Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

INFOS ET ACTUALITES

Marche blanche : un véritable élan de solidarité pour Mireille, infirmière

Publié le 21/08/2014
marche blanche infirmière libérale Strasbourg

marche blanche infirmière libérale Strasbourg

marche blanche infirmière libérale Strasbourg

marche blanche infirmière libérale Strasbourg

Environ 150 personnes se sont réunies le 20 août 2014 à Strasbourg pour Mireille Schmitt, une infirmière libérale assassinée le 20 juillet 2014 par un patient.

Marche blanche : 150 personnes réunies à Strasbourg pour Mireille Schmitt, infirmière libérale

Patients, collègues, amis, proches... Tous ont répondu présent le 20 août 2014 à Strasbourg pour témoigner leur solidarité à la famille de Mireille Schmitt, infirmière libérale assassinée alors qu'elle faisait sa tournée le 20 juillet 2014. Comme l'a expliqué Marie-Hélène Gerber, présidente de l’Ordre départemental des infirmiers du Bas-Rhin, avant le début de la manifestation, cette marche silencieuse se voulait non revendicative.

Le cortège, composé de 150 personnes vêtues de blanc et portant une fleur blanche, s'est ainsi rendu silencieusement de la résidence où le meurtre a été perpétré jusqu'à la place de l'Étoile où s'élève une statue de Gandhi. La famille de Mireille a été particulièrement touchée par cet élan de solidarité, soulignant on espère que vous allez pouvoir travailler pour que cela n'arrive plus. Par ailleurs, l'Ordre national des infirmiers (ONI) a récolté sur son site 1600 messages de soutien qu'il va adresser aux proches.

Une marche solidaire

L'objectif de cette marche, comme l'a rappelé Marie-Helène Gerber, était d'accompagner la famille dans cette douloureuse épreuve. Pour Khadidja, auxiliaire de vie, cette marche est importante pour sensibiliser les Français car il s'agit d'un métier à risque où l'on est au plus proche du patient. Christine, infirmière libérale qui a fait le déplacement depuis Forbach, en Moselle, est venue par solidarité de corps de métier et en mémoire de Mireille qui faisait son travail. Pour Christine et Michelle, toutes deux infirmières libérales exerçant à Strasbourg, cet événement tragique interpelle car on a toutes été confrontées à la violence. On est infirmières comme elle, on vit les mêmes choses qu'elle, et il peut nous arriver les mêmes choses. Marie-Claire Ruff, infirmière libérale et vice-présidente de l'Union Régionale des Professionnels de Santé Infirmiers Libéraux d'Alsace (URPS), note de son côté qu' on ne parle pas assez des problèmes qu'on rencontre. La marche a au moins ce côté positif. Cela amène les infirmières à parler de leurs difficultés au quotidien.

Le silence du ministère des Affaires sociales et de la Santé , bien qu'il ait été très remarqué, n'est pas étonnant pour la plupart des soignants. Pourtant, un signe de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, aurait été la moindre des choses. Dans un communiqué de presse daté du 21 août 2014, la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI)demande avec vigueur aux autorités de rompre le mur du silence et de mettre en place partout sur le territoire un numéro d’appel d’urgence dédié à ces professionnelles qui exercent directement au domicile de leurs patients sans bénéficier d’aucune mesure de protection.

Signaler les violences pour les éviter

Avec cet assassinat se pose la question de la violence envers les soignants. Ces dernières semaines, les agressions à l'égard des infirmiers se sont en effet enchaînées . Christine souligne ainsi que les violences sont là que ce soit en milieu hospitalier ou en milieu libéral. Il ne faut pas les oublier et se demande, à juste titre, si tout est fait pour les éviter.

Rappelons que depuis 2005, l'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS), piloté par la direction générale de l'offre de soins (DGOS), recueille, sur la base du volontariat, les signalements de faits de violence commis à l'égard des professionnels de santé. De son côté, l'Ordre national des infirmiers a intégré cet observatoire en 2012 et mis en place un recensement national des incidents portant atteinte à la sécurité des infirmiers afin d'assurer un réel suivi des faits violents. Comme le fait remarquer Marie-Hélène Gerber, cet outil est malheureusement peu utilisé mais elle espère qu'il le sera plus à l'avenir. Et d'ajouter il faut qu'on s'exprime. Les violences augmentent de plus en plus. On garde cela pour soi et c'est mauvais. Il faut pouvoir parler de sa peur, de sa colère... C'est important de communiquer là-dessus car les pouvoirs publics vont le lire. Elle relève également que la violence envers les professionnels de santé, et notamment les infirmiers, n'est pas qu'un problème pour la profession : il concerne tous les Français, nos patients, qui espèrent légitimement une action forte des pouvoirs publics. Pour que ce drame ne se reproduise pas.

Aurélie TRENTESSE Rédactrice Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com


Source : infirmiers.com