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Manifestation pour la défense de l'hôpital de Sète

Publié le 12/03/2003

"Les patients seront bientôt en danger, faute d'effectifs", a expliqué à Reuters Santé, Bertrand de Pontual, médecin aux urgences et délégué départemental de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuhf).

Aux côtés des personnels hospitaliers, des élus et des usagers ont participé au rassemblement. Au sein de l'établissement, une "journée morte" lancée à l'appel des syndicats CGT, FO et de l'Amuhf a mobilisé environ la moitié des personnels, selon la direction.

Un service minimum d'urgence a été assuré. "Nous avons accueilli toutes les urgences médicales ou traumatologiques. Nous proposions aux patients moins gravement atteints de les orienter vers leur généraliste ou la clinique", rapporte l'un des médecins réquisitionnés aux urgences.

La fronde a débuté le 10 février dernier, avec la démission en bloc des médecins de la CME (commission médicale d'établissement) et des chefs de service, qui n'assurent plus depuis que leur activité médicale.

Le personnel proteste contre une décision prise "sans concertation" par l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH), de créer deux postes de médecins "seulement" pour compenser la mise en place de la réduction du temps de travail, du repos de sécurité et de la directive européenne sur les 48 heures. "Cela va nous conduire, de facto, à fermer le service de réanimation. Nous réclamions 26 postes au total et sept, rien que pour les urgences", explique Bertrand de Pontual.

Le directeur de l'établissement, Pierre Gaillard, estime, lui, qu'il faudrait "créer au moins sept postes au total pour poursuivre le fonctionnement en l'état". "Nous craignons que cette insuffisance de moyens n'aboutisse à une restructuration".

Interrogée par Reuters Santé, Catherine Dardé, la directrice de l'ARH Languedoc-Roussillon, conteste cette idée : "L'hôpital peut dégager les moyens humains nécessaires pour assurer la même offre de soins qu'avant. Il doit pour cela se réorganiser en interne, en jouant sur la souplesse offerte par le compte épargne-temps et les plages additionnelles qui permettent aux médecins volontaires de faire plus de 48 heures".

Concédant que "tout cela n'est pas simple", la directrice de l'ARH a aussi souligné "qu'il s'agit là d'une première étape, un tiers de l'enveloppe prévue pour compenser les 35 heures restant à allouer pour 2004-2005".

Les médecins craignent quant à eux que la "situation ne vire carrément à la catastrophe" durant la saison estivale. Le CH de Sète couvre en effet un bassin d'une population de 200 000 habitants, qui triple en été. "Faute d'effectifs, il y aura certainement des morts", prévient le Dr de Pontual.

"Je réunirai le 31 mars les responsables des urgences de Béziers, Montpellier et Sète pour voir comment on peut assurer une permanence SMUR à Agde pendant ces quatre mois de l'année", a indiqué sur ce point Catherine Dardé.

L'opération "journée morte" ne sera pas reconduite jeudi, mais les grévistes envisagent "de nouvelles actions" si l'ARH "ne propose rien de mieux".


Source : infirmiers.com