méthode.

                                Quelle méthode as-tu utilisée ?

                                  J’ai utilisé une méthode assez saine : une séance d’hypnose avec une dernière cigarette le 28 mai à 10 h15. Et depuis rien et vraiment aucune envie à l’heure d’aujourd’hui. Pourtant je suis entourée de fumeurs, qu’ils soient amis ou collègues de travail.

                                  Merci pour cet échange Marina.
                                  Fumer n’est pas interdit, mais arrêter de fumer ne l’est pas non plus. Plus facile à dire qu’à faire. Peut-être qu’en partageant cet effort, d’autres se lanceront dans cette démarche. Les soignants n’ont pas à culpabiliser de leur statut de fumeur. Ils peuvent même participer à des campagnes de prévention en montrant et expliquant comment ils sont devenus dépendant du tabac. Arrêter de fumer est avant tout une démarche individuelle pour améliorer son confort personnel. Que toutes celles et ceux qui souhaitent ou arrêtent de fumer trouvent ici un encouragement dans leur démarche.

                                  Le décret : J.O. n° 265 du 16 novembre 2006
                                  Chaque année, la consommation de tabac entraîne 66 000 décès et le tabagisme passif provoque 5 000 morts. Face à ce constat, une mesure de renforcement de l’interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif a été prise en 2006.

                                  Le décret n° 2006-1386 du 15 novembre 2006, qui fixe les conditions d’application de l’interdiction de fumer, a prévu une mise en œuvre en deux temps :
                                  - Depuis le 1er février 2007, dans tous les lieux fermés et couverts accueillant du public ou qui constituent des lieux de travail, dans les établissements de santé, dans l’ensemble des transports en commun, et dans toute l’enceinte (y compris les endroits ouverts telles les cours d’écoles) des écoles, collèges et lycées publics et privés, ainsi que des établissements destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement des mineurs. Des emplacements réservés aux fumeurs peuvent y être installés, sauf dans les lieux accueillant des mineurs et les établissements de santé.
                                  - A partir du 1er janvier 2008, dans les débits permanents de boissons à consommer sur place, hôtels, restaurants, débits de tabac, casinos, cercles de jeux et discothèques, sauf aménagement, éventuel, d’un emplacement réservé aux fumeurs.

                                  Jérôme CLEMENT
                                  rédacteur Infirmiers.com
                                  jerome.clement@infirmiers.com


                                  Source : infirmiers.com