Mardi 18 mai : Les infirmiers anesthésistes durcissent le mouvement

A l'appel du SNIA, les infirmiers anesthésistes s'apprêtent de nouveau à manifester mardi à Paris pour réclamer une revalorisation salariale dans le cadre de la réforme LMD (licence-master-doctorat), a-t-on appris lundi auprès de sa présidente, Marie-Ange Saget.

Le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA) se déclare mécontent du courrier adressé par le ministère de la santé, à la suite d'une rencontre avec les représentants syndicaux le 10 mai, dans lequel il ne s'engagerait pas sur le principe d'une revalorisation salariale de la spécialité dans la perspective de sa masterisation.

Le ministère de la santé serait en revanche prêt à prendre en compte le niveau d'expertise et la responsabilité des Iade (infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat) en 2011 par le versement d'une prime de fonction et de résultats (PFR), peut-on lire dans le relevé de conclusions rédigé à la suite de la rencontre du 10 mai.

"Cette prime est une véritable usine à gaz, d'autant plus que les critères d'attribution ne sont pas connus", estime la représentante du SNIA.

Après une série de manifestations, le SNIA appelle donc à une nouvelle mobilisation nationale des infirmiers anesthésistes, qui manifesteront de la place Denfert Rochereau (Paris, XIVème arrondissement) jusqu'au ministère de la santé à partir de 11 heures.

Le SNIA, qui prévoit un mouvement de plus grande ampleur que lors des manifestations précédentes, menace de "durcir le mouvement" si ses revendications ne sont pas entendues.

"L'été approche, le gouvernement veut probablement laisser pourrir la situation mais nous n'allons pas l'accepter", a déclaré à l'APM la président du SNIA, Marie-Ange Saget, qui affirme par ailleurs qu'entre "75% et 80% des infirmiers anesthésistes" participent au mouvement de grève dans les établissements, tout en étant réquisitionnés.

Au cours de la rencontre du 10 mai, le ministère de la santé a confirmé sa volonté d'avancer vers la reconnaissance d'un niveau master pour les infirmiers anesthésistes et a fixé les prochaines réunions de travail au lundi 5 juillet et mardi 21 septembre.

Dans le cadre de la reconnaissance du niveau master, les travaux devraient être conclus fin 2010 dans la perspective d'une prise en compte du nouveau programme dès la rentrée 2011.

Outre le possible versement de la prime de fonction et de résultats, le ministère de la santé s'engagerait à intégrer les problématiques propres à l'anesthésie dans le cadre des travaux qui s'ouvriront en 2011 sur les conditions de travail et les secondes parties de carrière, peut-on lire dans le relevé de conclusions.

Dans un communiqué publié lundi, le SNPHAR-E (Syndicat national des praticiens hospitaliers en anesthésie réanimation élargi) "met les pouvoirs publics en garde contre toute tentative de jouer le pourrissement d'un mouvement qui, aujourd'hui encore, est soutenu par l'ensemble des organisations anesthésiques en France".

"Les pouvoirs publics doivent à présent apporter des réponses claires aux revendications portées par ce mouvement de grève infirmière d'une rare ampleur", ajoute le SNPHAR-E, estimant "qu'à défaut, les tensions ne peuvent que s'accroître à l'extrême" et déboucher "sur une colère cette fois partagée par le corps hospitalier dans son ensemble".

Dans un communiqué également publié lundi, le syndicat FO, qui soutient le mouvement, salue la reconnaissance de l'exclusivité d'exercice des Iade, le processus de masterisation et la prise en compte dans les futures discussions des conditions d'exercice de la spécialité. Mais il estime que le ministère "ne répond pas" sur la question de la revalorisation salariale et sur le maintien de la catégorie active.

Le mouvement est également soutenu par plusieurs organisations syndicales, notamment la CGT et SUD.